25.02.2019

Plus de trois heures de débat citoyen sur des problématiques nationales et locales

Our Own Debate s'est déroulé vendredi 22 février à la CCISM entre 18h30 et 22 heures.

Membres de la société civile et économique, élus et intellectuels locaux… Ils étaient une cinquantaine de personnes, toutes origines confondues, à participer vendredi 22 février à Our Own Debate. Ce débat citoyen local, organisé par IOTV, Radio Saint-Martin et le St. Martin’s Week s’inscrivait dans le cadre du grand débat national lancé à la mi-janvier par le gouvernement français, en réponse notamment à la crise des gilets jaunes.

Dans sa lettre aux Français, Emmanuel Macron a posé le cadre de ce grand débat avec trente-cinq questions, articulées autour de quatre thèmes : la transition écologique, la fiscalité et les dépenses publiques, la démocratie et la citoyenneté, l’Etat et l’organisation des services publics.

Les modérateurs d’Our Own Debate, Loïc Lagoutte pour IOTV, Jean-Paul Fischer pour le St. Martin’s Week et Catherine Carmont pour Radio Saint-Martin ont donc divisé la séance en quatre actes de trente minutes, correspondant à chacun de ces thèmes. La soirée s’est achevée sur quelques minutes de questions ouvertes, centrées sur les problématiques locales.

Le débat qui s’est déroulé à la CCISM entre 18h30 et 22 heures, était retransmis en direct sur les ondes de Radio Saint-Martin et sera bientôt diffusé sur IOTV. Une synthèse exhaustive, en cours de rédaction par Igor Rembotte (St. Martin’s Week), sera transmise au gouvernement national, mais aussi au gouvernement local ainsi qu’à ceux qui en avaient fait la demande. En effet, les thèmes imposés de ce débat relevaient non seulement des compétences de l’Etat à Saint-Martin (Environnement, citoyenneté, …) mais aussi de celles de la Collectivité (fiscalité notamment).

En résumé, sur la transition écologique, tous les intervenants ont regretté le retard sur l’île en matière d’énergie renouvelable, la non-application de l’interdiction de distribution de sacs plastiques dans beaucoup de commerces, le manque de transports en commun, de tri des déchets… Certains ont proposé par exemple de rendre le centre de Marigot entièrement piéton.

Quant à la fiscalité et les dépenses publiques, certains ont demandé que les élus réduisent leurs frais de voyage en tant que geste symbolique, et de manière plus générale, de faire des économies sur les dépenses publiques. D’autres ont pointé du doigt le trop grand nombre d’impôts sur les revenus locatifs, en avançant que c’était la seule ressource des retraités locaux. La plupart ont regretté que la fiscalité locale ait été, exceptées quelques exonérations, calquée sur le modèle national sans qu’un réel débat sur le sujet n’ait été proposé.

Sur la démocratie et la citoyenneté, plusieurs intervenants se sont montrés favorables à la reconnaissance du vote blanc, mais plutôt défavorables à l’idée de rendre le vote obligatoire. De manière générale, quelques participants ont déploré le fait que les spécificités locales (la langue notamment) ne semblent ni comprises ni acceptées par l’Etat. D’autres ont répondu qu’il appartenait aux habitants de faire comprendre et valoir leur identité à travers des mesures locales. Certains ont expliqué avoir le sentiment qu’il fallait confondre citoyenneté et identité. D’autres ont demandé si la démocratie n’avait pas été remplacée par l’administration.

Enfin, au sujet de l’organisation des services publics, la majorité des participants considère qu’ils ne sont pas assez présents ni modernes à Saint-Martin, contredisant alors l’égalité des chances, notamment en matière d’accès aux études supérieures.

De façon plus large, beaucoup ont affirmé que le passage à la Collectivité (article 74) n’avait pas été bien préparé.

Fanny Fontan