24.04.2017

Malaïka Maxwell suit enfin sa voix

La chanteuse Malaïka Maxwell vient de sortir son premier titre et se produira le 6 mai au concert des Pépites à la Loterie Farm.

Chargée de communication à la CCI, Malaïka Maxwell a plusieurs vies. Elle est l’un des quatre jeunes talents de l’île qui se produiront le 6 mai aux Pépites. Et vient de sortir son premier titre : This Journey. Un mélange de soul aux accents jazzy, et de reggae.

Malaïka Maxwell n’a pas subitement découvert sa passion pour la musique à 32 ans. Elle a grandi dedans. Multi-instrumentiste, son père, Michael Maxwell a fondé au début des années 80 l’une des premières écoles de musique de l’île : The Music Workshop. Elle monte sur scène pour la première fois à l’âge de trois ans, pour interpréter une chanson composée par son papa. Il lui enseigne d’abord la guitare, puis le piano et la batterie. Issue d’une famille chrétienne, elle découvre très tôt le gospel et exerce ses talents de choriste à l’église.

Elle aime l’art en général. Elle fait de la photo, a été danseuse, et s’investit dans la vie culturelle de l’île. Mais de tous les instruments, c’est finalement la voix qu’elle choisit.

« Peut-être parce que mon père était mon professeur pour tous les autres instruments, Même si j’appréciais beaucoup, il n’y avait pas moyen d’esquiver les devoirs à la maison (rires). A travers le chant, j’arrive mieux à m’exprimer » analyse-t-elle.

C’est vraiment en Martinique, où elle part faire ses études d’anglais, qu’elle s’émancipe. Elle y rencontre beaucoup d’artistes tels que 4 Hard Way, Tiwony, Lusdy, Mounia, Valley, Pleen, Pyroman et Mc Janik. Et travaille avec eux comme choriste. Elle restera sur l’île aux Fleurs pendant dix ans avant de revenir à Saint-Martin. « Je suis maman d’une petite fille de huit ans et je voulais qu’elle connaisse ce que j’ai connu en grandissant : la famille, la culture… ».

A son retour, elle collabore avec différents artistes de l’île comme Jérémie Huot, Twin Monarchy, D .O Gizzle, Fatta et King Vers. Elle fait également partie du groupe Akoustyle avec Natisha Hanson et Fabian Charbonnier. A l’époque, être choriste lui convient parfaitement. Surtout parce que cela lui permet de rester dans sa zone de confort. Même si elle travaille dans la communication, la jeune femme pétillante se décrit comme « relativement timide » : « je dis toujours que si je pouvais chanter sans qu’on me voie je serais la plus heureuse ». Le chœur lui offre alors le meilleur des deux mondes : elle est sur scène, sans être devant.

Mais fin 2015 s’opère un premier déclic. « Je me suis re-consacrée à Dieu, ai mis de l’ordre dans ma vie et ai décidé de me lancer corps et âme dans la musique » explique-t-elle. Mais cette fois, suite aux encouragements de différentes personnes, en tant que chanteuse solo. En octobre 2016, elle reçoit le prix NIA Emerging artists. C’est toutefois le décès de sa grand-mère, survenu à la même période, qui marquera le tournant décisif de sa carrière. « Je devais faire un concert au AXUM Café mais quand j’ai perdu ma grand-mère je n’en avais plus envie. Elle était notre première fan à mes cousins et moi. J’ai finalement décidé de restructurer ce que j’avais prévu pour faire de ce concert intitulé « The Journey to me », un hommage à celle qui m’a toujours soutenue» se souvient-elle. Lors de ce concert où elle raconte les étapes de sa vie en tant que femme, la réaction du public la convainc de continuer.

Sorti il y a quelques jours, le live studio This Journey, enregistré chez Zamar Musical Productions (Philipsburg), retrace justement le parcours de vie de Malaïka, mis en musique par Adrian Scott et en paroles par Shawn-J. « Pour moi la musique doit avoir un sens, je veux qu’en ressortant les gens réfléchissent, même si on s’amuse » déclare celle qui se considère comme une artiste chrétienne, sans pour autant faire de prosélytisme.

« Je parle de mon expérience personnelle, j’ai grandi à l’église puis j’ai pris mes claques dans la vie, après les choses prennent des significations différentes ». Elle différencie toutefois les artistes chrétiens de sa génération, de celle de leurs parents. « Si on les écoute ils ont toujours tout fait bien, notre approche est plus réelle » note-t-elle. Par exemple son prochain titre, qu’elle a cette fois écrit et composé, est inspiré d’une conversation Facebook initiée par une jeune fille qui parlait avec humour de la difficulté de respecter le devoir  d’abstinence avant le mariage. « Dans ma musique il y a toujours le côté spirituel, même si mes titres ne parlent pas que de Dieu. Mais à un moment donné je ne vois pas pourquoi je ne devrais pas partager mon expérience, si elle est positive sans pour autant essayer de l'imposer aux gens » précise-t-elle.

Lorsque Nadia Boukir et Emmanuelle Toulliou lui exposent leur projet des Pépites qui consiste à offrir une scène professionnelle aux jeunes talents de l’île, Malaïka Maxwell ne peut qu’adhérer. D’autant plus que les objectifs sont, certes à une échelle différente, similaires à ceux de l’association Oualichi productions qu’elle avait créée quelques années plus tôt avec sa sœur et une amie. En attendant de monter sur scène le 6 mai à la Loterie Farm, la jeune chanteuse s’éclate aux répétitions et promet « un beau moment de partage ».

 

Le single "This Journey" est disponible en téléchargement payant sur les plates-formes suivantes : Cdbaby, Itunes, amazone mp3, deezer, Google play, Shazam, Spotify, Tidal. 

Crédits photo : Blue Skies Images

 

Fanny Fontan