05.05.2018

Sargasses : l’Etat et la COM mettent en place des mesures d’urgence

La préfète et le président de la COM ont présenté vendredi 4 mai les mesures mises en place contre les sargasses alors que des échouages massifs sont prévus dans le week-end.

Les sargasses sont de retour. Comme annoncé par la DEAL, les algues brunes ont envahi le littoral de Guadeloupe et Martinique si bien que la presse nationale parle ce matin de deux îles « coupées du monde » à propos de la Désirade et Terre-de-Bas. A Saint-Martin, les riverains de Cul-de-Sac notamment, ressentent depuis quelques jours les effets du sulfure d’hydrogène dégagé lors de la décomposition des sargasses. Il faut se préparer à des échouages massifs dans les prochains jours.

« On n’avait pas besoin de ça. Jusqu’à présent, nous avions été plus ou moins épargnés mais là les prévisions sont comparables à la situation de 2015, voire pire. » a déclaré Daniel Gibbs. Lors d’une conférence de presse à la Collectivité ce vendredi 4 mai en fin d‘après-midi, le président de la Collectivité et la préfète Anne Laubiès ont fait le point sur la mise en place des mesures gouvernementales d’urgence contre les sargasses et les moyens mis en œuvre par la COM pour le nettoyage du littoral ainsi que son plan d’action à court et moyen terme.

« Le gouvernement a pris en considération l’ampleur du phénomène et décidé de débloquer trois millions d’euros pour lutter contre les sargasses aux Antilles-Guyane » a annoncé la préfète. Et d’ajouter que la nomination d’un chargé de mission « sargasses » était en cours.  Le ministère de l’intérieur a par ailleurs nommé cinq personnels de la sécurité civile (deux en Guadeloupe, deux en Martinique, et un pour les îles du Nord : le lieutenant Steeve Willaume (cf photo)). Ils sont chargés d’épauler les collectivités locales dans l’organisation du ramassage des sargasses et de faire remonter leurs besoins.

L’Etat a renforcé les capacités de prévision (de trois à cinq jours) par le biais d'images satellites et de survols aériens au moyen de drones. « Cela permet de mettre en place les moyens humains en essayant de coller le plus possible à la réalité des dépôts de sargasses » a expliqué Anne Laubiès. Le public est informé des prévisions via le site de la préfecture et les réseaux sociaux.

L’ARS a repris les prélèvements réguliers pour mesurer la teneur des émanations en hydrogène sulfuré (ppm). « Les niveaux de dangerosité n’ont jamais été atteints à Saint-Martin » a affirmé Pascal Godefroy, directeur  de la délégation territoriale de l’ARS. Selon les recommandations du Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) au delà de 5ppm, l’accès est réservé aux professionnels équipés de moyens de mesure de l’H2S individuels avec alarme. « En général ils sont inférieurs à 1 ppm à Cul de Sac et en dessous du seuil de détection à la Baie Lucas (deux sites les plus impactés, ndlr) » précise-t-il. Même si les riverains subissent l’odeur d’œuf pourri, éprouvent pour certains des gênes respiratoires, des maux de tête et constatent que leur électroménager est endommagé.

A Saint-Martin c’est le ramassage sur terre qui a été privilégié. Les autorités considérant le ramassage en mer trop coûteux et devant encore faire ses preuves.. « L’objectif est d’utiliser au maximum les capacités sur place. Les ramasser tant qu’elles sont fraîches pour éviter qu’elles ne pourrissent en dégageant vapeur et odeur » a rappelé la préfète. Ce qui nécessite toute une logistique : en plus de les ramasser, il faut aussi les faire sécher et les stocker.

