23.01.2017

Plus de gauche à Saint-Martin ?

L’absence de volontaires pour tenir un bureau de vote dans le cadre des primaires citoyennes interroge sur la capacité de la gauche à fédérer à Saint-Martin. Ou sur celle de ses sympathisants à se rassembler.

Depuis plusieurs années, la gauche peine à se (re)structurer à Saint-Martin. Pourtant les dernières échéances témoignent d’un électorat de gauche plus important que celui de la droite. En 2012, les Saint-Martinois avaient préféré François Hollande à Nicolas Sarkozy (51,50 % contre 48,50 %).

Aux législatives de juin 2012, elle avait obtenu 47,5 % des suffrages au premier tour, soit un point de moins que la droite*. Son candidat, Louis Mussington, avait même récolté plus de voix qu’aux élections locales de mars : il avait en effet rassemblé 982 suffrages en juin contre 670 trois mois plus tôt (+ 31%). Alors que 3 750 personnes en moins avaient voté. Ce résultat, Louis Mussington l’avait eu grâce à l'investiture PS qu’il avait sollicitée quelques jours après la victoire de François Hollande. Il avait même adhéré au Parti socialiste pour le faire.

Fin 2011, lorsque François Hollande avait remporté les primaires citoyennes, Louis Mussington avait largement affiché son soutien. Il avait confié que «de passage à Paris cette semaine, [il avait] pu [se] rendre, le dimanche 16 octobre, au siège du P.S. à la rue Solferino afin de participer à ce moment d'euphorie et me baigner dans cette atmosphère électrique qui régnait au siège du parti». «À Saint-Martin, nous avons l'obligation de nous tenir prêt, voire de se mobiliser afin de remporter les trois victoires politiques en 2012», disait-il.

À cette époque, plusieurs sympathisants dont Louis Mussington essayaient de faire (re)vivre l’antenne du Parti socialiste à Saint-Martin ; l’objectif était de créer une vraie fédération pour les îles du Nord. Des échanges avaient eu lieu avec Paris à ce sujet et il avait été acté, selon les sympathisants, qu’une structure locale serait créée. Seulement, le PS était en train de nommer son premier secrétaire, Harlem Désir, et Saint-Martin n’était pas une priorité. De plus, des désaccords entre les sympathisants ne facilitaient pas la mise en place d’une fédération.

Quatre ans plus tard, le Parti socialiste n’est toujours pas représenté à Saint-Martin. Pis, personne n’a voulu organiser les primaires. «On ne trouve pas de volontaires pour le faire», nous avait confié la Haute autorité des primaires en décembre. «Nous avions le local mis à disposition par la COM mais personne pour tenir le bureau», nous confirmait la semaine dernière le PS à Paris. «Hilarant», a commenté un internaute sur soualigapost.com.

Le Parti socialiste a certainement ri aussi. Mais jaune. Espérons tout de même qu’il acceptera d’investir un candidat saint-martinois aux prochaines législatives de juin. Si candidat assez culotté pour aller chercher son soutien il y a.

* Au second tour avait gagné Daniel Gibbs (UMP) grâce aux voix des Saint-Barths.

 

Estelle Gasnet