14.11.2017

Saint-Martin’s Urban Plan : des similitudes avec le PLU mais avec certaines subtilités

En 2015, Daniel Gibbs alors leader de l’opposition au sein du conseil territorial avait demandé à la majorité de reporter l’adoption du plan local d’urbanisme (PLU) au motif que la population n’avait pas compris le document. «PLU, PADD, code de l’urbanisme sont des notions abstraites. Les gens qui possèdent un terrain veulent simplement savoir comment ils vont pouvoir en jouir et ne comprennent pas pourquoi il a été déclassé en zone non constructible», avait-il dit.

Deux ans plus tard, Daniel Gibbs devenu président de la Collectivité, doit adopter un nouvel outil de planification (le plan d’occupation des sols ou POS n’étant plus suffisant) et a su trouvé un moyen pour obtenir l’aval de la population et ainsi de ne pas s’attirer ses foudres. Il a tout simplement renommé les termes de PLU et de PPAD et choisi ceux de Saint-Martin’s urban plan/plan d’aménagement et de développement de Saint-Martin (PADSM) et projet de territoire. Deux appellations qui donnent tout de suite l’impression de proximité et de prise en conscience des spécificités locales.

À la lecture des trois objectifs du plan présentés aux élus en conseil territorial le 9 novembre et du PPAD rédigé par un cabinet consultant en 2015 pour le compte de la COM, on retrouve toutefois un certain nombre de similitudes en termes d’ambitions pour le territoire.

En 2015, la majorité d’alors voulait «engager le rééquilibrage entre les quartiers», celle d’aujourd’hui veut «maîtriser plus efficacement le développement des quartiers». En 2015, on voulait que «Marigot soit le pôle urbain principal», en 2017, on veut «donner à Marigot complètement le rôle de capitale». En 2015, on voulait faire de Quartier «un pôle urbain d’équilibre», de Grand Case et Cul de Sac «des pôles urbains secondaires», cette année on veut «faire des villages de véritables pôles urbains secondaires» dans un double objectif qui n’a pas changé : «limiter les déplacements» (2017) ou «mouvements pendulaires» (2015) et «améliorer la cohésion sociale» (2017) ou «la qualité de vie des citoyens dans chacun des pôles». Il y a deux ans on voulait «développer une économie locale diversifiée» aujourd’hui on veut «travailler sur la diversification des occupations». Il y a deux ans, on voulait «valoriser le patrimoine naturel et bâti», aujourd’hui on veut «garantir une plus grande protection patrimoniale du bâti privé et public». Notez que l’adjectif naturel a été supprimé. De même que le mot durable ; cette notion de «développement durable» n’est pas utilisée une seule fois dans la brève présentation du plan faisant l’objet de la délibération numéro sept adoptée par la majorité en séance plénière le 9 novembre, comme l’a souligné George Gumbs, le président CESC. Une remarque que Daniel Gibbs a souhaité rectifier. «Bien évidemment dans le projet de territoire, il y a de la durabilité, mon discours est parsemé de conscience durable», a-t-il assuré.

Le Saint-Martin’s urban plan ne précise toutefois pas l’organisation des réseaux de (routiers, transport collectif, etc.).

Si on peut trouver des similitudes entre les ambitions de la Team Gibbs 2017 et celles du PLU de 2015, les moyens qu’elle entend mettre en œuvre pour les accomplir diffèrent. «Ce document sera plus simple car plus simplement modifiable. (…) Nous voulons modifier et bonifier les projets que nous mettons en place», a déclaré Daniel Gibbs qui insiste toujours sur le fait de vouloir «intégrer au maximum les Saint-Martinois» dans l’élaboration de ces documents.

Des modifications au code l’urbanisme visant notamment les procédures administratives ont par ailleurs été apportées. Et l’un de ces assouplissements est la suppression des enquêtes publiques avec commissaire enquêteur, qui étaient «des procédures administratives lourdes». Une consultation de la population sera tout de même organisée pendant 21 jours. Le but est de permettre la réalisation plus rapide de projets d’aménagement. L’enquête publique est néanmoins maintenue en cas de diminution des possibilités de construire ou de réduire la surface d’une zone urbaine ou à urbaniser.

Avec le PADSM, le président de la COM veut faciliter la tâche aux investisseurs et à la population. «Le problème du Saint-Martinois est que son terrain est dans une zone, et que cette zone est cadastrée constructible ou non. Donc le terrain du Saint-Martinois, il faut le rendre disponible et si on le rendait disponible, cela ouvrait des horizons pour pouvoir construire sa résidence principale, pour faire un lotissement ; on a des entreprises qui savent construire, on a des bâtisseurs à Saint-Martin, le maire Albert Fleming était l’un des premiers», a-t-il expliqué.

Les objectifs du plan de développement et d'aménagement de Saint-Martin

1/ Maîtriser plus efficacement le développement des quartiers en travaillant notamment sur une meilleure organisation et sur la diversification des occupations

- Etablir un plan de développement de Marigot pour lui donner complètement le rôle de capitale: aménager le front de mer, dynamiser et mettre en valeur le vieux Marigot, réhabiliter la marina Royale;

- Développer les villages en faire de véritables pôles urbains secondaires dotés d'infrastructures publiques de proximité pour limiter les déplacements et améliorer la cohésion sociale ;

- Proposer une offre de logement adaptée aux besoins de la population

- Garantir une plus grande protection patrimoniale du bâti privé et public

2/ Garantir un développement économique attractif et protéger les habitants.

- Impulser et accompagner l’aménagement de zones touristiques

- Réaménager les cœurs de villages notamment Marigot, Grand Case et Quartier d’Orléans afin de redynamiser le commerce et d’améliorer leur attractivité économique

- Conforter les zones économiques existantes et identifier de nouveaux secteurs dédiés à l’activité économique

3/ Protéger les habitants des risques naturels

- Définir des règles de construction aux abords du littoral pour garantir la sécurité des habitants et limiter les dégâts sur l’activité économique

- Construire des quartiers et infrastructures résilients

- Réorganiser certains secteurs en privilégiant l’activité économique plutôt que l’habitation

Estelle Gasnet
3 commentaires

Commentaires

Très bon article mais il faut être pragmatique ...

mettre a plat les zones commerciales
c est l'occasion de remettre a plat les zones commerciales comme par exemple le scandale d'Hope estate . comment des permis de construire ont pu être accordés pour faire des commerces en étages alors qu'il ni avait aucun moyen d’accès pour les handicapés ou d'escalier de secours ? ou était des autorités de contrôle. merci Irma cela s'est écroulé comme un château de carte.il faut différencier les zones commerciales et artisanes.il y a déjà des zones commerciales autant les rendre attractives et dynamiser des zone comme quartier d’Orléans ou grand case ou baie nettlé .

Vous avez entièrement raison. Cet endroit est une poubelle vis à vis des touristes, et des résidents. Cela ressemble fortement à une zone industrielle à l'instar de la métropole. Même pas une route potable, des bâtiments en tôle dégueulasses, et personne pour ramasser leur merde ou à tout le moins, entretenir. St-Martin ne mérite pas cela. A contrario le nouveau centre commercial est un exemple de propreté et sa conception mérite d'être saluée. Honte aux créateurs de l'époque. Au moins, planter une barrière végétale depuis la route pour planquer cette merde.