23.06.2023

L'Insee et l'Iedom présentent la nouvelle étude du PIB de Saint-Martin

Mercredi dernier, l’Insee* représenté par son directeur Philippe Winnicki en partenariat avec l’Iedom*, représenté par son directeur de Guadeloupe Thierry Beltrand, le Cerom* et l’AFD* ont présenté la nouvelle étude très attendue sur le produit intérieur brut du territoire devant les représentants de l’État et de la Collectivité.

La nouvelle étude présente également des statistiques de la partie hollandaise afin de pouvoir observer et comparer la croissance économique et démographique, des chiffres qui «nous ont été communiqués par la partie hollandaise», précise Philippe Winnicki.

Entre 2014 et 2021, la croissance économique de Saint-Martin est entravée par l’ouragan Irma et la crise sanitaire, elle connait d’importantes fluctuations. Jusqu’en 2016, la croissance est soutenue mais elle subit un coup d’arrêt après le passage d’Irma. Le PIB recule de 8,0 % pendant deux années consécutives, 2017 et 2018. En 2019, la croissance rebondit mais cela ne compense pas les deux années de recul.

En 2020, «suite à la crise sanitaire, des périodes de confinement strict ou allégé sont mises en place et pèsent sur la croissance de Saint-Martin. Cette dernière plonge le territoire dans une chute de plus grande ampleur. Cependant en 2021, la croissance rebondit avec une hausse, sans toutefois compenser le recul lié à la crise sanitaire», indique l’Insee.

L'ouragan Irma et la crise sanitaire  ont eu un impact économique plus important à Sint Maarten qu'à Saint-Martin. L'économie de Sint Maarten est loin de revenir à la situation d'avant le cyclone et la crise sanitaire. A l'inverse, l'économie saint-martinoise a bien résisté à ces deux crises, même si son PIB en 2021 n'est que de 80,7% de son niveau de 2014. Le PIB a atteint 93,7% de son niveau de 2014.

Même s’il y a un rebond après chacune des deux crises, dont la plus importante à Sint-Maarten, «cela peut être lié au fait que la structure de l’économie de la partie néerlandaise est plus orientée sur les services marchands. alors qu’elle est plus administré côté français», explique l’Insee. Aucune des deux régions de l'île ne s'est complètement remise des deux crises. Sint Maarten est 5% en dessous des niveaux d'avant la crise. Et Saint-Martin c'est -11%. Sur la période 2016-2021, le PIB de Sint Maarten était le double de celui de Saint-Martin, l'écart restant stable sur la période.

Le PIB de Saint-Martin en 2019 est de 582,6 M €, soit par habitant 18 000€ pour une population de 32 489. Il a donc reculé de deux points depuis 2016. Recalculé en 2021, le nouveau PIB de la partie française s’élève à 17 000€ par habitant. Celui de Sint Maarten s’élève à 26 854€ par habitanten 2021, soit une baisse de -18% depuis 2016.

L'écart entre les PIB des deux parties se réduit. Cette situation résulte d’une part de l’effet de change (dollars/euros) et d’autre part d’un effet démographique. En effet, la population de Sint-Maarten augmente alors que celle de Saint-Martin décroît de 1,7% par an en moyenne entre 2014 et 2019.

Le PIB par habitant de Sint Maarten ressort en tête de peloton au sein de la Caraïbe et celui de Saint-Martin dans la moyenne. En 2019, le PIB de Saint-Martin est supérieur à celui de la Guyane (plus de 15 000€) et est nettement plus élevé que celui de Mayotte (près de 10 000€). Mais il est nettement inférieur à celui de la Guadeloupe (près de 24 000€) ou encore de la Martinique (près de 25 000€).

Pour rappel, le produit intérieur brut au prix du marché, vise à mesurer la richesse créée par tous les agents privés et publics sur un territoire national pendant une période donnée. Agrégats clés de la comptabilité nationale. Il représente le résultat final de l’activité de production des unités productrices résidentes. Le PIB au prix du marché peut être mesuré de trois façons selon l’optique de la production, l’optique des dépenses et l’optique du revenu.

*Insee : institut national de statistique et des études économiques

*Iedom : institut d’émission des départements d’outre-mer

*Cerom : comptes économiques rapides de l’outre-mer

*AFD : agence française de développement

Siya TOURE