14.04.2017

Présidentielle 2017 : ce que propose Emmanuel Macron pour les outre-mer

L'élection présidentielle aura lieu aux Antilles les samedis 22 avril et dimanche 7 mai. Onze candidatures ont été déposées et validées par le conseil constitutionnel, celles de Nicolas Dupont-Aignan, Marine Le Pen, Emmanuel Macron, Benoît Hamon, Nathalie Arthaud, Philippe Poutou, Jacques Cheminade, Jean Lassalle, Jean-Luc Mélenchon, François Asselineau et François Fillon. Nous présentons leurs principales mesures pour l'outre-mer, selon cet ordre établi suite au tirage au sort par le conseil constitutionnel.

 

Pour Emmanuel Macron qui utilise le pluriel pour parler des régions ultramarines, les outre-mer représentent «un potentiel à libérer». Sa conviction est qu’ils «ne demandent pas à entendre des promesses démagogiques et non financées, qui entretiennent une relation de dépendance inégale avec l’Hexagone» mais de «pouvoir développer des activités économiques dans leurs territoires et à vivre de leur travail».

Il a articulé ses propositions autour de six objectifs : reconstruire une politique de continuité territoriale, soutenir l’activité et l’emploi dans les outre-mer pour lutter contre le chômage et l’exclusion, s’appuyer sur la jeunesse, assurer pleinement la mission régalienne de l’État en matière de sécurité, combattre toujours la vie chère, donner davantage de pouvoir aux collectivités.

Pour chacun de ces thèmes, Emmanuel Macron expose les lacunes dont souffrent les outre-mers et proposent des mesures pour y pallier. Estimant ainsi que «les habitants d’outre-mer doivent sortir de leur isolement géographique en voyageant», le candidat entend «reconstruire une politique de mobilité plus juste et porter à 200 000 le nombre de billets aidés chaque année pour la mobilité des ultra-marins en France et dans leur environnement régional».

En matière d’économie, le candidat se dit conscient qu’il ne peut exister des «règles uniformes qui s'appliquent de la même manière dans les régions ultrapériphériques comme dans l’Hexagone ». Aussi veut-il négocier avec l’Union européenne «afin que les normes prennent mieux en compte les spécificités de nos territoires d’outre-mer, par exemple, dans l’agriculture ou la politique de la pêche». Il annonce en outre vouloir «consacrer un milliard d’euros sur cinq ans au financement des investissements collectifs des territoires ultra-marins, dans le cadre du plan d’investissement». Et de préciser que «ces ressources seront affectées au financement des plans de rattrapage et de développement, construits dans chaque territoire avec les élus locaux».

Il annonce aussi «la suppression de la caisse qui gère le Régime Social des Indépendants (RSI) pour l’adosser au régime général et le renforcement de l’activité de Bpifrance dans les Outre-mer».

Pour le tourisme, il veut faire «un bilan des aides fiscales et sociales» et les «adapter sur la base de contrats et d’objectifs chiffrés avec les collectivités et les professionnels».

Aux jeunes, Emmanuel Macron propose notamment «le développement d’un ERASMUS caribéen». Il promet d’amplifier «les dispositifs qui ont montré leur capacité à leur redonner confiance» sans toutefois préciser lesquels.

En matière de sécurité, il veut «renforcer les moyens des services de sécurité et de justice et déployer, comme dans le reste du territoire, la police de sécurité du quotidien ». Il veut également favoriser «le recrutement au sein des départements d'outre-mer en créant des écoles de formation de gendarmes adjoints et d'adjoints de sécurité».

Pour lutter contre la vie chère, Emmanuel Macron ne propose rien d’innovant. Il veut simplement « demander à l’Autorité de la Concurrence d’évaluer l’efficacité des mesures prises pour réduire les écarts de prix». Il dit vouloir «veiller à la production de données statistiques complètes et facilement disponibles sur les territoires d’outre-mer» en vue de pouvoir «engager des actions pour lutter contre les prix trop hauts et les marges indues ».

Enfin, pour atteindre son objectif de donner davantage de pouvoir aux collectivités, il entend «favoriser la poursuite des évolutions en cours ».

Estelle Gasnet