23.10.2017

Pour William Marlin, les Pays-Bas prennent «en otage » la population

Le 13 octobre, Ronald Plasterk, ministre de l’Intérieur des Pays-Bas a adressé une lettre a gouvernement de Sint Maarten pour lui exposer les conditions de son aide.

Pour le Premier ministre de Sint Maarten les Pays-Bas «n’ont pas le droit de prendre en otage la population». Le 13 octobre dernier, le ministre de l’Intérieur des Pays-Bas, Ronald Plasterk, lui annonce par téléphone que le royaume est prêt à vouloir contribuer financièrement à la reconstruction de Sint Maarten après avoir déjà aidé durant la phase d’urgence les jours qui ont précédé le passage de l’ouragan Irma. Mais à deux conditions.

La première est la mise en place d’une Chambre de l’intégrité pour garantir une gestion saine et transparente des affaires publiques. La seconde est le contrôle des frontières de l’île par la « Royal Military and Border Police » (police de l’immigration néerlandaise) et les douanes sous l’autorité du ministre de la Justice de Sint Maarten. En imposant ces deux conditions, les Pays-Bas veulent s’assurer que l’argent qui pourra être débloqué et envoyé localement soit utilisé correctement.

Sans grande surprise, William Marlin n’approuve ni les conditions, ni la méthode et refuse la mise en place d’une chambre de l’intégrité. Dimanche après-midi, après un nouvel appel de Ronald Plasterk, il l’a redit : «il n’y a aucune raison à ne pas faire confiance aux autorités locales, la position des Pays-Bas est injuste et inacceptable». «Selon le ministre Plasterk, les Pays-Bas pensent que les fonds qui pourraient être débloqués, attireront des criminels. Cela n’a pas de sens puisque le gouvernement de St Maarten a indiqué que la Hollande n’a pas besoin de transférer des centaines de millions de dollars ou d’euros à St Maarten. Les Pays-Bas ont la possibilité, et nous les encourageons en ce sens, de définir les conditions de réalisation des projets qui seront financés. Le gouvernement de Sint Maarten encourage aussi le gouvernement néerlandais à solliciter la chambre d’audit afin de compter chaque euro dépensé», peut-on lire dans un communiqué de presse du gouvernement local publié aujourd'hui.

William Marlin considère que les conditions des Pays-Bas «n’ont rien à voir avec une aide». Et d’ajouter : «le gouvernement de La Haye a volontairement voulu donner l’impression que Sint Maarten était contre la mise en place d’une chambre de l’intégrité. Beaucoup de personnes s’interrogent alors sur ce qu’a à cacher le gouvernement de St Maarten et de quoi il a peur». Les Pays-Bas assurent qu’ils ne céderont sur aucune des deux conditions. Sint Maarten a jusqu’au 31 octobre pour les approuver ou non.

Estelle Gasnet
2 commentaires

Commentaires

M. Marlin veut des centaines millions pour reconstruire mais il se fait dessus à l'idée que l'étendue de la corruption locale puisse être découverte.

C'est ce qu'on appelle avoir de la chutzpah !

Dans n'importe quelle organisation qui se respecte, lorsqu'on reçoit des fonds, empruntés-alloués-attribués, il est normal que celui qui apporte l'argent veuille savoir ce qu'il va être fait avec et de s'assurer que la destination est bien celle qui a justifié l'envoi des fonds.
A SXM, des 2 cotés , il est vrai que ce n'est pas la transparence qui apparait en premier et cette situation "post-irma" est certainement une bonne occasion de corriger la situation antérieure.
je t'aime moi non plus !!! mais si on a besoin, faut accepter les conditions de l'aide, ce que fera de toute façon Mr MARLIN. ce n'est qu'un mauvais moment a passer, c'est blessant certes mais la population veut que ça change de spectacle et .....vite