11.02.2019

Les collisions : première cause de mortalité des tortues marines de Saint-Martin

Plusieurs tortues marines sont décédées depuis le début de la saison suite à des collisions avec des bateaux à moteur.

La Sint Maarten Nature Foundation publiait mardi 5 février sur sa page Facebook, un nouvel avis de décès de tortue. Encore une fois, ce décès survient suite à une collision avec un bateau. « C’est la troisième en deux semaines !! » s’indigne l’association de la partie hollandaise.

Côte français, la Réserve naturelle avait rappelé lors du signalement par son homologue hollandais du premier décès de la saison : « les collisions sont une des premières causes de mortalité des tortues marines à St Martin ». Contrairement à la Guadeloupe ou la Martinique où les prise accidentelles dans les filets de pêche sont en première position (filets à langoustes, poissons et lambis).

Les tortues marines sont protégées au niveau international, national et régional depuis l’arrêté préfectoral de 1991 sur le territoire de l’archipel guadeloupéen. « En 2017, sept signalements d’échouages ou d’animaux en détresse ont été enregistrés par le réseau local de prise en charge. Ces cas concernaient trois animaux en détresse et quatre individus morts, majoritairement situés hors réserve (71% des signalements). Les tortues marines ainsi signalées, principalement des tortues vertes, furent prises en charge par le personnel de la Réserve naturelle à l’exception d’une (impossibilité de localisation et absence de dérogation espèce protégée). Les principales causes d’échouage identifiées pour 2017 sont les collisions avec engins à moteur, le développement de fibropapillomatose et les actes de braconnage » peut-on lire dans le rapport effectué par la Réserve naturelle en 2017 et intitulé : Tortues marines de Saint-Martin : suivi des échouages et individus en détresse. (2017). Selon ce même rapport, la période de début et de fin d’année serait marquée par une recrudescence des signalements, coïncidant également avec le pic d’activité touristique et de fréquentation des eaux côtières à Saint-Martin. Julien Chalifour, responsable du pôle scientifique de la Réserve naturelle précise : « les chiffres ne prennent en compte que l’infime partie des mortalités observées à la côte et qui plus est seulement celles vues et signalées. Ce n’est donc que le sommet de l’iceberg ».

La prudence est de mise et les conducteurs de bateaux à moteur encouragés tant en partie hollandaise qu’en partie française à respecter les limitations de vitesse et les règles de navigation. La Sint Maarten Nature Foundation avance : « dans le canal de Simspon Bay, sous le pont, et dans le lagon, la vitesse maximale est de cinq noeuds pour tous les navires. Aucun mouillage n’est autorisé dans le passage sous le pont. N’allez pas vite dans le lagon ou près des côtes, en particulier la nuit où il est difficile de voir nos tortues de mer en train de chercher à manger. Elles ne sont pas assez rapides pour éviter les bateaux, alors respectez les limitations de vitesse ! ».

Côté français, la vitesse est limitée à 5 noeuds dans les ports, les chenaux d'accès au port ( mais ici 3 noeuds sous le pont de Sandy Ground) et dans la bande littorale des 300 mètres (à compter de la limite des eaux). Des règles qui visent non seulement à assurer la sécurité des usagers mais aussi à protéger le faune évoluant dans ces eaux. Julien Chalifour poursuit : « bien que très présentes dans nos eaux, les populations de tortues marines n’en restent pas moins fragiles au niveau mondial. Les services en charge de l’application de cette réglementation sont présents sur l’eau et effectuent des contrôles (Brigade nautique, Affaires maritimes…), mais le civisme de chacun contribue à la sécurité de tous, et également à la sauvegarde de ces animaux emblématiques ».

(Crédits photo : Sint Maarten Nature Foundation)

Fanny Fontan
3 commentaires

Commentaires

Il suffit de voir tous les soirs les bateaux rentrer à Marigot dans le noir pleins pots et à l'aveuglette... C'est pas des manières de vrais marins. Ce sont des manières de chauffards des mer.

deux poids deux mesures!!
Orient bay = réserve naturelle
alors comment il peut y avoir ces dingues sur leur jet ski !!

Je vous invite à consulter la carte des délimitations de la Réserve Naturelle Nationale de saint Martin sur son site internet et à constater que la Baie orientale, tout comme une partie de la Baie de Cul-de-Sac ou encore l'Anse Marcel ne font pas partie de la zone protégée à Saint Martin depuis 1998. C'est donc la réglementation nationale qui s'y applique, la bande des 300m et son balisage étant gérés par la Collectivité.
https://reservenaturelle-saint-martin.com/sites/default/files/pictures/2...