19.08.2022

Elsa veut "démocratiser le wax"

Elsa Fregiste passionnée de culture africaine et de l’artisanat s’affirme comme une créatrice d’accessoires de mode, sac, pochettes … brodés avec essentiellement de tissu appelée wax et d’autres. Elle est installée depuis 2019 à Saint-Martin.

Née en Côte d’Ivoire de parents aux multiples origines, guadeloupéen dominicain et éthiopien, italien elle se définit comme une « afro-antillaise » , elle bénéficiait déjà d’un joli bagage culturel de par sa naissance en Côte d’Ivoire, son père étant militaire, elle y est souvent retournée. Elle a beaucoup voyagé notamment en Afrique d’où ce début d’histoire avec ce tissu traditionnel très utilisé dans les pays africains, le wax qui est aujourd’hui au centre de son entreprise et des créations.«J’ai toujours su que je voulais faire quelque chose avec ce tissu», confie-t-elle.

Toutefois ce n’est pas par la couture qu’elle débute en 2007. Alors étudiante, elle fabrique des bijoux en bois et en tissu. Elle met ensuite entre parenthèses cette activité afin de se consacrer à la poursuite de ses études. Diplômée en architecture, elle travaille en tant qu’architecte et graphiste à Mayotte où elle vit pendant huit ans.

En 2016 un événement déclenchant se produit et lui demande en complément de son travail une autre activité. Elsa veut s’occuper l’esprit le soir ou encore le week-end, aussi commence-t-elle la couture. Ses premières pièces plaisent aux Mahorais, mais elle est encore loin de penser à son futur bébé ChokoKanel. Elle y vient lorsqu’elle vent son entreprise d’architecture. En 2020, tous les éléments sont alors réunis pour qu’Elsa consacre 100 % de son temps à sa passion. Elle crée sa propre marque, ChokoKanel. Le choix du nom n’a aucun lien avec la marque de luxe, précise-t-elle. Il traduit simplement l’adoration et le mélange du chocolat et de la cannelle.

A travers sa marque, elle ambitionne de « démocratiser le wax ». Elle ne veut plus entendre : «à toi, ça te va, mais pas à moi ». Elle souhaite changer cette mentalité, rendre accessible ce tissu à tous, lui retirer un peu ce coté traditionnel qui était particulièrement utilisé par les Africains à des événements culturels ou autres, qu’il puisse être porté aujourd’hui par tous et dans la vie quotidienne. Par ses créations, elle montre que c’est possible. Elle s’approvisionne entre l’Afrique et l’Europe, elle est très exigeante quant à la qualité de ces produits, qui est « importante » afin qu’elle puisse traverser un long temps.

Aujourd’hui Elsa travaille seule à son domicile. Néanmoins, elle admet qu’un «local serait le bienvenue » mais les loyers élevés à Saint-Martin la freine.

Elsa est une femme libre dans son art et ses créations, passionnée par ce qu’elle fait. Afin de se développer advantage, elle prépare la sortie prochaine de son site internet.

 

Siya TOURE