09.01.2017

Affaire Turquin : ce que l’on sait

♦ Les faits

Dans la nuit de vendredi à samedi, aux alentours de 22h30, un ou plusieurs individus se sont introduits dans le domicile de Jean-Louis Turquin à Mont Vernon 2. Son corps sans vie est découvert par son épouse après minuit lorsqu’elle rentre chez elle. La victime se trouve dans la chambre à coucher et présente une balle dans le dos. Le médecin légiste constate un orifice d’entrée mais pas de sortie.

Deux étuis ont été retrouvés dans la chambre à coucher.

L’épouse avertit les voisins et les gendarmes qui arriveront sur les lieux à 00h50.

Plusieurs pièces –des chambres à coucher- ont été fouillées.

♦ Les pistes envisagées

Pour l’instant, les enquêteurs restent prudents quant au mobile. «Toutes les pistes sont envisagées», disent-ils. S’agit-il d’un cambriolage qui a mal tourné ? L’affaire est rendue délicate par le passé judiciaire de la victime. Jean-Louis Turquin avait été condamné en 1997 à Nice à vingt ans de prison pour le meurtre de son fils, Charles-Edouard. «Il est encore beaucoup trop tôt pour savoir s’il y a un lien ou non avec son passé», déclare le vice-procureur de Saint-Martin, Michaël Ohayon qui s’est rendu sur les lieux du crime vendredi soir.

♦ Le passé de la victime

En mars 1991, Charles-Edouard Turquin âgé de sept ans est porté disparu. Son père, Jean-Louis, sera accusé de l’avoir tué. Il est dénoncé par son épouse, Michèle Ballanger, et mère du garçonnet, à qui il aurait fait des aveux. Au moment des faits, le couple était séparé. Toutefois il reviendra sur ses confessions et niera avoir tué son fils dont le corps n'a jamais retrouvé.

En mai 2016, Jean-Louis Turquin avait accordé une interview au Parisien dans laquelle il déclarait qu’il venait de découvrir que le décès de son fils n’avait jamais été enregistré par l’état civil ; aussi nourrissait-il l'espoir que Charles-Edouard soit toujours vivant.

♦ Sa vie à Saint-Martin

La disparition de Jean-Louis Turquin a ému l’opinion publique localement, notamment ses clients. Il s’était installé à Saint-Martin en 2010 et exerçait sa profession de vétérinaire à son domicile. Il était arrivé sur l’île avec sa seconde épouse rencontrée lors de son séjour en prison en métropole.

Il avait été libéré quatre ans plus tôt.

Sa première épouse est décédée en 2014.

Les moyens déployés

L’enquête est confiée à la section de recherches détachée de Saint-Martin. Une dizaine d’enquêteurs sont mobilisés. Elle devrait prochainement être confiée au pôle criminel de Pointe-Pitre en vue de l’ouverture d’une information judiciaire.

Le corps de la victime sera autopsié ce vendredi à Saint-Martin par deux médecins légistes qui viendront spécialement de Pointe-à-Pitre.

Estelle Gasnet
4 commentaires

Commentaires

Jean-Louis Turquin a été mis en libérté conditionnelle après 10 ans d'incarcération car il a proposé de travailler pour la SPA en touchant même pas le SMIC.

Il était très apprécié et a même prolongé sa mission chez eux.

Il était un excellent vétérinaire, disponible 24h/24h pratiquant des prix justes et s'impliquant réellement pour le rétablissement des animaux.

Jean Louis était une personne respectée à saint martin, un excellent vétérinaire qui s'occupait très souvent des animaux en détresse gratuitement, son épouse également d'ailleurs, que vous pouvez voir tous les jours à mont vernon, et ailleurs, avec ses paquets de croquettes qu'elle distribue à ces pauvres bêtes abandonnées.
pourquoi faire resurgir son passé, çà n'était pas utile - c'est même indécent, Mr TURQUIN était une belle personne et appréçié de tous - il va nous manquer - RIP JEAN LOUIS

Absolument.

D'ailleurs, citer ses soit-disant "aveux", sans expliquer le contexte dans lequel ils avaient "obtenus" par son ex-femme fausse totalement l'image de la personne.

Si on veut parler du passé du Dr Turquin, alors il faut tout dire. Expliquer comment ses prétendus "aveux" ont été obtenus. Expliquer que sa femme ne s'est jamais occupée de cet enfant, qu'elle l'a abandonné dès la sortie de la maternité, que M. Turquin a élevé seul son fils.

Aucune Cour de Justice digne de ce nom ne prend des enregistrements pour palier à une absence totale de preuves.

M. Turquin a été condamné sans mobile, sans preuves et sans corps. Difficile d'aller plus loin dans l'arbitraire judiciaire.

On est d'accord...