05.10.2017

Aménagement et reconstruction : il faut redéfinir une carte des zones à risques

La première étape dans la reconstruction de Saint-Martin est d’établir une carte des aléas, c’est-à-dire une carte qui représente la caractérisation des phénomènes naturels auxquels est exposé le bassin de risques. Elle permet de localiser et de hiérarchiser les différentes zones d'aléas en fonction principalement de leur niveau d'intensité et de leur probabilité d'occurrence. À Saint-Martin existent le risque submersion, le risque inondation et le risque sismique.

Aujourd’hui, les autorités disposent déjà de cartes ; la préfète Anne Laubiès s’était d’ailleurs appuyée dessus pour estimer que 11 000 personnes devaient être évacuées l’avant-veille d’Irma car elles se trouvaient dans des zones à risques. Le plan de prévention des risques naturels établi par l’Etat en 2011 doit aussi être révisé au vu des dommages occasionnés par Irma. De nouvelles zones dites vulnérables vont apparaître et l’habitat y sera interdit ou autorisé sous certaines conditions. Indiscutablement «le foncier va être réduit», annonce le préfet Philippe Gustin, délégué interministériel pour la reconstruction de Saint-Martin. À partir de cette nouvelle cartographie des aléas, ce dernier définira «une doctrine» qui devra être adoptée a minima par la Collectivité qui a la compétence urbanisme. Il lui appartient de délivrer les permis de construire et d’élaborer ses règles, mais si elle prend trop de risques en accordant des constructions dans une zone vulnérable, elle pourra se faire retoquer par le contrôle de légalité de l’État.

Va se poser la question de la zone des 50 pas géométriques. Par définition, «des constructions sont tolérées si ce n’est pas des habitations», précise le délégué interministériel. Aussi des activités économiques peuvent-elles y être autorisées même s’il y a un risque de submersion. Dans ce cas, elles devront être conçues pour y faire face. «Le risque zéro n’existe pas mais il faut faire en sorte de réduire au maximum le risque», admet le préfet.

Enfin, dans la reconstruction, l’État veut impérativement intégrer la notion de développement durable. «Saint-Martin est une île à vocation touristique et elle peut être un modèle en terme de développement durable», estime-t-il tout en pensant que la partie hollandaise doit adopter les mêmes principes. «La principale richesse de l’île dans son intégralité, c’est son environnement », conçoit-il.

Estelle Gasnet
3 commentaires

Commentaires

Je n'ai pas pu me retenir de rire en lisant "tout en pensant que la partie hollandaise doit adopter les mêmes principes".

Est-ce qu'on peut être plus dépassé par les évènements que ça.
Essayez simplement de faire passer les bulldozers de l'autre côté pour voir et de leur dire de ne plus construire sur les plages. J'ai hâte.

Bravo Philippe GUSTiN ! Il conviendra d'être draconien sur les 80 mètres de plage .Les cinquante pas géométriques bénéficient en droit français, d'un statut juridique applicable aux parcelles de terrain situées sur le littoral des départements d'outre-mer, définissant leurs conditions d'appartenance au domaine public maritime naturel.

Alors pourquoi la Collectivité et la Préfecture ont délivrés des permis de construire dans les 50 pas ?
On leur dit quoi maintenant aux propriétaires de ces maisons.
Euh... désolé mais les règles ont changé et vos maisons ne valent plus rien ??!