06.11.2017

E. Philippe : « les entreprises en difficulté ne paieront pas de charges sociales et patronales jusqu’en novembre prochain »

Après avoir consacré une partie de son temps au monde éducatif, le Premier ministre Edouard Philippe a visité des commerces et entreprises à Howell Center et ainsi a voulu «souligner l’attention que [l’État] porte aux entreprises dont un grand nombre doivent faire un vrai pari sur le moment de la reprise».

«Aujourd’hui, l’urgence absolue, alors que de nombreuses personnes vont se retrouver sans emploi, et bientôt sans ressources, c’est tout simplement de permettre à nos socio-professionnels de survivre, pour pouvoir se relever au plus vite. Car je n’accepterai pas -et la population, patiente, résiliente mais désormais au bord de l’explosion sociale, n’acceptera pas - d’avoir le choix entre le chômage et l’exil… Si, dans quelques semaines, nous nous retrouvons avec 4 jeunes sur 5 sans emploi, le pire peut survenir», lui a tout de même rappelé le président Daniel Gibbs lors de son discours lundi en fin de matinée en Collectivité.

Edouard Philippe a assuré que l’État allait «accompagner» les entreprises du tourisme «dans le pari de la reprise touristique dans un an, soit en novembre 2018». Il a en outre annoncé qu’un «amendement va être déposé au prochain projet loi de financement de la Sécurité sociale pour accorder un moratoire renforcé aux entreprises de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy». Le gouvernement va ainsi «inscrire dans la loi un moratoire étendu jusqu’en novembre 2018». Et de préciser que si, «l’activité touristique ne reprend pas avec assez de vigueur», le moratoire sera assorti d’une possibilité de différer le remboursement jusqu’au 1er janvier 2020 au plus tard et d’étaler celui-ci sur une période de cinq ans.

L’amendement proposera également d’effacer 50 % de la dette sociale «constatée et contractée sur la période».

«Concrètement, les entreprises qui sont en difficulté ne paieront pas de charges sociales et patronales jusqu’en novembre prochain. Elles pourront les payer à partir de 2020 et en plusieurs fois sur cinq ans et une partie de ces charges le cas échéant pourra être effacée», a répété en d’autres termes Edouard Philippe.

Pour le Premier ministre, il ne s’agit pas d’un «petit engagement» mais d’un «véritable engagement à destination de ceux qui vont constituer et reconstituer le moteur du développement de l’île».  «C’est une disposition exceptionnelle mais juste. Elle est juste pour les entreprises confrontées à une perte de visibilité sur l’année qui vient, elle est juste aussi pour les entreprises des secteurs qui reprennent vie comme le secteur du bâtiment et des travaux publics », a commenté le Premier ministre.

Estelle Gasnet