10.02.2020

Saint-Martin laisse la présidence de la conférence des présidents des RUP à Mayotte

C’est avec «émotion» que la passation de la présidence de la conférence des présidents des régions ultrapériphériques (RUP) s’est déroulée vendredi en milieu de journée entre Saint-Martin et Mayotte. «Cette présidence marque un moment historique pour Mayotte », a commenté Daniel Gibbs qui s'est dit "ému". «Vous nous mettez la pression… Une pression amicale !», a répondu Mohamed Sidi, sixième vice-président du conseil départemental de Mayotte, département de France devenu RUP en 2014. «Mayotte s’engage dans cette présidence avec humilité, envie et une grande détermination», a-t-il confié. «Faire de cette présidence un levier partagé pour le développement de ces régions à fortes potentialités, c’est l’objectif que poursuivra Mayotte tout au long de cette année 2020», a assuré l’élu mahorais qui souhaite poursuivre les travaux engagés «dans un souci de respect des identités régionales ».

Créée en 2013, la conférence des présidents des régions ultrapériphériques (CPRUP), «structure de coopération politique et technique entre les Présidents des organes exécutifs des Açores, des Canaries, de la Guadeloupe, de la Guyane, de Madère, de Martinique, de Mayotte, de La Réunion et de Saint-Martin», a pour vocation de défendre les intérêts desdites régions auprès de la commission et du Parlement européen. La présidence de la conférence est tournante, en 2020, elle est donc assurée pour la première fois par Mayotte. En 2019, elle l’a été – pour la première fois aussi – par Saint-Martin devenue RUP à part entière en 2009 après son changement de statut.

«Cette présidence fut, pour moi, un singulier et exaltant défi. J’avoue que lorsqu’il m’a été proposé de prendre cette présidence, en octobre 2017 en Guyane, un mois et demi après la dévastation de Saint-Martin par l’ouragan Irma, j’ai eu d’abord, avant d’accepter cet honneur, un moment d’hésitation, presque de vertige. Comment assumer, en effet, une telle présidence, lorsque votre territoire est dévasté, comme rayé de la carte ? Ce défi, nous l’avons relevé, tous ensemble», a confié le président de la COM à ses homologues.

Durant quinze mois, Daniel Gibbs en tant que président de la CPRUP a poursuivi cinq objectifs : le suivi de la mise en œuvre de la communication RUP, la défense du statut des RUP, notamment dans le cadre des négociations portant sur la nouvelle période de programmation post 2020, une analyse portant sur l’acquisition d’un statut juridique de la Conférence, la poursuite d’activités conjointes entre RUP et partenariales avec la Commission européenne dans des domaines d’intérêt commun, la visibilité externe de la Conférence. «Le lobbying et l’action engagés depuis 2018 avaient permis une prise en compte des spécificités de l’ultrapériphérie dans les propositions règlementaires de la Commission européenne. En effet, vingt propositions règlementaires ont porté une attention particulière aux RUP, prenant pour base l’article 349 du traité du fonctionnement de l’Union européenne (TFUE). La présidence Saint-Martinoise s’est ainsi engagée à suivre attentivement et activement les négociations de ces textes qui se poursuivent au niveau du Parlement européen et du Conseil de l’UE, afin de veiller à ce que les acquis et les nouvelles opportunités offertes aux RUP soient préservés et/ou renforcés», cite en exemple des actions menées le président de la COM.

«La mise en œuvre effective et complète de l’article 349 du TFUE, doit permettre aux RUP d’atteindre une égalité réelle. Il faut être ambitieux et viser la convergence rapide avec les niveaux de vie de la moyenne de l’Union Européenne. Car les notions de rattrapage et de convergence ne doivent pas être dédaignées, surtout pour des territoires dont le PIB par habitant dépasse péniblement 50 % de la moyenne européenne », conçoit-il.

La prochaine conférence des présidents des RUP se tiendra les 26 et 27 novembre prochains à Mayotte.

Estelle Gasnet
4 commentaires

Commentaires

Le truc qui sert vraiment à rien sinon qu’a se congratuler une fois par an au moment du changement de présidence .Totalement inutile et qui convient donc parfaitement au Président de la Collectivité de Saint Martin

ON aurait aimé prendre connaissance d'un bilan concret, pour justifier tous ces déplacements.

C'est une structure bidon pour voyager et bouffer gratis en se gonflant d'orgueil et de suffisance (sous couvert de "spécificités spécifiques"). Vu sous cet angle, ce qui importe le plus concrètement c'est de profiter un max de l'utilisation de l'argent "public" pour le bien être des populations respectives.

C'est une structure bidon pour voyager et bouffer gratis en se gonflant d'orgueil et de suffisance (sous couvert de "spécificités spécifiques"). Vu sous cet angle, ce qui importe le plus concrètement c'est de profiter un max de l'utilisation de l'argent "public" , bien évidemment pour "le bien être de nos populations respectives".