Depuis la mise en place des brigades vertes en septembre 2015, les sargasses étaient ramassées manuellement par une vingtaine de jeunes du Centre Symphorien d’insertion en contrats aidés, transportées par la Collectivité à l’éco-site où elles étaient ensuite mises à sécher, puis mélangées à d’autres végétaux, elles servaient à faire du compost. Mais des études complémentaires récentes révèlent la présence de métaux lourds dans les algues brunes. L’ADEME a relancé son appel à projet pour l’innovation dans le ramassage des sargasses

Cette année, la Collectivité a engagé des actions de ramassage dans la baie de Cul de Sac dès le 14 avril dernier et sera dès la semaine prochaine à Oyster Pond, au Galion, à la Baie orientale, (partie nord) « Nous avons déjà investi 45 000 euros » a indiqué Daniel Gibbs qui prévoit d’affecter une partie du budget alloué au nettoyage au ramassage des probables échouages massifs imminents. La COM a par ailleurs choisi de renouveler les brigades vertes et signé une convention avec l’association A-sis Services. « Nous rédigeons actuellement des appels d’offres pour la location ponctuelle de matériel et nous apprêtons à acquérir des engins pour intervenir de façon très rapide sur les abords et sur tous les sites grâce au soutien de l’Etat » a ajouté le président de la COM. Et conclu : « La gestion des algues brunes est un problème complexe et si la bonne formule existait on le saurait ».

Fanny Fontan
5 commentaires

Commentaires

Et pourtant, il existe des solutions.
Quand on veut se débarrasser d'un ennemi, le mieux est de s'en faire un ami.
Les sargasses constituent une biomasse importante, riche, utilisable, non toxique tant qu'elle n'entre pas en putréfaction par asphyxie.
C'est donc un engrais naturel.
Une solution très simple: Ramassage, rinçage, séchage, broyage ensachage et commercialisation auprès des coopératives agricoles.
Et pour les particuliers, vous pouvez ramasser quelques sargasses fraiches et les déposer aux pieds des arbres. Résultats garantis
Monsieur le Président de la Collectivité, cela peut représenter une vingtaine d'emplois autofinancés sur Saint-Martin

Et tu en as vu beaucoup, des coopératives agricoles ici ?
Et un chargé de missions en plus, un !
Et un véhicule"sargasses", ils n'en n'avaient pas déjà un, à la COM, acheté après 2015 ? Il a été cycloné ?

La collecte des sargasses doit être effectuée en mer.
Le râteau sur bulldozer dont vous parlez n’est certainement pas adapté au ramassage des sargasses. En effet, le sable diminue de jour en jour. La Martinique en a déjà fait l’expérience. Certaines plages de l’île ont totalement disparu, en cause les ratissages intensifs des algues sur les côtes. La réserve naturelle de Saint-Martin peut également vous parler des œufs de tortue brisés au passage des quads et des bulldozers sur la plage.
La bataille des sargasses contre l’homme dans un contexte de réchauffement climatique me fait sourire ...

A quels métaux lourds a été exposée la vingtaine de jeunes du centre Symphorien ? Qu'est-il prévu pour prévenir et préserver la santé des autres jeunes en INSERTION ? Qui seront les responsables : L’état, La COM ou les employeurs ?

Un tracteur avec une lame à un angle est le seul équipement nécessaire - dans un mouvement similaire, comme le labourage de la neige sur une route. Aller directement sur toute la longueur de la plage plusieurs fois. PREMIÈREMENT - ramener les algues sur la plage environ 3-5 mètres et laisser sécher au soleil, où il peut également renforcer la plage pour les futurs ouragans. Mais les algues doivent être nettoyées souvent afin qu'elles ne s'accumulent pas au bord de l'eau, et deviennent un plus gros problème nécessitant de gros équipements et les algues constituent un danger pour la santé lorsqu'elles restent humides. Lorsque l'algue sèche au soleil, il n'y a pas grand danger pour la santé. S'il vous plaît gardez le bord de l'eau propre des algues pour que les gens puissent marcher au bord de l'eau et que les algues ne soient pas dangereuses. Pendant des années, tant de temps, de coûts et d'efforts pour le faire de la manière la plus difficile. Il n'est pas nécessaire d'éloigner les algues - à distance. Cette semaine, très bon effort une fois, mais les algues continueront à venir. Alors faites la méthode facile et moins coûteuse - un tracteur avec une lame à un angle - et souvent. Merci.