19.05.2016

Une école où les parents peuvent apprendre leur rôle

La Collectivité en partenariat avec la préfecture vient d’ouvrir l’école des parents.

Etre parent n’est pas un rôle facile et certains se retrouvent facilement dépassés. Les conséquences sont immédiates sur les enfants. La première se traduit par l’absentéisme à l’école et le décrochage scolaire. «Cela n’est pas acceptable. Ce n’est pas normal de voir des enfants dans les rues à 20 heures, voire 22 heures», conçoit la présidente Aline Hanson.

Depuis 2009 existe à Saint-Martin une structure – le conseil des droits et devoirs des familles – qui vient en aide aux familles concernées en difficultés. En sept ans, quarante-deux familles ont ainsi été accueillies. Aujourd’hui, Aline Hanson veut aller plus loin. Aussi a-t-elle voulu une école des parents ; une initiative en partenariat avec la préfecture dans le cadre du Contrat de Ville signé en décembre 2015.

Mise en place et réfléchie avec les membres du Conseil local de sécurité de prévention de la délinquance (CLSPD) animé par Hénoc Patrick, l’école des parents se veut être «un lieu d’échanges incontournable». «Les actions vont se décliner en quatre ateliers : droits et devoirs des parents, relation enfant/parents, gestion de la vie quotidienne et café d’échanges», détaille Hénoc Patrick. Ils seront animés par la brigade de prévention (gendarmerie), une psychologue et une conseillère économique.

Le but n’est pas de culpabiliser les parents dans l’échec de l’éducation de leurs enfants, mais de leur redonner confiance et de leur montrer comment ils doivent se comporter. «Souvent les parents sont désarmés et il s’agira d’expliquer les choses élémentaires», souligne la préfète Anne Laubies.

UN ACCOMPAGNEMENT DURANT SIX MOIS

Cet accompagnement se fera durant dix heures étalées sur une période de six mois. «S’il est jugé nécessaire qu’il doit être poursuivi, il le sera», assure Aline Hanson. Les parents qui suivront ces ateliers doivent signer un engagement et le respecter. Les parents invités à participer seront ceux dont les enfants sont jugés les plus en difficulté à l’école. Une sélection sera faite par les chefs d’établissements en fonction notamment du nombre d’heures, voire de journées, d’absentéisme. Une convocation sera alors délivrée par les policiers territoriaux.

L’ambition de l’école des parents est de permettre la réinsertion scolaire des enfants pour que ces derniers, plus âgés, ne trainent pas dans la rue, ne tombent pas dans la spirale de la violence et de la délinquance. «Il faut absolument travailler en amont. Plus des actions de prévention seront mises en place en amont, moins nous aurons des problèmes de délinquance», s’accordent à dire Aline Hanson et Anne Laubies. «Je crois en ce type d’initiative qui doivent permettre aux jeunes d’avoir un avenir et de se sentir bien dans la société et de croire en un avenir», complète la préfète.

UN BUDGET DE 19 000 EUROS

Le coût de la mise en place de l’école des parents s’élève à 19 000 euros. Elle est l’une des actions de lutte contre la délinquance. «Il s’agit d’une priorité ici à Saint-Martin. C’est pourquoi le président François Hollande avait annoncé en mai 2015 lors de sa visite, une hausse des crédits de l’Etat ; ce qui a été le cas l’an passé et ce qui est encore le cas cette année. Nous sommes ainsi passés de 25 000 à 50 000 euros », commente la préfète, Anne Laubies.

L’école des parents est hébergée par l’association présidée par Paul Whit, Foundation for Hope and Music Developement.

Estelle Gasnet