06.03.2017

Élections : une campagne qui démarre lentement

Les élections territoriales auront lieu les dimanches 19 et 26 mars mais la campagne n'est toujours pas passée à la vitesse supérieure.

Le calme avant la tempête ? Telle est la question que l’on pourrait se poser. Nous sommes aujourd’hui à treize jours du premier tour des élections territoriales et rien ne se passe. D’habitude, on voyait fleurir des drapeaux de couleur selon les partis un peu partout sur l’île, certains étaient accrochés aux voitures. Cette année, rien.

Ce n’est qu’aujourd’hui que nous découvrons le nom des 208 candidats répartis sur huit listes. Quatre têtes de liste siègent déjà au conseil territorial (Aline Hanson, Jeanne Vanterpool, Daniel Gibbs et Jules Charville) sans compter Alain Richardson aux côtés de qui avaient élues en 2012 Aline Hanson et Jeanne Vanterpool. Et si l’on considère les colistiers, ce sont quinze membres du conseil territorial actuel qui se représentent. Au total, près d’une vingtaine des 208 candidats déclarés a déjà été élue depuis 2007.

De plus, exceptés quelques flyers distribués ici ou là, on ne connaît pas les programmes des candidats. Seules des grandes lignes, très générales, ont été dévoilées. Et encore, il s'agit d'évidences : relancer l’économie, limiter le décrochage scolaire, améliorer la vie des Saint-Martinois. Mais on ignore précisément comment les candidats comptent s’y prendre.

Cette année, les têtes de liste – du moins certaines - ont eu du mal à rassembler chacune vingt-cinq personnes.  Et ce temps passé à constituer une liste n’a pas pu être utilisé à l’élaboration d’un programme et d’une vraie vision pour la partie française. Les enjeux socioéconomiques et sociétaux sont toujours importants, et les actions à mettre en œuvre pour relever ces défis de plus en plus difficiles.

Enfin, cette année, certains candidats ne semblent pas tant miser sur leurs mesures que sur les personnes qu’ils ont réussi à rallier. On demande à quelqu’un de venir sur sa liste car celui-ci va rapporter des voix. On cherche à séduire l’électorat saint-martinois, en supposant que la mobilisation sera forte. En mars 2012, le second tour avait rassemblé 55 % des 17 909 personnes inscrites sur les listes électorales ; en sachant qu’aujourd’hui ce sont environ 20 000 personnes inscrites. Mais seront-elles davantage concernées par ce scrutin ? Le compte à rebours est lancé pour convaincre et proposer des mesures innovantes.

Estelle Gasnet