05.11.2019

PPRN : Annick Girardin veut «prendre le temps à nouveau de l’échange et de l’écoute »

La révision du PPRN a été discutée au Sénat en marge de l'adoption du projet de loi ratifiant l’ordonnance qui énonce les sanctions pénales en cas de non respect du code de l’urbanisme de Saint-Martin

Le Sénat a approuvé mardi après-midi le projet de loi ratifiant l’ordonnance qui énonce les sanctions pénales en cas de non respect du code de l’urbanisme de Saint-Martin. En présence de la ministre Annick Girardin, une discussion générale a eu lieu lors de laquelle sept sénateurs se sont exprimés, parmi lesquels le président de la commission des lois, Jean-François Sueur qui a remis un rapport sur le sujet, mais aussi Guillaume Arnell et Victorin Lurel.

Au delà du code de l’urbanisme et des sanctions pénales, la discussion a porté sur la révision du plan de prévention des risques naturels (PPRN) dont l’application d’ici à la fin de l’année fait l’objet d’une recommandation de la part de la commission des lois.

Sur les sept sénateurs, un seul a demandé un report de l’entrée en vigueur, il s’agit de Victorin Lurel, sénateur socialiste de Guadeloupe. S’il admet la nécessité «d’actualiser au plus vite» le PPRN suite au passage d’Irma, il s’est «permis d’alerter la ministre des Outre-mer sur la méthode». «Rapidité n’est pas toujours gage de qualité», a-t-il déclaré

«Il faut laisser le temps aux élus consultés depuis le début de l’année de bien étudier ce plan et ses conséquences à long terme sur le développement de l’île», estime-t-il tout en rappelant que l’application par anticipation du plan révisé «sans attendre la fin de l’enquête publique a semblé arbitraire aux yeux de beaucoup». Victorin Lurel pense «plus sage» de reporter l’application définitive du PPRN «pour renforcer l’acceptabilité d’une mesure». «On n’est plus à deux mois près » d’autant plus que «la période cyclonique est pratiquement terminée», a-t-il ajouté.

De son côté, le sénateur de Saint-Martin qui a aussi rappelé que «l’Etat et la Collectivité [avaient] des vues divergentes sur le nouveau PPRN, [aimerait] croire que depuis cette catastrophe (Irma), les habitants sont aujourd’hui convaincus qu’il est nécessaire de disposer de règles d’urbanisme qui encadrent et protègent». Guillaume Arnell reconnaît que «le développement urbain anarchique dans les zones inconstructibles aggrave les risques de submersion » et considère qu’«il y a dans la situation actuelle, une responsabilité collective qu’il convient de corriger».

A noter que Jacky Deromedi, la sénatrice Les Républicains, soit la famille politique du président de la COM, s’est, elle, positionnée pour une application d’ici à la fin de l’année du PPRN à Saint-Martin.

Sachant que le problème n’est pas propre à Saint-Martin, Victorin Lurel a par ailleurs évoqué dans son intervention le sujet des 50 pas géométriques : «Si on fait l’économie des 81,20 mètres, il y a un problème d’occupation des sols un problème d’installation, un problème de cherté du foncier», sur une île qui fait 53 km carrés. «Il faut beaucoup de sagesse, beaucoup de prudence et le gouvernement doit rester à l’écoute», a-t-il glissé à la ministre.

«A l’écoute», Annick Girardin confirme vouloir l’être. La ministre a rappelé avoir demandé la présence d’interprètes en langues anglaise et espagnole lors de l’enquête publique ainsi que la tenue de permanences dans les quartiers pour que toute la population puisse s’exprimer sur la révision proposée du PPRN. L’enquête publique terminée depuis le 31 octobre, elle attend maintenant le rapport des trois commissaires enquêteurs et souhaite «prendre le temps à nouveau de l’échange et de l’écoute». «C’est ce que nous allons faire », a-t-elle assuré.

«La prochaine saison cyclonique est en juin 2020», reprend-elle, «il faut aller suffisamment vite» pour prendre de nouvelles mesures dans le cadre du PPRN «mais aussi prendre le temps d’écouter chacun», a-t-elle répété. Sans toutefois annoncer un éventuel report de l’application définitive du PPRN.

En revanche, elle a insisté auprès du sénateur Arnell qui doit rendre dans les prochains jours un rapport sur la résilience des populations et à la reconstruction*, qu’elle attendait ses «propositions constructives» pour pouvoir les étudier.

*Il s’agit d’un deuxième volet du rapport sur les risques naturels diligenté par la délégation sénatoriale des outre-mer.

Estelle Gasnet
1 commentaire

Commentaires

résilience?
il faut donner la définition de ce mot -https://www.pfvt.fr › docman › doc-download -
elle a raison d'insister auprès de notre sénateur pour obtenir le rapport , si elle veut le lire avant la prochaine saison cyclonique !!!!!