21.06.2017

Be Free Be Sxm : plus qu’une marque, un état d’esprit

Emilie et Laurine ont créé une marque de vêtements pour faire partager leur soif de liberté et leur expérience de l'île.

Emilie Puit, 30 ans et Laurine Brunot, 29 ans, se sont rencontrées à Saint-Martin en 2014, île dont elles sont tombées amoureuse. Après avoir travaillé dans la vente et la restauration où elles s’ennuyaient, elles ont décidé de monter un projet ensemble. « Nous voulions partager notre expérience et montrer l’état d’esprit qui règne sur l’île » se souviennent-elles. Ainsi est née la marque Be Free Be Sxm, qu’elles déclinent sur du prêt à porter (T-shirts, casquettes…) et des objets (mugs, sacs de voyage…).

Ensemble elles créent un premier logo, qui représente une carte de l’île englobée dans un ananas. « C’est un fruit totem, le symbole de l’hospitalité » explique Emilie, que tout le monde ici appelle Liloo. Après un « brainstorming géant » auprès de leurs amis qui valident le nom de la marque et le logo, il est finalisé par un infographiste de l’île et imprimé chez le sérigraphiste d’Howell center. Outre l’importation des vêtements et objets vierges, « on ne travaille qu’avec des gens de l’île » assurent-elles.

Grâce à leurs économies personnelles, elle se constituent un petit stock et commencent à vendre leurs produits sur les marchés, notamment aux mardis de Grand Case. « Au début il y a eu l’effet copains. Les casquettes ont cartonné parce que même si c’est un accessoire qu’on utilise beaucoup ici pour se protéger du soleil, personne n’avait développé le côté stylé à Saint-Martin » expliquent-elles.

Suite au succès de leur marque sur les marchés, elles ouvrent une boutique en octobre 2016, au Blue Martini (Grand Case). Et sont très fières d’avoir tout fabriqué elles-mêmes à l’intérieur, des étagères à la cabine d’essayage, avec du bois de récup ‘ et de l’huile de coude. Désormais le bouche à oreille semble fonctionner et leur clientèle est composée à la fois de touristes et de locaux. « Les gens semblent touchés par le logo, le message et l’histoire de la marque » notent-elles.

Au delà d’une marque, Be Free Be Sxm correspond avant tout à un mode de vie. « J’ai beaucoup voyagé, et pour moi Saint-Martin est un des derniers endroits où on peut être libres. Ici on a beaucoup moins de contraintes, de routine et surtout la possibilité d’entreprendre. A l’étranger il faut des visas et en métropole il faut plus de moyens. » considère Emilie. La liberté pour Laurine, jeune maman diplômée en management, c’est aussi au quotidien de pouvoir se permettre de ne faire que des modèles uniques si elles en ont envie et d'avoir des horaires flexibles si elles ont des démarches administratives à effectuer. Et de prendre le temps de rencontrer des gens : « nous avons installé une petite table et des chaises devant la boutique et avons beaucoup de passage. Les gens rentrent juste pour « chiller » avec nous ».

En plus de développer la gamme bio (elles vendent déjà quelques robes et T-shirts en coton bio), elles prévoient de développer un site internet pour que leurs clients puissent aussi effectuer leurs commandes en lignes, voire d’ouvrir une autre boutique, idéalement côté hollandais. Et à terme, d’exporter la marque dans d’autres endroits du monde. « Notre but est de voyager avec ce message de liberté un peu partout en le détournant selon les pays. Nous avons déjà eu des demandes pour Montréal mais ne nous sommes pas jetées dessus » confient-elles. Et Emilie d’ajouter : « au début c’était difficile je faisais des extras entre 6 h et 10 h du matin ou 18 h à minuit, mais c’est l’expérience la plus géniale de toute ma vie. On est toutes les deux des fashionistas (je rêvais d’être styliste) et on voulait rencontrer des gens ». A l'instar des membres de la génération Y, Laurine veut "profiter de la vie" et s'affranchir au maximum des contraintes d'horaires etc, tout en étant carrée : "si tu te forces tu n'es pas réceptif. On fait le travail de création à la maison on choisit ensemble les couleurs, les logos évolutifs, etc.  Cela prend du temps mais je n'ai pas le sentiment de venir travailler."

Fanny Fontan