19.01.2018

La carte des aléas expliquée en cinq questions

L’Etat a dévoilé la carte des aléas mercredi.
  • Qui a réalisé la carte ?

Le ministère de la transition écologique et solidaire a missionné au lendemain d’Irma le Cerema, le centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement. Il a été créé par l’Etat le 1er janvier 2014 afin de répondre au besoin de disposer d’un appui scientifique et technique renforcé, pour élaborer, mettre en œuvre et évaluer les politiques publiques de l’aménagement et du développement durables.

C’est un établissement public à caractère administratif (EPA), sous la tutelle conjointe du ministère de la cohésion des territoires et du ministère de la transition écologique et solidaire.

Quatre agents du Cerema sont venus du 6 au 15 octobre 2017 à Saint-Martin. Leur mission a consisté à produire une carte des hauteurs de submersions marines et des érosions du littoral suite à l’ouragan.

A noter que le Cerema a aussi été missionné pour évaluer l’impact d’Irma sur les infrastructures.

  • Comment a-t-elle été élaborée ?

Sur le terrain, les agents du Cerema ont procédé aux relevés des plus hautes eaux, à des relevés ponctuels géolocalisés avec un nivellement altimétrique précis et des photographies associées, aux relevés des laisses de mer (relevés linéaires des limites de submersion aux endroits accessibles et encore visibles) et des jets de rive (relevés linéaires du trait de côte (limite terre-mer). Au total 96 relevés ont été effectués.

L’ensemble des données a été cartographié.

  • Que représente-t-elle ?

La carte représente les zones qui ont été inondées par la mer durant Irma. La couleur utilisée est le bleu ; il est plus ou moins intense selon la hauteur constatée. Elle ne révèle aucune autre information, rien de plus que ce que les habitants ont pu eux-mêmes constater durant le cyclone, à leur retour dans leur habitation.

  • Que révèle-t-elle ?

La carte des hauteurs des submersions marines permet d’avoir une vision d’ensemble. Un document similaire existait déjà dans le cadre du plan de prévention des risques naturels mais était caduque depuis Irma. Les deux cartes ont été superposées. Cela a permis de constater que des secteurs qui jusqu’à présent, ne se trouvaient pas dans une zone submersible, le sont aujourd’hui.

Elle n’est pas un outil réglementaire, elle sert à compléter le PPRN qui date de 2011. Elle va aussi permettre à l’Etat d’élaborer le prochain PPRN ; lequel devrait être livré en 2020.

  • À quoi sert-elle ?

Cette carte n’est pas une carte des risques. Elle ne se substitue pas au plan de prévention des risques naturels (PPRN). Celui de 2011 reste d’actualité ; il est le document officiel qui permet à la COM de prendre ses décisions en matière d’urbanisme.

A partir d’aujourd’hui, la COM va aussi s’appuyer sur cette carte de la submersion marine pour instruire les demandes de permis de construire.

Mais elle ne présente pas les niveaux de risques des zones ; ces derniers sont toujours définis par le PPRN. Les nouvelles zones à risques seront connues avec le nouveau PPRN en 2020.

A chaque zone seront attribuées des modalités de construction. «Ce n’est pas parce qu’on est dans une zone rouge ou à risque que l’on ne peut pas habiter», a précisé le préfet Philippe Gustin, le délégué interministériel à la reconstruction. Par contre pour y habiter, des conditions seront imposées. Ces conditions sont en cours de réflexion au sein de la Collectivité.

Estelle Gasnet
8 commentaires