12.11.2021

Droit de réponse de Xavier Kerlen

Suite à l’article paru le 20 septembre 2021 intitulé «Un expert d’assuré poursuivi pour escroquerie», Xavier Kerlen, le mis en cause dans l’affaire, souhaite apporter des précisions quant aux faits qui lui sont reprochés par la justice.

1La villa dont il s’agit, située sur les hauteurs de Grand Case, est la propriété d’une SCI dont le gérant est un avocat d’affaires américain vivant aux Etats Unis. RL voulait la vendre depuis plusieurs années via une agence R et pour un prix de 1 350 000 €.  Ne trouvant pas acheteur, RL avait alors confié mandat de gestion et location à une seconde agence V.

Suite au passage du cyclone Irma, la villa a été en grande partie détruite : toitures arrachées, baies vitrées explosées, piscine et jardins dévastés, menuiseries et boiseries pourries, carrelage fissuré et explosé, mobilier endommagé.

L’agence V recevait tous pouvoirs de RL de gérer le sinistre. L’agence V mandatait XK comme expert d’assuré. Sa mission : évaluer les dommages et présenter un dossier solide à l’expert de compagnie pour obtenir une juste indemnisation de RL. A cette époque, XK était déjà en charge de très nombreux dossiers de sinistrés Irma.

Expert d’assuré et expert de compagnie se rencontraient sur le site le 19 octobre 2017.

Début décembre 2017, Monsieur XK proposait d’acheter au comptant la villa à un prix de 870 000 dollars ( hors frais de notaire ). La maison était détruite. En l’état, elle ne valait pas plus de 200 000 €. Il fallait bien la reconstruire en sorte qu’il était logique sinon légitime de solliciter du vendeur qu’il lui cède l’indemnité d’assurance à venir pour financer les travaux. Sinon pourquoi acheter une bicoque à un tel tarif.

trois jours après, RL acceptait l’offre d’achat de XK. RL faisait confirmer par un écrit de son notaire américain qu’il vendait sa villa au prix convenu et qu’il cédait son indemnité d’assurance à l’acquéreur.  

De leur côté, les deux agences immobilières R et V qui travaillaient en co-broke sur la vente de la villa estimaient que le prix de 870 000 dollars était plus que satisfaisant.

La vente devait être signée chez le notaire début décembre 2018.

Le 29 mai 2018, les deux experts signaient un PV d’accord sur l’évaluation des dommages pour un montant global de 765 672 € dont 542 676 en immédiat et 222 996 € en différé. XK ne pouvait donc pas savoir au moment de son offre d’achat début décembre 2017 ce que l’assureur allait accorder.

Jamais l’agence V n’a indiqué à RL que l’indemnité d’assurance serait de 80 000 € ou 150 000 €. Ces affirmations mensongères émanent de l’agence R durant l’enquête de gendarmerie. Les chiffres avancés sont ridicules dès lors qu’ils ne couvraient même pas les frais de déblai et la réfection de la toiture.

Début juin 2018, XK versait dans la comptabilité du notaire une partie du prix de vente et payait les frais. Le solde était réglé quelques mois plus tard.

Fin juillet 2018, l’agence V recevait de l’assureur la somme de 542 676 € représentant l’indemnité en immédiat. Par suite, l’agence V virait ce montant sur le compte de la société acheteuse de la villa dont Monsieur XK est le dirigeant.

Cette somme sera utilisée par XK pour financer les travaux de reconstruction de la villa qu’il avait déjà commencés dès février 2018 à l’aide de ses propres deniers. XK a entrepris et payé les travaux suivants : démolition et déblais, peintures, charpente et couverture neuves, changement des fenêtres, baies vitrées et menuiseries bois, nouveau tableau électrique, carrelage et climatiseurs neufs, S’ajoutent les frais d’un bureau de maîtrise d’œuvre.

Le chantier était arrêté fin décembre 2018 suite à la plainte pénale de RL.

Pour éviter leur pourrissement et leur pillage, les tableaux avaient été retirés de la villa et placés dans un conteneur dont le loyer a été payé durant de très nombreux mois par l’expert d’assuré. Il ne s’agit pas du tout d’œuvres d’art.

RL a su où se trouvaient les tableaux par l’agence V. RL a récupéré ses tableaux conservés intacts

Si, comme les deux articles le relatent, il a pu apparaitre au Tribunal, voire l’étonner, que « l’indemnité d’assurance aurait en fait servi à couvrir le prix d’achat de la villa », c’est oublier qu’une partie du prix était déjà payé chez le notaire par XK avant que l’assurance ne verse au gestionnaire de RL l’acompte en immédiat de 542 676 €, c’est aussi oublier que la villa cyclonée ne valait plus grand-chose et qu’il fallait absolument la reconstruire, c’est encore oublier que pour percevoir le différé de 222 996 € c’était à la condition pour XK de justifier de la réalité et de l’achèvement des travaux à l’identique et des factures acquittées par ses soins, c’est également occulter le fait que XK avait déjà entamé la réhabilitation de la maison avec ses propres deniers bien avant que l’agence V ne lui reverse les 542 576 € et c’est enfin oublier que le prix d’achat accepté par RL était entièrement payé chez le notaire avant que le dossier d’indemnisation du sinistre de la villa soit terminé.

Anonyme