12.05.2017

Les sargasses sont de retour

Les échouages massifs d'algues brunes ont été constatés sur certaines plages de l'île depuis environ quinze jours.

Depuis une quinzaine de jours, les échouages de sargasses se sont intensifiés sur les plages de Saint-Martin. « La saison recommence, il y en a tout le long de la plage sur presque un mètre de hauteur » rapporte le brigadier Ismaël depuis la plage de Coralita. En Martinique et Guadeloupe elles sont déjà là depuis plus d’un mois.

Les algues brunes envahissent périodiquement les côtes des Petites Antilles. Apparu en 2011, ce phénomène, dont l’origine reste scientifiquement inexpliquée, est devenu un véritable fléau entre avril 2014 et octobre 2015. Les échouages massifs, quasi continus, ont causé non seulement des troubles sanitaires mais également économiques et environnementaux. L’Etat a d’abord mis en place fin 2014, des mesures de conseil et d’appui aux collectivités, ainsi qu'un plan d’urgence au niveau local, puis national à l’été 2015.

S’il s’agit d’un véritable fléau aux conséquences désastreuses en particulier sur le tourisme et la pêche, « cela reste tout de même un phénomène naturel » commente Julien Chalifour, responsable du pôle scientifique de la Réserve naturelle. Il met en garde contre la mauvaise gestion qui en a parfois été faite. L’utilisation de tractopelles et autres engins lourds pour les ramasser provoque en effet des dégâts considérables sur les plages, surtout lorsque la saison des sargasses correspond à celle des pontes des tortues marines.

« Les nuisances dues aux émanations gazeuses pourront être évitées si la collecte y compris un ressuyage des sargasses puis leur transport vers des sites de traitement, est effectivement assurée dans un délai de trois jours pour les sargasses échouées à terre et d’une semaine pour les sargasses flottant près du rivage. C’est, en effet, au-delà de ces délais que les couches de sargasses dégagent des gaz par fermentation, notamment de l’hydrogène sulfuré (H2S), qui, à faibles doses, répandent une odeur particulièrement nauséabonde et, à doses plus importantes, peuvent devenir toxiques » peut-on lire dans un rapport commandé conjointement par les ministères des Outre-mer, de l’environnement et de l’agriculture et publié en juillet 2016. 

Les ramasser à la main reste la solution la plus respectueuse de l’environnement, et selon l'accessibilité des plages, parfois l'unique solution. A Saint-Martin depuis janvier 2016, la brigade verte composée d’une vingtaine de membres, employés par le Centre Symphorien d'Insertion, sillonne chaque jour les plages de Cul de Sac, Coralita et du Galion. Armés de fourches, gants, bottes et brouettes, ils ramassent les sargasses échouées sur le littoral et constituent des tas pour les faire sécher. La Collectivité s’occupe ensuite de transporter ces tas à la déchetterie. Là, les algues continuent de sécher au soleil avant d’être ajoutées aux autres déchets verts puis transformées en compost qui est ensuite vendu sur toute l’île. Jean-Pierre Tey, le directeur de Verde SXM, qui assure la gestion de la déchetterie, parle de 4000 tonnes de déchets verts par an et 150 de sargasses : « une fois séchées il ne reste pas grand chose, les sargasses étant composées à 95% d’eau de mer » explique-t-il. L’utilisation agricole de ces algues brunes reste la valorisation la plus efficace pour le moment.

Photos : CSI

 

 

Fanny Fontan
2 commentaires

Commentaires

Sargaboat et son concept, le seul approuvé par Brian Lapointe Ph. D. - Florida Atlantic University (+ de 35 ans d'expérience dans les sargasses) et TUDelft Netherland !
Comme chaque années les radeaux sargasses de plusieurs kilomètres carré arrivent. Le gouvernement Français a dépensé plus de 11 millions d'euros en études et machines diverses totalement inefficaces. Un rapport de l'ANSES vient de mettre à jour la présence de métaux lourds et demande une extrême vigilance auprès des ramasseurs manuel et donc aussi de l'utilisation en tant qu'engrais (d'autant que déjà le sel déjà présent n'a jamais favorisé les plantations, au contraire!). Tous confirment que la meilleure option "sanitaire, écologique, économique, recyclage" est le ramassage avant échouage allié, sur des points stratégiques, à l'utilisation de filets spéciaux. Le Sargaboat est le seul bateau conçu pour récolter en mer et le long de ces filets spécifiques qu'il faut évidemment désengorger régulièrement! Le seul bateau capable de travailler non stop grâce à son ingénieux système de remorques interchangeables et autonomes. Un système plus efficace et moins cher toujours grâce à son système unique de remorques.

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