26.05.2016

Galère portugaise : aucun arrivage massif

La galère portugaise est une espèce naturellement présente dans les eaux antillaises.

Depuis quelques jours, plusieurs sites d’information dont Médiaphore ont partagé le post Facebook d’une internaute dans lequel elle publiait une photo d’une galère portugaise aperçue sur une plage de Guadeloupe. La galère portugaise, appelée aussi vessie de mer ou Physalia Physalis de son nom latin, ressemble à un sac plastique violet à crête. Si on la confond souvent avec une méduse, elle appartient en réalité à la famille des cnidaires. «La phasélie se compose de milliers d’individus vivant en colonies arrangées en chaînes, assurant ainsi les diverses fonctions (digestion, flottabilité, défense) du superorganisme qu'elles composent», peut-on lire sur Scienceetavenir

La partie visible qui s’apparente à un ballon ovale est appelée « flotteur » et mesure entre 10 et 20 cm. Y sont rattachés de nombreux filaments extrêmement urticants pouvant atteindre 50m, qui libèrent un poison dangereux pour les petits poissons mais aussi pour l’homme (perte de connaissance, gêne respiratoire, douleurs abdominales ou thoraciques, vomissements, tachycardie, hypertension artérielle...).

S'il faut rester vigilant, inutile de céder à la panique. «Cette espèce est naturellement présente chez nous, mais rarement observée» avance Julien Chalifour, le responsable du pôle « Missions et suivis scientifiques » à la Réserve naturelle nationale de Saint-Martin. Avant d’ajouter : «Je n’en ai absolument pas observé cette année, cela fait d'ailleurs deux ou trois ans que je n’en ai pas vu». Il précise en outre qu’il n’a jamais vu de filaments dépassant les 6 mètres dans les eaux antillaises.

En tant que pêcheurs-flotteurs, ces animaux peuvent avoir tendance à se développer plus rapidement parfois simplement parce qu’il y a plus de plancton ou que les courants les font s’accumuler, mais leur rassemblement n'est pas saisonnier. «En Floride où il est plus répandu, on constate régulièrement des échouages de petits individus comme on observe ici des arrivages de sargasses.» Le scientifique rappelle qu’il n’y a pas d’arrivage massif actuellement à Saint-Martin. Cependant, si l’on venait à apercevoir un individu dans l’eau, il est conseillé de nager le plus possible en amont du flotteur par rapport à la direction du courant. Il faut également éviter de s’approcher du flotteur, pour ne pas risquer d’entrer en contact avec les filaments invisibles à l’œil nu. Il faut tout autant s'en méfier hors de l'eau. La physalie peut continuer à piquer même si elle est échouée. Il vaut mieux éviter de marcher à proximité.

Fanny Fontan