23.02.2017

Majorité désunie : réaction de René-Jean Duret

Suite à notre article hier, le président du groupe des élus RRR du Conseil territorial, a souhaité réagir.

«En ma qualité de président du groupe de la majorité, je ne suis pas d'accord avec ce titre ni avec votre analyse.

Le groupe des dix-sept élus de la Majorité que j'ai présidé jusqu'au dernier Conseil territorial du 16 février et qui a fait preuve de cohésion jusqu'au bout, n'a connu aucune démission, que je sache ! Contrairement au groupe de l'opposition qui en a connu deux (Jules Charville et Christophe Hénocq) sur 6 élus !

Malgré les pronostics de certains, les élections sénatoriales de 2014 n'ont entraîné aucune scission de notre groupe. Il ne s'agissait pas d'élire un sénateur issu du RRR ou de TDG 2012 (ce qui ne veut rien dire au niveau de la Haute Assemblée), mais d'élire au Sénat un représentant du Territoire. Pour cette raison, je m'étais présenté, non pas comme représentant du tel ou tel groupe politique local, mais comme représentant du Conseil territorial, en tant que doyen du groupe de la Majorité avec, comme suppléante, la doyenne du groupe de l'Opposition, Maud Ascent-Gibbs. Malheureusement, celle-ci a subi de multiples pressions et son désistement m'a obligé à trouver une autre suppléante, Rosette Gumbs-Lake, au dernier moment.

Contrairement à ce que vous écrivez, Guillaume Arnell ne s'est positionné au niveau du groupe parlementaire RDSE qu'après son élection. Par contre, il est exact que j'avais obtenu le soutien du groupe centriste UDI-UC avant cette élection.

Pour votre information, les accords informels des leaders du Groupe RRR, en 2012, étaient les suivants :

1 - Alain Richardson, comme Président

2 - Guillaume Arnell, comme Député

3 - Aline Hanson, comme Sénatrice.

- Alain Richardson a été destitué par le Conseil d'Etat, avec une inégibilité volontairement prolongée par ce dernier pour l'empêcher d'être candidat aux élections sénatoriales. C'était, de toute évidence, une manœuvre politique de Paris.

- Guillaume Arnell a perdu les élections législatives, alors qu'il les avait gagnées sur le seul territoire de Saint-Martin. C'est St-Barthélemy qui a fait pencher la balance en faveur de son concurrent, Daniel Gibbs

- Aline Hanson avait repris le flambeau de la Présidence, après la destitution d'Alain Richardson, laissant ainsi la possibilité à Guillaume Arnell, avec le soutien de la Présidente, de se rattraper aux sénatoriales après son échec aux législatives.

S'il y a eu désunion, ce n'est pas au niveau du groupe des élus de la majorité, mais seulement entre ces trois personnes, et en particulier entre Alain Richardson et Aline Hanson qui ne voulait pas risquer de devenir "une marionnette". Malgré mes efforts, ils ont été incapables d'enterrer leurs différends et de se retrouver dans le Rassemblement de Salut Public que je proposais, non seulement aux candidats issus de la majorité, mais aussi au candidats potentiels de tous bords.

Finalement, que constate-t-on ? Huit listes en compétition ! Avec des têtes de listes et des colistiers dont la plupart sont issus du terroir local, qui ne représente plus que 30% de la population de Saint-Martin ! Comment notre Collectivité peut-elle être considérée, vue de Paris, si ses élites locales ne sont pas capables de présenter un front uni ?

Vous comprendrez donc que je préfère prendre du recul, en ne participant pas à cette "course à l'échalote" ! A soixante-huit ans, je préfère me mettre en retrait et profiter de ma retraite.

Et j'en reste à la conclusion de mon intervention, au dernier Conseil territorial :

"Saint-Martin n'est pas en France ; Saint-Martin est en sous-France ! bonne chance et bon courage aux futurs élus !" »

Estelle Gasnet
3 commentaires

Commentaires

Il fraudrait un candidat des 70 % restant pour désorchestrer cette cacophonie qui ne favorise pas le développement de Saint-Martin et son ancrage dans des projets structurant et favorisant l'éducation et l'insertion de nos jeunes dans des emplois pérennes.

bravo pour ce discours Mr DURET!!vos jeux de mots vont nous manquer !!
mais quelle lucidité sur l analyse de ces soi-disant élus qui se présentent en croyant qu ils ont le charisme nécessaire. a ce jour ,le niveau du charisme est celui du lambis!!!

Intéressant et lucide