22.01.2019

Percy Rankin, une vie consacrée au reggae

Artiste reggae, Percy Rankin se produit régulièrement dans les bars et restaurants de l'île pour le grand bonheur des locaux et des touristes.

A 45 ans Percival Violenus, a.k.a Percy Rankin, est l’un des chanteurs les plus connus de l’île. Son père est saxophoniste et Percy grandit à Hameau du Pont, entouré de musique. Enfant il commence à chanter en famille, puis en public.

« Youth Waves est le premier groupe à m’avoir fait monter sur scène en tant qu’invité dans les années 90 » se souvient Percy. Et c’est à partir de là qu’on commence à l’appeler pour chanter. Il rejoint The Bonefire Band en tant que deuxième chanteur. Puis reforme le groupe quelques années plus tard, alors qu’il ne reste plus que lui et le batteur.

Si beaucoup d’artistes de l’île sont obligés d’avoir une autre activité à côté, Percy Rankin a vite fait son choix. « Je travaillais à l’aéroport et j'ai quitté mon emploi au début des années 2000 par amour de la musique. » confie-t-il. Il a ainsi plus de temps à consacrer à sa passion et se produit dans les bars et restaurants de Saint-Martin, ainsi que sur les îles alentours. Il a notamment chanté pendant dix ans au Sunset de Maho, mais aussi à la Loterie Farm, au Blue Martini, etc.

Pour vivre de la musique quand on habite Saint-Martin, il faut faire des concessions. En l’occurrence, il faut faire des reprises. « Ma fondation c’est le reggae. J’adore le reggae car c’est un genre qui permet d’exprimer ses sentiments et de toucher les gens. Mais je reprends aussi des chansons de calypso, de blues, de dancehall et même de zouk pour que le public passe un bon moment avec des chansons qu’il reconnaît » explique-t-il. L’île vit du tourisme, et ses musiciens aussi. « C’est comme un restaurant, tu dois vendre de la cuisine d’un peu partout pour que tout le monde y trouve son compte » compare-t-il. Le tout, c’est de le faire bien.

Bien qu’autodidacte, Percy possède une parfaite maîtrise de sa voix et une grande amplitude vocale. Il passe ainsi d’un style à l’autre avec une grande facilité et incarne chacun des titres qu’il chante. Il s’amuse d’ailleurs à modifier certaines paroles pour coller au moment et à l’endroit, fait des medleys, ajoute des passages ragga... Un talent d'autant plus impresionnant qu'il est naturel. Percy n'a pas pris de cours de chant, ni adopté de discipline particulière, comme si le reggae coulait dans ses veines : "avant de monter sur scène je mange juste un peu de miel et fais quelques vocalises". Interpréter les œuvres des autres ne le frustre par vraiment. Mais parfois, il chante aussi les siennes comme Smile, qui parle de Saint-Martin, ou bien Can’t predict tomorrow, sorties respectivement en 2005 et 2015 et enregistrées côté hollandais. « Je prévois d’en enregistrer d’autres mais cela coûte de l’argent » indique-t-il.

Percy regrette ne pas avoir plus de soutien de la part de ses compatriotes. « Les locaux, mon peuple saint-martinois que j’aime, m’entendent tous les jours mais ils me disent juste que je suis bon. Il n’y en a pas un qui va m’amener en studio. Ici, quand tu n’es pas l’ami de ou de la famille de, on ne te propose rien. Mon meilleur public vient de l’étranger. Même les radios locales passent rarement les artistes de l’île en dehors de la période du carnaval » dénonce-t-il tout en gardant le sourire.

Depuis Irma, et la destruction de nombreux hôtels et restaurants, Percy et son groupe sont moins sollicités. Vivre de la musique est donc plus compliqué. « Je survis » déclare-t-il. Il chante entre autres tous les samedis au Blue Martini, au Buccaneer pour les Full Moon parties, ainsi que sur le front de mer de Philipsburg lorsqu’il y a des croisiéristes. Il a bien reçu des propositions pour partir se produire en Europe ou en Amérique du Nord. Mais rien de concret pour l’instant.

Fanny Fontan
1 commentaire

Commentaires

Super en plus d etre un incroyable chanteur Percy est une personne vraiment sympa . Merci aussi pour la bosse de rire avec l amplitude vocalique . Vocale aurait suffit