16.05.2019

Cinq jeunes Saint-Martinois en engagement service civique chez les Compagnons bâtisseurs.

Kerry, Pamela, Bilardo, Cédric et Bernard travaillent actuellement sur les chantiers et centres de ressources des Compagnons bâtisseurs à Saint-Martin.

Afin de renforcer son équipe déjà composée d’une vingtaine de professionnels et de volontaires venus de métropole, mais aussi pour les former, l'association Les Compagnons Bâtisseurs a recruté cinq jeunes locaux en service civique pour des contrats de six mois. Leur mission est de favoriser l'insertion sociale par l'habitat et l'engagement citoyen. Ils sont coordonnés par Martine Beldor, native elle aussi de Saint-Martin, qui est parallèlement chargée de mener les enquêtes sociales auprès des familles sinistrées qui souhaitent bénéficier du projet de réparation de toitures.

Ces jeunes travaillent quatre jours par semaine de 7 à 13 heures. « Au cours de leur mission, il est prévu un accompagnement individualisé car il est important de créer un cadre propice à un travail d'échange, de discussion et d'aiguillage pour construire leur projet d’avenir. Il est important de les encourager et surtout de les valoriser », indique Martine Beldor.

Kerry Isophe, 21 ans, a commencé son service civique début mai. Il vit depuis l’âge de 15 ans à La Courneuve (93) mais revient régulièrement à Saint-Martin, parfois pour de longues périodes. « D’habitude quand je rentre je ne fais rien. Mais là j’ai vu l’annonce des Compagnons bâtisseurs et comme je souhaitais participer à la reconstruction de l’île parce que beaucoup de gens n’ont toujours pas de toit, j’ai postulé » explique-t-il. Titulaire d’un CAP de mécanique auto, il réalise aujourd’hui qu’il aurait préféré apprendre à travailler le bois pour suivre les pas de son père qui était charpentier. Actuellement déployé sur un chantier à Hameau du Pont, il se réjouit d’apprendre à manier les différents outils et avance : « j’apprends en regardant les autres faire ». Ce n’est pas pour autant qu’il prévoit de poursuivre dans cette branche. Kerry a en effet l’ambition de faire carrière dans le kick boxing et retournera en métropole à la fin de son contrat.

 

Pamela Parra, 22 ans est titulaire d’un BEP relation clients obtenu au LPO. Maman de deux petites filles, elle était jusque-là mère au foyer. « J’ai eu un accident de scooter en septembre et j’ai eu tibia, fémur et péroné de fracturés et je suis tombée en dépression. Travailler me permet d’être en contact avec les gens et ça me fait du bien » confie-t-elle. Elle a commencé son service civique le 6 mai dernier en tant que chargée d’accueil et assistante au centre de ressources de Sandy Ground : « nous faisons du prêt d’outillage. Nous venons de recevoir des outils alors en ce moment je remplis et vérifie les fiches. J’habite à Sandy Ground. C’est tout près de chez moi et ça me permet de m’occuper. J’étais aussi intéressée par les ateliers d’initiation à la peinture et à la plomberie ». Pour l’heure, elle ne sait pas encore ce qu’elle fera à l’issue de son contrat.

 

Bilardo Jean, 23 ans, a commencé son service civique le 1er février dernier. Il a grandi à Concordia et travaillait dans l’hôtellerie à Saint-Barthélemy avant Irma. Revenu sur son île natale après le cyclone, il a trouvé un emploi dans le bâtiment et a donc déjà une expérience dans la charpente. « Mon contrat s’est terminé et mon employeur m’a proposé de le renouveler. Mais j’avais vu l’annonce des Compagnons bâtisseurs pour effectuer un service civique alors j’ai refusé. Je voulais aider parce qu’Irma a détruit beaucoup de maisons et de nombreux habitants n’ont pas les moyens de les réparer » avance-t-il. Il apprécie particulièrement travailler sur des petits chantiers où il apprend beaucoup. « J’aime enlever ce qui est abîmé pour reconstruire » confie-t-il depuis le toit d’une petite maison à Quartier d’Orléans. Lui sait déjà ce qu’il veut faire à la fin de son service civique : un CAP de charpentier en apprentissage avec le Greta et les Compagnons bâtisseurs « pour avoir un diplôme », comme le fait actuellement un autre jeune de l’île qui a terminé son service civique quelques mois plus tôt.

 

Cédric Brooks, 24 ans, est sur le même chantier que Bilardo à Quartier d’Orléans. Il a commencé son service civique en décembre 2018. « Je voulais travailler et j’aime bien faire les toits. On aide les personnes qui n’ont pas d’argent pour réparer le leur» explique-t-il timidement. Titulaire d’un Bac ES obtenu à Saint-Martin du temps de l’annexe, il n’a pas poursuivi ses études et enchaîné les petits boulots. Il ne sait pas encore ce qu’il aimerait faire une fois son service civique achevé mais probablement « continuer dans la charpente ».

 

 

 

 

 

Bernard Gumbs, 19 ans, a.k.a Wizito est une star locale car membre des Tolly Boy’s. Après avoir tenté en 2017 une année d’université à Agen en Langue, Littérature et Civilisation Etrangère (LLCE) Anglais qu’il n’a pas aimée, il est revenu sur son île. Il a entamé son service civique avec les Compagnons bâtisseurs le 1er février dernier. « Depuis mon retour je ne faisais rien. Un ami qui avait effectué un service civique et qui a décroché un contrat pro avec les Compagnons bâtisseurs m’a incité à postuler » raconte-t-il. Avant cela il ne connaissait pas l’association ni ses missions. Il avait déjà quelques bases dans le bâtiment parce que, petit, il aidait son père à construire sa maison et assure bien aimer ce qu’il fait actuellement. « Je crois que je vais continuer dans cette voie, mais plutôt dans la maçonnerie. J’aimerais essayer de me former » avance-t-il en indiquant que son projet d’avenir est en cours.

 

Au cours de leur mission, les services civiques suivront trois formations obligatoires :

- L'Habilitation au travail en hauteur (Centre Fore)

- La formation Civique et Citoyenne (Centre Fore)

- Le PSC1 (Croix Rouge)

Les Compagnons bâtisseurs sont actuellement à la recherche d’un jeune de Quartier d’Orléans en service civique pour travailler sur le centre de ressources du quartier. Rémunération : 580,58€

 

Fanny Fontan
2 commentaires

Commentaires

C'est bien les jeunes et si tous les jeunes avaient cette mentalité d'aider et de travailler, l'ile s'en porterai beaucoup mieux.

C'est cool de voir tous ces jeunes s'impliquer corps et âme dans la reconstruction de leur île !