14.12.2018

Fermeture temporaire de la passe entre les Salines d'Orient et la plage du Galion

Elle était ouverte depuis Irma ce qui décourageait les baigneurs et multipliait les risques de contamination des fonds marins aux algues vertes.

Ouverte depuis Irma, la passe entre l’étang des salines d’Orient et la mer au Galion a été fermée par le dépôt d’une bande de sable ce vendredi 14 décembre à 8 heures du matin.

Une décision consécutive à plusieurs semaines de négociations houleuses entre le Conservatoire du littoral (propriétaire du site), la Réserve naturelle (qui en a la gestion) et le collectif Soualiga United.

Empêcher la prolifération des algues vertes dans la mer

« Nous sommes en attente des analyses de prélèvements pour une recherche de pollution aux algues vertes. Par principe de précaution pour la santé publique, mais aussi pour éviter que les algues vertes contaminent les herbiers et les coraux, nous avons pris la décision de fermer provisoirement la passe » explique Nicolas Maslach, le directeur de la Réserve naturelle de Saint-Martin.

Ces algues vertes qui prolifèrent dans l’étang depuis plusieurs semaines et avaient commencé à envahir la plage, se nourrissent de matière organique. Elles sont très certainement conséquentes à la sous capacité de traitement de l’ancienne station d’épuration de Quartier d’Orléans, et aux problèmes d’assainissement en général. « Les affluents pour la plupart non assainis étaient rejetés dans l’étang aux poissons qui communique avec les Salines d’Orient » précise Nicolas Maslach.

La mangrove, temporisait jusque-là les effets de ces eaux usées. « Irma a fait disparaître la mangrove qui avait un effet purificateur grâce aux palétuviers. Du fait de sa disparition et de l’ouverture de la passe, l’eau sale se rejetait dans la mer » ajoute-t-il. La Réserve naturelle va d’ailleurs concentrer ses efforts en 2019 sur la réhabilitation et la reconquête de la mangrove et plus largement sur les zones humides. « Ce sont des nurseries pour la vie marine, ainsi que pour les oiseaux pour lesquels elles sont aussi un habitat. Nous avons plus de 90 espèces d’oiseaux à Saint-Martin » poursuit le directeur de la Réserve qui considère qu’au-delà de la préservation de la biodiversité, les mangroves ont un intérêt économique car elles permettent de développer l’éco-tourisme. Les mangroves constituent par ailleurs le premier rempart contre la houle cyclonique.

Apaiser les tensions

Bien qu’un véritable fléau, la prolifération des algues vertes tombe à pic en mettant tout le monde d’accord. Outre ses vertus écologiques, la fermeture de la passe est également symbolique. Le collectif identitaire Soualiga United, créé au moment de la fermeture du restaurant Chez Raymond à Baie rouge, en avait fait son cheval de bataille.

«La fermeture de la passe était importante car le Galion c’est la seule plage qu'il reste aux habitants de Quartier d’Orléans comme celle du sable vert à Oyster Pond a été privatisée, qu’il y a un conflit sur la baie de l’embouchure, que la Baie orientale est commercialisée et qu’il y a des nudistes » considère Agnès Alexander, l’une des cinq membres de la délégation du collectif avec Jean Hodge, Emile Lake, Alum Paines et Jules Charville.

Cette résidente de Quartier d’Orléans, également vice-représentante du conseil de quartier numéro 1 explique : « dans notre culture, on ne se baigne pas là où l’étang et la mer sont mélangés car pour nous ce n’est pas propre ». L’approche de Pâques et son traditionnel camping rendaient la fermeture de la passe urgente pour les douze membres du collectif (dont Louis et Lenny Mussington), qui disent représenter une partie des habitants. « Les gens construisent sur les rochers à Oyster Pond et près de la mer à la B.O, des quartiers pris par les métros. A Quartier d’Orléans, on l’impression d’être en apartheid, et d’être les seuls que l’on contrôle. On comprend qu’il faille protéger la nature, mais il y a aussi d’autres endroits à préserver sur l’île » déclare Agnès Alexander pour qui cette fermeture de passe permet d’éviter l’explosion.

Certains accusaient en effet le Conservatoire et la Réserve naturelle d’avoir ouvert cette passe, bien que ces derniers s’en défendent et estiment que c’est la houle cyclonique d’Irma qui a creusé la passe. Sa fermeture, même temporaire, a pour effet d’apaiser les tensions. « Je me sens beaucoup mieux maintenant et les habitants de Quartier aussi. Je vois qu’on peut travailler avec la réserve naturelle et qu’elle nous a bien compris » confie Agnès Alexander. De son côté, Nicolas Maslach renchérit : « on a une réserve en milieu urbain donc dans notre gestion il faut prendre en compte l’aspect humain et les usages ». Et d’ajouter : « de toute façon il allait se refermer comme tous les étangs de Saint-Martin ».

Un projet d'écluses

Toutefois, l’ouverture de la passe avait des effets bénéfiques pour l’étang des Salines d’Orient et la biodiversité. C’est pourquoi la Réserve envisage la construction d’écluses qui permettraient d’oxygéner régulièrement l’étang selon les marées. Pour le directeur de la Réserve, « il faudrait faire ça sur tous les étangs de Saint-Martin ».

Fanny Fontan
8 commentaires

Commentaires

si le directeur de la réserve pouvait un peu moins arrogant ( monsieur je sais tout ) et écouter un peu les les anciens et laisser vivre tranquillement les saint martinois !!! cette ouverture était très bien , cela coupait naturellement avec la zone naturiste car je n avais pas envie que mes enfants voient cela !!!

Une erreur monumentale. Mais on a l'habitude. Depuis 2007; la volonté de tout homme de pouvoir est de détruire le peuple. Il faut virer tous ces arrogants.

Heu... qui a demandé cette fermeture si ce n'est les "représentants du peuple" et donc des anciens...

Justement, il serait intéressant d'avoir des noms afin de les mettre au pilori !

pour continuer le débat :
on nous envoi sur ce territoire des personnages qui ont surement des compétences en métropole et surtout ils sont encadrés.Ici un sentiment de liberté et d'autorité naturelle se met en place alors ces personnages imbus de leurs savoirs se permettent des choses sans l'aval de la population et la connaissance de l’histoire de la région!!!

Tout à fait d'accord, Stéphane !

Et sinon, réparer la station d'épuration? Juste une idée! pour plus que les gens vivent dans la "merde" tout simplement?

Ce que nous dit cet article, c'est que nos égouts sont rejetés dans la mer depuis bien avant IRMa et que cela ne gène personne.
Pour ce qui est du confort des baigneurs, cette baie reçoit les égouts de qaurtier depuis des années et cela non plus ne préoccupe personne.
A quand une vrai politique d'assainnissement?
Pourquoi les habitants de quartier doivent-ils vivre dans la M----?La décision de boucher est un platre sur une jambe de bois.
Il aurait suffit de collecter les eaux usées et de les traiter.
Du travail pour la SAUR.
La réserve et le conservatoire aurait du s'en occuper depuis des années, mais comme on ne les voit qu'en réunion.