09.11.2022

Une jeune femme de 18 ans condamnée à quatre ans de prison pour homicide

Il s'agissait du premier meurtre de cette année en partie hollandaise.

 C’était le premier homicide de l’année en partie hollandaise : une jeune femme de dix-huit ans a poignardé une jeune fille de cinq ans sa cadette le 1er janvier dernier vers 19h30, la victime a succombé à ses blessures quelques instants plus tard.

Les policiers ont rapidement interpellé l’auteure des faits grâce aux témoins. La suspecte a reconnu son acte, elle a été placée en détention provisoire puis jugée pour homicide involontaire par le tribunal de première instance de Sint Maarten. Elle a expliqué qu’elle s’était disputée avec la victime et que cette dernière lui avait mal parlé. Elle est allée chercher un couteau et en a fait usage.

«Il ne fait aucun doute raisonnable que le patient est décédé des suites d'une blessure par arme blanche au cœur. Selon le diagnostic clinique, une tamponnade péricardique et une importante perte de sang dans la cavité thoracique gauche se sont produites. (…) C'est une complication très courante des blessures par arme blanche ou par balle au cœur. La blessure a très probablement été causée par un couteau », a déclaré le médecin légiste.

Si les faits ne sont pas contestés par la défense, celle-ci a toutefois mis en exergue son jeune âge, dix-huit ans, et ainsi demandé à ce que soit appliqué le droit pénal des mineurs comme le permet la loi à Sint Maarten pour les jeunes majeurs, âgés de 18 à 21 ans. Cela réduirait la peine requise par le procureur de moitié, soit à quatre ans d’emprisonnement.

Cette demande a été soutenue par le psychologue et le service de probation et au final acceptée par le tribunal au vu des éléments de personnalité de l’accusée. Cette dernière a vécu dans plusieurs familles d'accueil et foyers depuis l’âge de trois ans. Elle a fugué une trentaine de fois et ses séjours dans les familles ont toujours été de courte durée à cause de son comportement, d’humeurs agressives incontrôlables, de mensonges et de vols. Son parcours scolaire est tout aussi chaotique.

Le psychologue a indiqué que la prévenue «avait un comportement conflictuel dans son environnement immédiat et qu'elle n'avait pas peur d'entrer dans une confrontation ». Pour le médecin, «elle a vécu une vie nomade avant le crime et n'avait rien à perdre ». Au moment des faits, sa capacité à agir sur ses émotions était perturbée, elle était animée d’un fort sentiment d'abus par son environnement et d'une déficience intellectuelle légère. «Compte tenu de son développement gravement perturbé, ce n'était qu'une question de temps avant qu'elle n’ait des ennuis avec la justice », a estimé le médecin qui considère «le risque de récidive modéré à élevé ». Toutefois, la jeune femme suit un traitement depuis son incarcération dans le quartier des femmes à la prison de Bonnaire, traitement qui semble être efficace.

Le tribunal a reconnue la prévenue coupable des faits et l’a condamnée à une peine de quatre ans de prison ferme. Elle devra également indemniser la partie civile à hauteur de 6 400 dollars correspondant aux frais funéraires. Cette somme ayant déjà été accordée à la famille par le gouvernement, l’auteure des faits devra le rembourser. Si elle ne peut pas payer, elle devra purger 82 jours de prison supplémentaires.

Le tribunal a en revanche rejeté la demande de dommages au titre du préjudice moral formulée par la partie civile d’un montant de 21 380 dollars.

Estelle Gasnet