12.05.2016

Que pensent les Saint-Martinois de l’Europe ?

Commandé par les autorités, un sondage a été réalisé par Qualistat. Les résultats ont été livrés mercredi après-midi.

«L’Union européenne est connue par plus de sept Saint-Martinois sur dix.» C’est ce que révèle le sondage mené par l’institut Qualistat fin 2015*. Toutefois, leurs connaissances restent limitées. «Ils peinent à donner le nombre de pays qui la composent», note Qualistat tout en précisant que souvent, le nombre cité est inférieur à 25.

Cet ensemble qu’ils considèrent comme «lointain», leur apparaît comme «une institution complexe» à 65 %. La plupart assimile l’Europe «à un gendarme qui régule leur vie». Elle est synonyme de «contraintes» et de «rigidité». Et donc contraire à leur mode de vie caribéen.

Les institutions européennes sont mal connues. «Si le parlement est l’institution qui affiche la meilleure notoriété (72 %), seuls 22 % des sondés affirment en connaître fonctionnement et la part de ceux en mesure d’indiquer correctement où est implanté son siège, ne dépasse par 10 %».

Néanmoins, 85 % des personnes interrogées estiment que l’Europe est une bonne chose pour Saint-Martin. Qu’elle est «indispensable pour compenser le manque de moyens de la Collectivité». Sept Saint-Martinois sur dix savent également que le territoire bénéficie de fonds mais ne sont pas forcément en mesure de les citer. Les personnes capables d’en énumérer, citent le Feder puis le FSE. La plus grande notoriété du Feder s’explique par la présence des panneaux posés à l’entrée des chantiers financés par l’Europe (cité scolaire, médiathèque, etc.).

En revanche, les Saint-Martinois ont du mal à mesurer l’impact économique des fonds. Ils ont fait observer qu’ils sont attribués toujours aux mêmes personnes, en l’occurrence à celles «venant de l’extérieur». Ce qui contribue à accentuer les inégalités sur le territoire.

Enfin, un manque de communication a été constaté par plus de la moitié des personnes interrogées qui ont en outre confié leur volonté d’avoir des informations en français et en anglais.

Les résultats complets de cette enquête ont été livrés à la préfecture de Saint-Martin dont les services vont les analyser afin d’établir un plan de communication adapté aux attentes.

* Le sondage a été réalisé en deux phases. Une première a consisté en une approche qualitative et a permis d’interroger dix personnes parlant français, anglais et espagnol. La seconde a porté sur une approche quantitative et a permis d’interroger 492 personnes âgées de plus de 15 ans.

La question de l’identité

65 % des individus interrogés se considèrent comme des citoyens européens, car ils vivent dans cet espace. Par contre, 30 % d’entre eux revendiquent avant tout leur identité caribéenne, autant une identité française et 26 % une identité saint-martinoise. Un constat similaire en métropole où les personnes, quelle que soit la région dont elles sont originaires, vont d’abord se dire Françaises avant de se dire Européenne.

Estelle Gasnet