27.03.2017

Les intérêts des uns et des autres ont encouragé le peuple à ne pas voter

Alain Richardson a subi le même sort que Louis-Constant Fleming en 2012, il a été évincé de manière radicale par les électeurs. Il y a cinq ans celui que l’on surnomme «le père du statut» de la COM et qui avait été élu premier président de la COM avec près de 49 % des voix, récoltait seulement 1 195 suffrages au premier tour des élections. Plus de 2 550 électeurs n’avaient pas revoté pour lui, soit 68 % de son électorat. Devant cette débâcle, le leader de l’Union pour le Progrès (UP) avait refusé de maintenir sa liste au second tour. Contrairement à Alain Richardson qui a souhaité continuer la course.

Après avoir été plébiscité en mars 2012 avec 56 % des suffrages et surtout plus de 5 450 voix, Alain Richardson a, lui aussi, essuyé un revers de taille : en cinq ans, il a perdu plus de 80 % de son électorat.

Tous deux ont été rendus démissionnaires par le conseil constitutionnel pour des erreurs dans leurs comptes de campagne. Assurément cela a engendré la déception voire un manque de confiance de la population, laquelle n'a pas plus apprécié les éclatements dans leur parti.

La liste du MJP n’a elle non plus pas convaincu. Elle était menée par Louis Mussington qui a changé plusieurs fois de stratégie en dix ans. Après avoir été au RRR en 2007, il a créé le MAP en 2012 puis le MJP en 2017 ; MJP qui, au final, comptait davantage de membres de l’UP que du MAP.

Entre les deux tours, Louis Mussington a cherché une alliance pour s’assurer une présence au conseil territorial et c’est avec Jules Charville (Generation Hope) qu'il l’a faite ; Jules Charville qui avait obtenu le 19 mars davantage de voix que Louis Mussington avec le MAP en mars 2012. Les deux hommes avaient pour commun accord de se soutenir mais les résultats du premier tour ont imposé leur alliance. Jules Charville a ainsi pris la troisième place sur la nouvelle liste et Louis Mussington a conservé sa place de leader. Ce rassemblement de dernière minute a permis d’augmenter le score du MJP de 997 voix ; en sachant que les deux listes initiales avaient obtenu un total de 1865 voix. Au final, l’Alliance n'a gagné que 273 nouvelles voix. Elle n'a donc pas su mobiliser davantage. 

Les intérêts ou égos des uns et des autres à vouloir conserver une place au pouvoir où à s’en (re)créer une ont été sans appel : le peuple ne s’est pas déplacé les 19 et 26 mars. Les électeurs ont préféré ne pas accomplir leur devoir civique que de se forcer à choisir l’un d’eux. D’autant plus qu’on retrouvait des membres d’une même famille sur plusieurs listes.

 

 

 

 

Estelle Gasnet
2 commentaires

Commentaires

C'est quand même supposer que la plupart des électeurs s'informent sur la politique où avaient l'intention de voter à la base. Le "Tous pourris en politique" et le "ça sert à rien de voter" sont les slogans de l'abstentionnisme dont les partisans ont le choix le plus simple, celui de ne rien faire.

Ceux qui s'informent c'est vrai se rendent compte que la liste de Mussington est une sorte "d'Union sacrée" aux courants politiques parfois opposés, donc il est facile d'y voir un rassemblement populaire organisé autour des intérêts personnels de certains.

Pareil, il suffit de prendre vos page pour se faire une idée que l'actuelle majorité a éclaté en TROIS listes différentes... Rien que ça ? Les électeurs détestent les guerres de pouvoir. Les pseudo-traitrises ne donnent aucun gagnant pour ceux qui sont concernés : LCF et Gibbs n'ont pas eu accès au pouvoir en 2012 et Richardson a été élu... En 2017, même configuration différentes personnes.

Finalement, la stratégie de Gibbs de se poser en maître d'école et de répéter le terme "amateurisme" dès qu'il en a eut la possibilité, a payé. Une proposition de rassemblement derrière l'expérience...C'est la position qu'avait Richardson en 2012.

... Ce qui me désole ce n'est pas vraiment que le peuple ne se soit pas déplacé, c'est plutôt qu'encore une fois on a élu un Homme et pas une liste ou un programme. Les attentes ne sont pas pareilles, dans ce cas, car on espère qu'il va tout régler... Et on est déçu plus vite... Bien plus vite que si on se base sur des propositions honnêtes et une vision à long terme.

La vrai question, ce n'est pas pourquoi plus de la moitié des inscrits ne sont pas venus voter, MAIS!! s'ils avaient votés, qu'est ce que ça aurait changé??