06.08.2019

Submersion marine : un ouvrage de protection souvent suggéré pour lutter contre

L'idée a été émise à plusieurs reprises lors des réunions publiques sur le PPRN.

Lors des six réunions publiques organisées par la préfecture sur la révision du plan de prévision des risques naturels (PPRN) où un débat a eu lieu, la question a été à chaque fois émise : pourquoi ne construit-on pas une digue pour protéger les populations de la submersion marine ? «C’est la solution la plus simple et elle éviterait tout ça», se sont répété à dire les riverains aux services de l’Etat. Par «tout ça», ils entendent la révision du PPRN et la rédaction de nouvelles mesures que les personnes concernées devront respecter.

«Avant que ne soit construite la digue de la marina Fort Louis, les bateaux remontaient l’avenue de la République à Marigot», a fait remarquer un habitant.

Les services de l’Etat ne se sont pas opposés à l’idée. C’est d’ailleurs l’une des conditions à poser dans le cadre d’un «aménagement global d’un quartier» pour que celui-ci soit déclassé, pour que ses contraintes en termes de construction soient réduites. L’exemple a été pris avec Grand Case. Mais reste à déterminer le type de protection.

Toujours lors des réunions publiques, plusieurs personnes ont souligné le rôle des brise-houle à Grand Case, de l’enrochement à Galisbay. D’autres ont aussi pris l’exemple du board walk à Philipsburg qui, outre son intérêt touristique, protège la ville.

Construire une protection doit être réfléchie à l’échelle d’un quartier et non pas d’un groupe de maisons, ont insisté les services de la Direction de l’environnement (Deal). Par exemple, l’investisseur qui redonnera vie à La Belle Créole devra protéger certes le site mais aussi faire en sorte que les moyens qu’il retiendra n’auront pas de conséquences négatives sur la Baie Nettle. Idem à la Baie orientale pour le repreneur du Club Orient.

Au delà de ces questions portant sur la conception, se posent celles d’ordre administratif, logistique et financier. La construction d’un ouvrage de protection appartient à la collectivité. C’est donc elle qui doit prendre la décision de lancer le chantier, définir le type d’ouvrage et le financer. Pour cela, elle peut solliciter le fonds Barnier prévu entre autres à cet effet.

Ensuite, la COM devra déterminer qui gère l’ouvrage, en d’autres termes qui finance son entretien. Elle peut le gérer elle-même ou faire appel à un aménageur (privé, syndicat mixte, Epic). A l'île de Ré, une taxe a été mise en place pour couvrir les frais d'entretien de la digue.

Enfin, il faut savoir qu’une digue est un ouvrage règlementé qui dépend du décret du 12 mai 2015. Sa définition est donnée par le code de l’environnement. En domaine maritime, la digue joue le rôle d’obstacle aux intrusions d’eau, c’est-à-dire

canaliser le flux d’eau vers une zone non protégée pour éviter l’inondation dans la zone protégée.

Création d’une plateforme de recherche sur le littoral méditerranéen

En Provence Alpes Côte d’Azur, quatre laboratoires de recherche dont le Cerema (qui a réalisé la carte des aléas après Irma à Saint-Martin) et un gestionnaire de digue ont lancé un programme de recherche afin de voir comment mieux maîtriser le risque de submersion marine en Paca. «Cette région compte plus de 2 700 km de digues fluviales et maritimes et près de 250 gestionnaires. L’adaptation au changement climatique est un enjeu majeur : son littoral subira notamment l’élévation du niveau de la mer. Face à ce constat, le projet Digue2020 a été réfléchi et élaboré de façon à créer une plateforme de recherche sur le littoral méditerranéen, afin de permettre une meilleure maîtrise du risque de submersion marine. Le domaine des digues maritimes offrant des marges de progrès scientifiques et techniques plus grandes, comparé aux digues fluviales », expliquent les chercheurs.

L’Indonésie veut construire une digue géante

A une autre échelle, le président de l’Indonésie a récemment annoncé sa volonté de construire une géante maritime pour protéger son pays de la submersion martine. «Le projet, de 42 milliards de dollars, comprendra trois tranches, à commencer par la consolidation de 30 km de barrages côtiers existants et la création de 17 îles artificielles. Cela serait suivi de la construction de digues géantes sur les côtes à l’Ouest et à l’Est. »

Estelle Gasnet
4 commentaires

Commentaires

Bonnes nouvelles :-) SUPER photo!!

Quel serait l'impact sur les fond marins, les déplacements de banc de sable. La plage de Grand Case par exemple, sera t elle aussi belle avec une digue en face ?

Effectivement, la question ce pose. Toutefois, un enrochement serait aussi un refuge pour la faune et la flore. J'ai vu des digues ce créé sur plusieurs sites méditerranéen et il sont tous devenus des vivier.
Si elle est bien faite, elle ne se verra presque pas et sera, c'est sur, un frein important à toute déferlante. Nous ne verrons plus de bateaux planté dans des toit de l'autre côté d'un route.

http://www.rfi.fr/france/20140916-proces-xynthia-cour-examine-le-phenome...