08.04.2024

Cyclone : la saison 2024 s'annonce "nettement plus active que la normale"

«Il s’agit de la première tendance pour 2024, qui s’accompagne donc d’une grande incertitude», prévient Météo France avant d’annoncer : «l’activité cyclonique est prévue très sensiblement supérieure à la normale des années 1991-2020».

«Les températures superficielles de l'océan Atlantique sont actuellement en moyenne plus chaudes que les normales. Pour les prochains mois, entre juillet et septembre, [elles] sont prévues de rester plus chaudes que les normales, en particulier sur la bande tropicale incluant l’arc antillais », rapporte Météo France. «Sur ce dernier trimestre, les températures de surface de l’Océan Atlantique Nord sont en moyenne sur l’ensemble du bassin, légèrement plus chaudes que la normale (+0,59°C). C’est sur la majeure partie tropicale du bassin, que les anomalies de températures sont les plus élevées. Sur l’arc antillais, la température de surface de la mer se situe entre 0,8 et 1,2°C plus chaude que la moyenne sur la période 1993-2016 », détaillent les prévisionnistes. «Il est intéressant de noter qu’en moyenne dans l’Atlantique tropical de l’hémisphère nord, ces températures sont en anomalie chaude depuis plus de 2 ans, et qu’une nette tendance à la hausse est observée depuis octobre 2023 », ajoute Météo France.

Or, une température chaude de la surface de l’océan est un facteur favorable au développement d’un phénomène cyclonique. «Cette configuration est favorable à une activité cyclonique supérieure à la normale», estime Météo France.

Par ailleurs si, l’an passé, on était dans une phase El Niño, depuis quatre mois, le phénomène semble baisser en intensité. On devrait passer dans une phase La Nina. «La bascule vers la phase La Nina devient plus probable sur le trimestre juin-juillet-août, soit sur la première partie de la saison cyclonique. Au fil des mois suivants, les probabilités d’être en présence d’une phase neutre [ni El Niño , ni La Nian, ndlr) s’affaiblissent très sensiblement. Ces prévisions proposent ainsi un fort pourcentage d’être en phase La Nina au cours de la saison cyclonique 2024 », explique Météo France. En général, la configuration La Nina favorise la formation des phénomènes cycloniques.

A un peu moins de deux mois du début de la saison cyclonique, «ces deux contributeurs principaux à l’activité sur le bassin Atlantique sont en phase pour que 2024 soit une saison cyclonique nettement plus active que la normale».

Le Centre Européen de Prévisions prévoit 5 à 6 systèmes de plus que la moyenne calculée sur les 30 dernières années, jusqu’au mois de septembre inclus. En sachant que la moyenne sur 1991-2020 est entre 14 et 15 cyclones nommés dont 7 ouragans. Quant aux scientifiques de l’université du Colorado, ils prévoient eux aussi une saison cyclonique «extrêmement active » avec 23 phénomènes nommés, 11 ouragans dont au moins cinq majeurs.

L’ensemble de ces prévisions seront révisées au cours des prochaines semaines. La saison débutera le 1er juin.

Estelle Gasnet