22.08.2023

Créer son parfum chez Tijon à Grand Case

Tijon est le fruit de John et Cyndi Berglund, un couple américain tombé amoureux de Saint-Martin il y a près de dix-sept ans. Ils recherchaient une nouvelle activité professionnelle pour les mener jusqu’à la retraite. Dix ans ont été nécessaires pour planifier leur projet, Tijon a été lancé en 2007. Inspiré par les parfums naturels de la Caraïbe et du monde, John crée une trentaine de parfums depuis son laboratoire situé à Grand Case. Il propose des produits non testés sur les animaux, sans paraben, sans sulfate.

Grâce à un retour positif et sous l’impulsion de ses clients, John ouvre son laboratoire au public lors d’ateliers de création. Sur mesure, ils permettent de découvrir un aperçu des coulisses du métier de John. «L’idée est de choisir des huiles que l’on combine pour les transformer ensuite en eau de parfum. Il n’y a pas une bonne ou une mauvaise façon de créer sa senteur, on utilise essentiellement son nez, si les senteurs nous plaisent, elles vont s’accorder. Cependant le choix des huiles n’est pas simple, on en propose 300. Pour autant, nous sommes présents tout le long de l’atelier pour orienter avec un guide de travail», explique Mimi qui dirige la boutique à Grand Case.

« Nous avons aussi des huiles de fragrance qui sont faites par l’homme. Ce sont des molécules chimiques, il n’y a rien de mal là-dedans puisque ça ouvre les possibilités de senteur. Par exemple l’huile de coco chaque fois qu’on la sent dans un produit c’est toujours une senteur faite par l’homme car l’huile naturelle n’a pas d’odeur. Lorsque l’on sent l’huile de coco il y a une très légère odeur mais il n’y a pas de fragrance », poursuit-elle.

John et Cyndi Berglund qui ont ouvert deux autres boutiques aux Etats-Unis (Nouvelle Orléans et Charleston) fabriquent également des savons, des lotions, des crèmes et des huiles de massage. «Toutes les productions sont faites sur place dans le laboratoire, mises à la main en bouteilles pour éviter les risques doxydation et préserver la qualité de ses créations. Les huiles ne sont pas locales car il n’y a pas de production d’huile sur Saint-Martin. Mais dans le monde de la parfumerie on ne se limite pas à nos huiles car il y en a qui peuvent venir de la Nouvelle-Zélande, d’Inde etc. Nous avons deux types d’huiles essentielles qui sont plutôt pour l’aromathérapie mais que l’on propose aussi pour la création de parfums», explique Mimi.

Depuis le lancement des ateliers il y a une douzaine d’années, près de 16 000 personnes sont venues créer leur parfum. Le laboratoire est accessible dès l’âge de six ans.

Concept Art Bubbles

En février 2022, Tijon Parfumery a lancé Art Bubbles. Art Bubbles propose des concepts culturels et artistiques gratuits ouverts à tous. L’idée est de faire découvrir ou redécouvrir la parfumerie de Grand Case avec son laboratoire et sa boutique. « Je trouve qu’il y a plein de talents variés sur l’île et donc j’ai lancée ce concept. L’idée est de réveiller ces cinq sens en proposant un évènement artistique gratuit, une fois par mois généralement le dimanche », déclare la directrice de Tijon. « Tous les artistes ont joué le jeu à l’idée de montrer leur talent. Il y a eu du yoga, un concert de Kora par Souleymane Kamara, un live acoustique avec Agathe, démonstration de maquillage par Esthesia ou encore l’exposition des toiles de Judith qui peint avec de l’acrylique », conclut-elle.

Siya TOURE