20.03.2018

Philippe Gustin fait le bilan des actions de l'Etat six mois après Irma

Le délégué interministériel a tenu une conférence de presse lundi matin à Saint-Martin.

Une semaine après l’annonce du gouvernement de son engagement financier dans la reconstruction de Saint-Martin après le passage d’Irma, le délégué interministériel Philippe Gustin a tenu une conférence de presse avec les médias locaux lundi matin. Il a dressé un «bilan rapide» des actions de l’Etat, exposé «les enjeux» et est revenu sur le plan pluriannuel d’investissements.

Il a tout d’abord souligné que l’insécurité qui régnait sur le territoire avant Irma n’existait plus «grâce aux efforts en termes de personnels et d’organisation» fournis par les forces de l’ordre qui ont été déployées. «Cela est important car on ne peut pas attirer des investisseurs et des touristes», s’il y a un problème d’insécurité, convient-il.

Philippe Gustin a en outre précisé que la sortie de crise avait eu lieu le 15 décembre avec le démantèlement du COD de l’Etat, le centre opérationnel de décisions. «Toutefois des sujets complexes demeurent comme celui de l’accès à internet et de la téléphonie», a-t-il noté.

Les aides accordées aux entreprises ont été rappelées. Le dispositif de chômage partiel qui est prolongé «jusqu’à la fin de l’année» a coûté pour l’instant 27 millions d’euros. Au final il devrait coûter 75 millions d’euros. Il a bénéficié à 1 600 entreprises de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin, soit 7 700 salariés sur les deux îles dont 4 900 à Saint-Martin.

Par ailleurs, les entreprises ont jusqu’au 30 avril prochain pour négocier un moratoire des charges patronales. Elles commenceront à rembourser à partir du 1er janvier 2020 et pourront être exonérées à hauteur de 50 % sur cette période, 2018-2019.

Philippe Gustin s’est aussi félicité de la mise en place de la carte Cohésia, «le seul dispositif à avoir été proposé aux personnes les plus vulnérables». 4 200 foyers en ont bénéficié. Il est encore trop tôt, selon lui, pour tirer les leçons de ce dispositif dont les conditions d’attribution et d’utilisation ont été encadrées. Pour rappel, cette carte ne pouvait être utilisée qu’en partie française ; l’objectif était que l’aide d’urgence de l’Etat ne soit pas dépensée de l’autre côté de la frontière. Ce que la COM voudrait aussi avec le RSA. Etant habilitée à modifier les conditions d’attribution de l’allocation, elle avait pris une décision ayant une finalité similaire mais le Conseil d’Etat avait estimé que de ne pas laisser le choix aux bénéficiaires de dépenser où ils voulaient l’argent n’était pas conforme à la constitution. Or avec la carte Cohésion, «nous avons montré que cela était possible de le faire», commente Philippe Gustin.

Ce dernier est également satisfait du travail accompli entre les services de l’Etat et de la COM en matière d’environnement et d’urbanisme. «Il existe des règles. C’est bien de se donner des règles et c’est encore mieux de les faire respecter», a-t-il commenté. Dans le cadre du comité opérationnel des polices de l'environnement et de l'urbanisme (COPOLENU), les différents services se sont réunis et ont dressé de manière régulière une liste des points critiques à surveiller afin de diligenter des contrôles.

LES ENJEUX

Aujourd’hui, pour le délégué interministériel à la reconstruction, l’un des enjeux est la préparation de la saison cyclonique. «La population est très fragilisée et il faut la rassurer», estime-t-il. «Ce n’est pas possible de reconstruire sa maison en un an, il faut alors être en mesure de proposer des abris capables afin d’accueillir les gens en cas de besoin», souligne-t-il. Et de préciser que c’est une compétence de la Collectivité.

Autre dossier sur lequel Philippe Gustin travaille toujours, celui des indemnisations des assurances. «Irma a fait 1,83 milliard d’euros de dégâts à Saint-Barthélemy et Saint-Martin, dont un peu plus sur Saint-Martin. A ce jour 639 millions d’euros ont été versés sur les deux îles. 76 % des dossiers ont reçu une première avance», commente-t-il. Pour justifier le faible montant versé  et les «blocages des dossiers», il reprend l’argument des assurances : un grand nombre de copropriétés. «Aujourd’hui, 20 % des copropriétaires ne se sont pas manifestés. 20 % d’entre eux ont acquis un bien via la défiscalisation et ne se sont pas encore manifestés car ils ne savent même pas qu’ils sont propriétaires», rappelle-t-il. Philippe Gustin participe ce mardi à une réunion avec les syndics et les assureurs de l’île pour faire avancer les dossiers.

Enfin, le délégué interministériel a confirmé la relance des programmes européens, notamment Interreg Caraïbes, à Saint-Martin. «Les projets de station d’épuration (STEP) et de Belle Plaine sont à nouveau dans le radar des politiques», assure-t-il. Pour rappel, le projet de Belle Plaine consiste en l’aménagement du bassin-versant qui court de part et d’autre de la frontière afin de limiter le risque d’inondation en partie française (les eaux des pluies dévalant la montagne dont le sommet est à Sint Maarten et le pied en partie française). L’étude de faisabilité avait été déjà réalisée et financée par Interreg Caraïbes.

Pour ce qui est de la STEP, le projet consiste à construire le bâtiment à Cole Bay et de raccorder le réseau des eaux usées de Bellevue et d’une partie de Marigot à cette STEP. Ce projet figurait dans le programme opérationnel de coopération transfrontalière 2013-2020 et avait été mis en stand by par l’ancien Premier ministre William Marlin au moment du différend au sujet de la frontière à Oyster Pond.

Estelle Gasnet
4 commentaires

Commentaires

voue etes 30000 europeens...je suis de tout coeur avec vous mais nou devons payer plus de ....milliers de rfugies et l europe ne peut plus etre la vache laitiere...

L'arrivée de migrants est organisée par l'union européenne. il faut sortir de l'union européenne qui n'apporte que des problèmes. Il n'y a pas d'argent pour Saint martin, mais l'argent coule à flot pour les fachistes ukrainiens.

Monsieur Gustin s'improvise psychologue. Nous n'avons pas besoin de psy. Nous voulons reconstruire et que l'état respecte ses engagements au lieu de tergiverser et prendre les Saint Martinois pour des idiots et des patients de psy !

les la carte cohesia et les bisounours !!!
on se gargarise d'avoir innover avec la carte cohesia utilisable en partie française et bla bla !!!
et résultat : de longues files d'attentes devant les bureaux de transfert d'argent en partie française et voila le résultat!!!les gros cerveaux toujours une longueur de retard sur le cote débrouillard des usagers !!!