16.11.2017

Philippe Gustin plaide pour un «rééquilibrage » entre Saint-Martin et Sint Maarten

Il insiste sur l’importance pour la France et les Pays-Bas d’avoir «une approche commune sur les aspects de flux migratoires».

Il ne lui a fallu que quelques jours après son arrivée sur l’île pour comprendre le problème posé par la frontière, notamment à la partie française. Philippe Gustin, délégué interministériel pour la reconstruction, a rapidement estimé le déséquilibre entre Saint-Martin et Sint Maarten. Et il ne cesse de le répéter, la reconstruction de l’île ne peut se faire sans une «coopération» entre les deux parties, entre les deux Etats. C’est «une «nécessité impérieuse» d’assurer «un rééquilibrage».

Mercredi en conférence de presse, Philippe Gustin est revenu sur cette problématique. «Nous avons de longue date un déséquilibre entre les deux parties de l’île avec une frontière qui n’existe pas, une porosité très forte et avec des gens qui travaillent côté néerlandais sans amortisseurs sociaux, pas de SMIC, pas de chômage partiel, pas de RSA et qui viennent côté français pour bénéficier de ces amortisseurs sociaux, se faire soigner et mettre leurs enfants à l’école», rappelle-t-il. Un «nouveau partenariat» entre les deux Etats lui paraît donc «capital». Il en discute de manière régulière avec ses deux homologues, l’un basé à Sint Maarten, le second basé à La Haye.

Précisément, Philippe Gustin insiste sur l’importance pour la France et les Pays-Bas d’avoir «une approche commune sur les aspects de flux migratoires». «La partie française de Saint-Martin est intimement dépendante de ce qui se passe à l’aéroport ou au port de Philipsburg s’agissant des flux de populations qui viennent des pays alentours», considère-il. Aussi veut-il tirer la sonnette d’alarme et prévenir d’arrivées plus ou moins massives de «populations clandestines qui seraient exploitées sans aucune règle» pour travailler dans le BTP lors de la reprise économique. «Nous devons être, France et Pays-Bas, extrêmement vigilants à ce sujet», conçoit le délégué interministériel.

La volonté des Pays Bas de vouloir reprendre la compétence contrôle aux frontières et de l’imposer à Sint Maarten en contre partie d’une aide financière, est pour la France «un signal extrêmement important», commente Philippe Gustin. «Dès que cet accord sera accepté et signé, nous pourrons renforcer notre coopération sur cet aspect» de l’immigration, déclare-t-il.

Estelle Gasnet
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Commentaires

Extrêment bien vu et nécessaire pour sortir de cette impasse