13.04.2017

Présidentielle 2017 : ce que Marine Le Pen propose pour l’outre-mer

Marine Le Pen expose sa vision politique pour l’outre-mer dans un document de vingt-deux pages (ou 12 pages en vis à vis) intitulé «L’outre-mer au cœur du projet pour la France» qu’elle avait présenté en novembre 2016.

L'élection présidentielle aura lieu aux Antilles les samedis 22 avril et dimanche 7 mai. Onze candidatures ont été déposées et validées par le conseil constitutionnel, celles de Nicolas Dupont-Aignan, Marine Le Pen, Emmanuel Macron, Benoît Hamon, Nathalie Arthaud, Philippe Poutou, Jacques Cheminade, Jean Lassalle, Jean-Luc Mélenchon, François Asselineau et François Fillon. Nous présentons leurs principales mesures pour l'outre-mer, selon cet ordre établi suite au tirage au sort par le conseil constitutionnel.

 

Marine Le Pen flatte tout d’abord ces régions, «cette France du bout du monde ». «L’Outre-Mer fait partie intégrante de la France, de son territoire, de son patrimoine, de son histoire, de son peuple. (…) Du dynamisme de l’Outre-Mer dépend le rayonnement de la France, sa capacité à prendre sa place de premier plan dans le monde. (…) L’Outre-Mer incarne notre capacité à rester libre», assure-t-elle. Elle estime que l’outre-mer est « le reflet des enjeux métropolitains et doit être la «nouvelle frontière» du prochain quinquennat».

Elle s’est fixé quatre objectifs : institutionnel avec la mise en place d’un «grand ministère d’État de l’outre-mer et de la mer», sécuritaire en «affirmant la souveraineté de la France sur l’espace ultramarin», économique en «replaçant l’outre-mer au cœur de l’économie française », éducatif en actant que «l’école est un objectif commun pour l’outre-mer et la métropole» Deux autres politiques spécifiques sont développées pour la Polynésie et la Nouvelle-Calédonie.

INSTITUTION

En plus de vouloir «placer le ministère de l’outre-mer à un niveau convenable dans la hiérarchie gouvernementale et non pas systématiquement à la dernière place protocolaire, comme c’est toujours le cas depuis 2007», Marine Le Pen veut «présider deux fois par an, le conseil interministériel de l’Outre-Mer». Elle explique que «devant ce conseil les ministres devront rendre compte de leur action pour ce qui a trait à nos territoires ultra-marins ».

SÉCURITÉ

La candidate du Front national entend lutter contre l’immigration en outre-mer et mieux maîtriser les frontières. Pour ce qui concerne la zone Amérique, elle veut «mutualiser les moyens de la police nationale et des douanes, augmenter les moyens aériens de surveillance, augmenter les effectifs de la police aux frontières (PAF) et les moyens de l’office ventral pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS)».

Dans ce chapitre sur la sécurité précisant sa «fermeté face à tous les trafics», Marine Le Pen cite Saint-Martin mais fait une erreur. Elle veut en effet une «augmentation des places de prison pour lutter contre l’explosion de la délinquance et de la criminalité», sauf qu’il faudrait déjà en créer avant de pouvoir les augmenter.

ÉCONOMIE

Au niveau économique, la candidate ne présente pas de mesures innovantes. Elle mise notamment sur des «outils fiscaux stabilisés dans le temps et simples d’utilisation, un allègement des charges sur les entreprises, un crédit impôt-recherche». En outre, elle veut créer des zones ultramarines françaises d’investissement prioritaire (ZUFIP) qui doivent permettre notamment de «renforcer l’attractivité de l’outre-mer, concrétiser l’implantation de nouveaux investisseurs, assurer la relance des secteurs du BTP et du tourisme». En parallèle sera nommé par Bercy «un haut-commissaire à la coopération économique nommé» et créée une agence pour les investissements privilégiés d’outre-Mer «chargée d’assurer depuis la métropole la promotion de l’arsenal législatif et fiscal des ZUFIP et le suivi des projets réalisés auprès des investisseurs».

Marine Le Pen veut aussi développer les métiers de la mer (en mettant en place un SMA dans la marine nationale), l’exploitation de la pêche, l’agriculture tropicale ainsi que le tourisme haut de gamme. Mais sans citer de mesures concrètes et précises.

ÉDUCATION

«En matière scolaire, les départements et territoires d’outre-mer souffrent des mêmes maux que la métropole, amplifiés par des conditions géographiques et sociales plus difficiles», constate Marine Le Pen pour qui le responsable est le ministère de l’Éducation nationale. «Il a transformé l’école depuis trente ans en un « lieu de vie » sans autorité, sans méthode, sans ambition», conçoit-elle. Aussi programme-t-elle un «retour de l’autorité et de la discipline, un recentrage énergique des enseignements autour des fondamentaux de l’instruction publique, une augmentation des heures de français et de mathématiques à l’école primaire, une réduction des horaires consacrés à des activités périscolaires ou ludiques, une interdiction de passer en sixième si on ne sait pas parfaitement lire et écrire».

Tout comme elle le pense pour la délinquance et la criminalité, «la gestion chaotique de l’immigration clandestine rend la situation de terrain parfois ingérable» et peut «dégrader» le système éducatif français.

Dans son programme pour l’outre-mer, Marine Le Pen cherche avant tout à mettre en valeur les atouts de ces régions, principalement la mer. Et de se permettre le jeu de mot suivant en guise de conclusion : «La France a eu tant de présidents de la République « terriens » qu’elle pourrait faire demain le choix d’une présidente Marine. 

Estelle Gasnet
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