01.06.2022

Alcool au volant : un taux 6,9 fois plus élevé que le taux légal

Son taux d’alcool dans le sang est tellement élevé que les magistrats se demandent comment la prévenue ne se trouvait pas dans un état de coma éthylique et comment elle a pu prendre le volant de sa voiture. QD a été contrôlée dans l’après-midi du 7 février dernier avec un taux de 3,44 grammes d’alcool par litre de sang, soit un taux 6,88 fois supérieur au seuil réglementaire qui est de 0,5 gramme.

Convoquée devant le tribunal de proximité de Saint-Martin le 19 mai, QD, âgée de quarante-cinq ans, a raconté les faits et surtout leur contexte. Elle est avec des amis pour préparer l’enterrement de «quelqu’un qu’elle considérait comme son père». «Je ne suis pas une personne qui boit. Mais ce jour-là j’ai bu», reconnaît-elle. Combien de verres ? Elle ne sait pas répondre à la question. La procureure estime qu’elle a dû en boire environ treize.

Le lendemain, après l’enterrement, elle part de la cérémonie avec son fils de sept ans. Elle prend le volant de sa voiture et a un accident. Elle percute une buse dans un fossé. Les secours et les gendarmes arrivent sur les lieux. C’est ainsi que le contrôle d’alcoolémie est réalisé. «Les gendarmes découvrent en outre deux bouteilles d’alcool vides par terre», précise le tribunal. QD ne donne pas d’explications. Elle se cantonne à admettre qu’elle avait bu «mais pas de manière intentionnelle». «Je n’ai pas ouvert ces bouteilles pour les boire. J’ai bu quand on préparait l’enterrement, comme ça», répète-t-elle, calmement à la barre.

«Mais vos amis n’ont rien remarqué ? », s’interroge le tribunal. La prévenue affirme que non. Selon elle, personne n’avait remarqué qu’elle pouvait être dans un état anormal. Elle insiste sur la douleur et la tristesse qu’elle éprouvait après la disparition de son proche.

«Si le contexte explique les faits, ils ne les excusent pas », répond la procureure qui requiert une peine d’amende de 350 euros et l’obligation de suivre un stage de sensibilisation à la sécurité routière. Après en avoir délibéré, le tribunal a prononcé une peine conforme aux réquisitions. A noter qu’une suspension administrative du permis de conduire durant trois mois et demi avait été ordonnée après les faits.

Estelle Gasnet