30.05.2016

Intervention de Jean Arnell au Sénat

Le président de la CCISM est également intervenu lors de la conférence des économies ultramarines au Sénat.

Aux côtés de Guillaume Arnell et de Jeanne Vanterpool qui avaient axé leur discours autour du tourisme, le président de la CCISM, Jean Arnell, est intervenu pour parler des enjeux économiques de Saint-Martin.

Dans un premier temps, il a dressé un état des lieux. «Depuis près de 15 ans, Saint-Martin semble paralysée par une crise sans précédent essentiellement due à l’accélération des disparités à notre désavantage entre les deux parties de l’île : des investissements d’infrastructures considérables en partie hollandaise, une disparité du coût et des prestations sociales, un effet pervers de sortie de défiscalisation et un taux de conversion avec le dollar très défavorable (70% des visiteurs proviennent de l’Amérique du Nord), ont entraîné la fermeture de plus de deux mille chambres d’hôtels», a-t-il exposé. Et de citer «quelques conséquences de cette situation : une dévalorisation de notre mono industrie touristique qui ne peut plus faire face aux besoins de la population ; une trésorerie des entreprises exsangue ; un impact sur la paix sociale avec pour corollaire une augmentation de la délinquance et des actes criminels ; un taux de chômage qui est passé de 14,4% en 2004 à près de 30% aujourd’hui».

Pour autant, le président de la CCISM n’a pas voulu donner une image négative et pessimiste. «Ces chiffres ne démoralisent pas et cachent une dynamique entrepreneuriale inhérente au territoire. En effet, nous affichons un solde de créations d’entreprises constamment positif (au cours de la même période), un volume d’affaires en progression à l’aéroport de Grand Case, un trafic de passagers stables au port de Marigot… sont autant d’éléments porteurs de perspectives. De surcroit, avec un taux de croissance qui devrait avoisiner 3% aux Etats Unis cette année, le rééquilibrage du taux de change euro/dollar, adossé aux prévisions mondiales en la matière, nous laissent présager à moyen terme une configuration moins pénalisante pour la partie française de Saint-Martin», a-t-il déclaré.

«Il reste à faire en sorte que les acteurs économiques, publics et privés, profitent de cet inversement de la tendance pour initier un développement économique durable et à la hauteur de notre potentiel», admet-il. Jean Arnell estime que la stratégie territoriale devra «viser une intégration économique régionale structurée de Saint-Martin ».

Estelle Gasnet