20.05.2016

Saint-Martin, 74e étape du tour de France de Frédéric Lefebvre

Le candidat à la primaire de la droite et du centre a convié la presse locale afin de lui faire part de sa vision politique.

Frédéric Lefebvre, un outsider des Républicains ? Il veut «casser les codes». Il dénonce «le pouvoir politique parisien». Il admet qu’il faut faire sauter le clivage gauche/droite et s’inscrit comme «progressiste». Toutefois, il se présente aux primaires de la droite et du centre, «primaires à laquelle tous les Français peuvent voter, y compris ceux qui ne sont pas encartés». Il dit «incarner une autre attitude».

Frédéric Lefebvre a aussi élaboré sa stratégie de communication différemment. «On ne me voit pas dans les médias nationaux. Mais dans la presse régionale», fait-il remarquer. Le candidat a en effet entamé un tour de France pour aller à la rencontre de la population. «Lorsque j’aurai terminé, je saurai ce que veulent les Français et serai alors en mesure de pouvoir m’exprimer au niveau national», conçoit-il.

Cette semaine, il était ainsi en Martinique, en Guadeloupe et à Saint-Martin, sa «74e étape». À Marigot, Frédéric Lefebvre n’a tenu ni de meeting politique –«convoquer les clubs de supporters» ne l’intéresse pas – ni de réunion publique. Il s’est uniquement entretenu avec la présidente Aline Hanson et des socioprofessionnels, a dîné avec le député Daniel Gibbs (Républicain) et visité le centre hospitalier Louis-Constant Fleming. Les principales problématiques du territoire lui ont été exposées. Le candidat a fait savoir qu’il aimerait amorcer un travail avec ces interlocuteurs.

Pour ce dernier, «Saint-Martin est un terrain d’expérimentation incroyable, le territoire d’outre-mer le plus atypique». Il considère que «les handicaps de la partie française vont se transformer en atouts». Et de citer en exemple «l’anglicisme» et la proximité avec Sint Maarten. «Saint-Martin est un laboratoire expérimental de l’Europe aux abords du monde», aime-t-il dire.

«Monde», «mondial» sont des termes qui reviennent souvent dans le discours de Frédéric Lefebvre. Député des Français établis à l’étranger, il assure comprendre la frustration des ultramarins. «Je les comprends lorsqu’ils se sentent abandonnés par la métropole, Paris», confie celui pour qui il existe deux France, «la France protégée et la France abandonnée ou mondiale» ou celle des Français établis à l’étranger et des ultramarins. «Nous devons faire en sorte d’unir nos forces et aller ensemble chercher des fonds structurels européens et développer une stratégie d’influence», convient-il. «La France doit avoir une stratégie mondiale pour le pays», complète-t-il.

Pour autant, il dit avoir saisi aux travers des fameux exemples qui lui ont été donnés (capacité d’accueil de passagers sur un catamaran, etc.), la nécessité d’adapter «la réglementation à l’environnement régional». Notamment là où «elle est en train de faire crever les acteurs économiques». Et de lâcher l’expression devenue son slogan : «arrêtons d’emmerder les Français».

Après Alain Juppé en avril, Frédéric Lefebvre est le deuxième candidat à être venu faire campagne à Saint-Martin en vue des primaires de la droite.

Estelle Gasnet
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