14.03.2018

Claire Guion-Firmin : "les annonces gouvernementales sont décevantes et en trompe-l’œil"

«Les annonces gouvernementales sont décevantes et en trompe-l’œil», estime la députée de Saint-Martin, Claire Guion-Firmin, suite cinquième comité interministériel pour la reconstruction des îles de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy.

«Décevantes parce qu’elles ne correspondent pas aux annonces faites à Saint-Martin par le président de la République, elles ne sont pas non plus en cohérence avec les paroles rassurantes du Premier ministre et son gouvernement. Dès lors, nous pouvons nous interroger : s’agissait-il de postures ou d’une stratégie de communication ?

En trompe l’œil parce que les chiffres mirobolants, le « pactole » comme va même jusqu’à titrer la presse nationale, ne correspondent pas à une aide financière nette», commente-t-elle dans un communiqué de presse.

«La Collectivité a soumis à l’État un plan pluriannuel d’investissement reconstruction de 210 millions d’euros mais seuls 21 millions d’euros de fonds spéciaux seront accordés à la COM et si c’est un geste apprécié, ce n’est pas à la hauteur de ce qui a été clairement affirmé par Emmanuel Macron. « Nous ferons vite, nous ferons bien et nous ferons mieux, je veux que cette reconstruction soit exemplaire et durable », avait-il le 12 septembre à Saint-Martin », rappelle la parlementaire. Et de s’interroger : «comment la collectivité pourrait-elle présenter un budget pour le 12 avril prochain [tenue du conseil territorial] sans les fonds nécessaires à la sécurisation et reconstruction des logements, des routes et la réhabilitation des établissements scolaires ? »

La députée se demande en outre si "nous sommes comptables de la solidarité nationale et victimes de notre autonomie". "Le délégué interministériel, représentant de l’État, l’a souligné «L’État français a tenu à privilégier une logique de solidarité nationale, alors qu’il n’y était tenu à rien en raison des statuts des deux îles, qui ont notamment une autonomie fiscale »", note-t-elle.

Enfin, Claire Guion-Firminne ne peut "se résoudre à croire que la France, qui s’est engagée devant l’ONU à consacrer 0,7% de sa richesse à la solidarité internationale et au développement des pays les plus pauvres, minimise l’aide qu’elle octroie à l’un de ses territoires après une telle catastrophe naturelle".  Elle espère ainsi que "la prochaine réunion interministérielle de juin prochain où sera présenté un plan pluriannuel de rattrapage sera l’occasion de nous prouver que la solidarité nationale n’est pas un simple concept ou une monnaie d’échange".   

Estelle Gasnet
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