11.03.2019

Grève des agents de la CTOS : les parents d’élèves sont à bout

Les parents d'élèves doivent se réorganiser en l'absence de cantine et de périscolaire depuis le 30 janvier dernier.

Plus d’un tiers des quelque 250 agents de la CTOS sont en grève depuis le 30 janvier dernier. Si les répercussions sont inégales selon les écoles, la plupart des services de cantine, de ménage et de périscolaire ne sont pas assurés. Les parents des élèves scolarisés dans les écoles publiques de Saint-Martin doivent récupérer leurs enfants pendant la pause méridienne, et ne peuvent plus les laisser à l’école avant et après la classe. Certains parents n’envoient alors pas leurs enfants à l’école, les faisant garder par un(e) voisin(e) ou un(e) membre de la famille. Les autres parents, qui doivent chaque semaine jongler avec leur emploi du temps professionnel, sont à bout.

« Cela fait un mois et demi que nous sommes dans une situation vraiment inconfortable » dénonce C.H maman d’une élève de petite section scolarisée à Quartier d’Orléans. « Avant je la déposais au périscolaire à 7h30 mais là je suis obligée d’attendre 8 heures du coup j’arrive en retard à ma formation. Mon mari qui travaille comme salarié à Hope Estate, ferme la boutique pour aller la chercher à 11h30, la prend sur son lieu de travail où il la fait manger puis quitte à nouveau son poste de travail pour la ramener à 13h30. Je quitte ma formation plus tôt pour aller la récupérer à 16 heures » explique C.H. « La patronne de mon mari est très compréhensive mais elle a des limites » ajoute-t-elle. « Moi je suis responsable donc j’ai pu entièrement réorganiser mon planning et je prends moins de rendez-vous pour pouvoir récupérer mes enfants à l’heure » avance S. R, mère de deux enfants. « J’autorise ma collègue à partir du bureau à 11h20 pour aller chercher ses enfants qu’elle garde au bureau jusqu’à 13h30 » poursuit-elle.

S.R a scolarisé ses enfants à Sandy Ground mais habite à quelques kilomètres. « Je n’ai pas le temps de rentrer manger chez moi avec le trafic alors parfois j’achète des sandwichs et parfois on va au restaurant mais je n’ai pas les moyens de manger au restaurant tous les jours ». Pour les parents, la grève des agents de la CTOS a aussi des conséquences financières. Non seulement, et bien qu’ils aient pour la plupart déjà payé les tickets de cantine pour le mois écoulé, ils sont obligés de dépenser pour acheter à manger près de leur travail ou de l’école des enfants.

Mais aussi, Ceux qui travaillent doivent en plus faire garder leurs enfants après la classe et le mercredi, périodes durant lesquelles en temps normal, il se reposent sur le périscolaire. « Le mercredi nous envoyons notre fille dans une école privée pour 30 euros par jour. Ce mois-ci, en comptant les deux jours où l’école a carrément été fermée car elle n’avait pas été nettoyée, ça nous a coûté 270 euros » confie C.H. Quant à S.R, elle rapporte qu’une de ses amies qui travaille dans la restauration est obligée de rémunérer une personne 20 euros par jour pour qu’elle aille récupérer sa fille à l’école. « Ce qu’elle gagne d’un côté elle le redonne de l’autre » commente-t-elle. Compte tenu de cette situation L.U qui comptait sur la cantine et le périscolaire, a été obligée de renoncer à une proposition d’emploi. « Pour certains parents qui ne peuvent plus travailler, c’est un cercle vicieux dans lequel on s’enfonce » témoigne-t-elle. Il faut aussi ajouter à cela les heures de travail non effectuées et donc décomptées car les parents ont dû quitter leur poste pour aller récupérer les enfants. 

« Nous ce qu’on veut c’est des solutions. Ce n’est pas à nous de nous réorganiser alors que l'on a payé pour un service » avance C.H qui se dit d'ailleurs prête à payer plus que les 50 euros annuels pour le périscolaire. D’autant plus que ces changements de rythme ont des conséquences sur les enfants qui sont, selon elle, « complètement déboussolés ». S.R explique par exemple que son fils scolarisé en maternelle fait normalement la sieste entre midi et deux après la cantine. « Là on doit le déposer à 13h30 et il dort vers 14 heures, soit presque une heure plus tard que d'habitude. Il va à l’école pour dormir. Et le soir c’est compliqué pour le faire se coucher. Si je pouvais je ne le mettrais pas à l’école » finit-elle par lâcher, dépitée.

Les négociations n’ont toujours pas abouti entre les grévistes, la CTOS et la COM. « Je suis pleinement consciente que la situation est catastrophique. On essaie de trouver des solutions » avance Pascale Laborde, la nouvelle présidente de la CTOS qui s’est alors rapprochée de l’éducation nationale. Quelques enseignants se sont portés volontaires pour assurer le périscolaire, mais cela ne suffit pas. Plusieurs parents ont également proposé d’assurer chacun leur tour le service de la cantine. Mais la direction de la CTOS a dû s’y opposer pour des questions de sécurité et de responsabilité. Alors en cette journée de rentrée des classes, les parents qui avaient l'espoir que les vacances scolaires aient permis l'avancée des négociations, disent avoir commencé la semaine, "la boule au ventre". 

 

 

Fanny Fontan
3 commentaires

Commentaires

Bizarre , Pendant le carnaval il n y avait plus aucuns grévistes devant la com , apparemment boire et s'amuser est plus important que le mouvement de contestation
Par contre une fois les festivités finis , BOOM , tentes et BBQ devant la com

La comm non-officielle de Gibbs a encore frappé ...

Vous êtes entrain de condamner ces pauvres enfants ainsi que leurs parents. Quand on fait grève, on la fait sérieusement, on ne l'arrête pas pendant le carnaval!!!
Et en plus, chers grévistes, vous mettez beaucoup de gens dans la merde, il faut savoir s'arrêter un jour et accepter ce qui arrive !!!!!!