22.04.2016

Déchets : des métiers à créer

Le premier atelier-conférence sur l'économie verte a suscité un intérêt qualitatif.

Une petite trentaine de personnes, parmi lesquelles une poignée de lycéennes scolarisées à La Savane, ont assisté hier au premier atelier consacré à l’économie verte du forum des métiers de demain, ayant pour thème : « Trier, transformer, valoriser ». Au cours de cette soirée qui s’est déroulée dans la salle de conférence de la Maison des entreprises, trois intervenants se sont succédés : Kate Cipolin, directrice en charge du développement durable au SYVADE Guadeloupe, Patrick Villemin, président de l’entreprise Verde SXM et Julien Vermeire, ingénieur à l’ADEME Guadeloupe, spécialisé dans le traitement des déchets et l’économie circulaire.

Si le représentant de l’ADEME a surtout présenté de façon détaillée et pertinente les enjeux de la collecte et de la valorisation des déchets à Saint-Martin pour des raisons écologiques et économiques, Kate Cipolin et Patrick Villemin, outre la présentation de leurs structures respectives dédiées à la gestion des déchets, ont énuméré les différents métiers nécessaires à cette économie circulaire. Le président de Verde SXM a partagé avec l’assemblée quelques idées pour créer des emplois localement : «pour l’instant le contenu des poubelles jaunes est recyclé en Guadeloupe, mais s’il y avait plus de volumes, ces déchets pourraient être traités à Saint-Martin et il faudrait recruter des personnes compétentes». Verde valorise le verre qui est broyé et transformé en gravier transparent (Swaliglass), quelqu’un pourrait créer une entreprise de dalles en verre décoratives pour construire des allées, a-t-il églement proposé. Il s’est engagé aussi à soutenir quiconque serait intéressé dans la vente au détail pour les particuliers de compost (Swalighumus), fabriqué à partir de déchets verts et que Verde ne vend pour l’instant qu’en gros.

Il a par ailleurs évoqué le recyclage des DEEE (déchets d’équipements électriques et électroniques) pour lesquels Stephan Mangin est un précurseur avec son hôpital des machines outils. «Vous êtes la première ressourcerie de l’île» a-t-il félicité l’entrepreneur présent dans le public qui a ensuite été invité à contacter la ressourcerie guadeloupéenne Kazabrok et l’Ademe pour développer son projet. Patrick Villemin a ensuite expliqué que Verde commençait à mettre en place une filière de revente de pièces de moteur et de ferraille (Repuestos Caros) et déclaré qu’il faudrait créer un atelier de désassemblage des VHU. Ce à quoi Marie-Hélène Coutant, responsable de la cohésion sociale à la préfecture, présente elle aussi dans le public en tant que représentante d'un des membres du comité de pilotage du forum, a réagi en disant qu'elle avait souhaité lancer un appel à projet justement là-dessus dans le cadre du contrat de ville. Et tous deux ont prévu de se rencontrer pour parler de la création éventuelle d’un centre pour VHU agréé.

En somme, en cette veille de journée de la terre, le public n'était certes pas nombreux. Il était en tout cas intéressé et cet atelier-conférence a atteint son objectif d’informer dans l’interactivité et qu'en ressortent des solutions concrètes. Tous les intervenants ont mis en évidence les différents métiers que l’économie circulaire rendrait nécessaires. Mais pour parvenir à créer des emplois la première étape est d’augmenter les volumes de déchets triés. La COM devrait d’ailleurs lancer une campagne pour inciter les professionnels et les particuliers à plus trier leurs déchets et a commandé des containers qui devraient doubler le nombre de bornes de tri sélectif déjà présentes sur la partie française de l'île. 

Fanny Fontan