01.01.2016

Transats à Grand Case : pourquoi la COM a-t-elle été aussi catégorique ?

Vingt-quatre heures après avoir acté une décision importante sur le plan économique, la Collectivité n'a toujours pas communiqué de manière officielle. Certes, elle n'est pas obligée, mais aurait-on pu apprécier qu'elle se justifie et commente surtout ce vote, pour le moins surprenant, de cinq abstentions et une voix pour. Même si -preuve en est aujourd'hui- un vote n'est jamais gagnée d'avance, un tel résultat n'était pas attendu.
Cette brutale décision a manqué de réflexion. A tel point que les élus ne se sont même pas rendus compte qu'ils votaient pour interdire quelque chose qui l'était déjà. Mais parce que, visiblement, ils en avaient marre de voir un manque de respect de la réglementation et un abus des restaurateurs d'exploiter tous les centimètres de sable qu'ils pouvaient, ils ont décidé de s'imposer. Alors qu'ils n'avaient jamais tenté de sanctionner les fauteurs.
Au delà de cette considération, cette décision reflète une prise de position de la part de la COM. On peut être pour ou contre, c'est un choix, une liberté d'opinion. Chaque citoyen a ses convictions personnelles. Mais un élu doit-il réfléchir de la même façon ? Non. Il doit réfléchir dans l'intérêt général du territoire. Et, dans cette affaire des transats des restaurateurs sur la plage de Grand Case, la question était donc d'apprécier si ceux-ci étaient nuisibles ou non à l'intérêt du territoire. Autre question que l'on peut désormais se poser, est de voir dans quelle mesure interdire aux restaurateurs de mettre des transats sur la plage de la capitale de la gastronomie (de la Caraïbe dit-on) va redorer ou, à l'inverse, nuire à l'image de la destination. D'autant plus que nous entrons en haute saison touristique.
On peut se demander pourquoi la COM n'a-t-elle pas souhaité mettre en place des AOT sur la plage de Grand Case avec un cahier des charges strict qui, par exemple, aurait limité le nombre de transats par établissement. Pourquoi a-t-elle été aussi catégorique ?
Néanmoins, on peut espérer que la COM poursuive sa volonté de faire -enfin- respecter la loi sur son territoire. Et, qu'ainsi, elle va s'attaquer à d'autres problèmes, comme les déchets sur les bords des routes, les batteries et bidons d'huile de voiture jetés n'importe où. Etc. Etc.

Estelle Gasnet