Une matinée consacrée à l'économie sociale et solidaire
« En ce qui concerne l’économie sociale et solidaire (ESS), nous avons dix ans de retard à Saint-Martin. Nous n’avons pas dix ans pour les rattraper. Il va donc falloir accélérer pour mettre en place ces projets et opérer un changement de modèle économique » a déclaré Marc Chakhtoura, le directeur d’Initiative Saint-Martin Active. La plateforme organise à la médiathèque territoriale les 25 et 26 novembre un événement intitulé « Restituer les richesses » qui comprend deux volets : des ateliers avec les acteurs de l’ESS et le forum du bénévolat.
Ce vendredi matin était consacré à l’ESS. Après que Jean-Paul Fischer a inauguré cette journée, les différents intervenants, parmi lesquels Régine Pam, sous-préfète chargée de l’ESS, Antoine Rousseau, directeur territorial de la Caisse des dépôts (Guadeloupe) et Astrid Blomart, chargée de développement territorial à France Active, se sont attachés à démontrer l’opportunité que représentaient les entreprises de l’ESS pour le territoire, décrire leur fonctionnement ainsi que le rôle de la caisse des dépôts et l’évolution des financements en direction des associations. Jean-Marc Aimable, chef de mission développement social et urbain à la commune de Remire-Montjoly a présenté un exemple particulier d’ESS qui s’appuie sur le contrat de ville. Ensemble, ils ont ensuite tâché de répondre à plusieurs questions : comment accompagner les entreprises à changer de modèle économique ? Quelles sont les opportunités d’emploi à développer par l’ESS sur Saint-Martin ? etc.
Dans sa restitution des travaux, Régine Pam a rappelé que s’inscrire dans l’ESS c’était vouloir développer un territoire, en plus d’appliquer la loi du 31/07/2014*. Comme cela avait été dit au long de la matinée, dans des zones où la majorité des entreprises sont des TPE, il faut faire attention à ce que l’ESS ne concurrence pas l’offre marchande. Enfin, a-t-elle conclu, « l’ESS est presque un programme politique puisque elle interroge sur ce qu’on veut pour notre société ». La sous-préfète a par ailleurs vu en ces ateliers les prémisses d’une future conférence locale sur l’économie sociale et solidaire.
Le conseiller territorial Louis Fleming est ensuite venu lire le discours d’Aline Hanson, retenue suite au blocage de la Semsamar, dans lequel elle se réjouit que « l’utilité sociale commence à prendre le dessus sur l’appât du gain ». La matinée s’est ensuite achevée sur les mots d’Anne Laubiès : « quel que soit notre mode de fonctionnement ou notre territoire, s’il y a une chose dont je suis persuadée c’est que nous devons tous habiter rue de la solidarité ». Une façon d’annoncer le forum du bénévolat qui débutait cet après-midi avec les lycéens susceptibles de s’engager dans la vie associative. Le forum du bénévolat continue quant à lui samedi 26 novembre.
*Adoptée fin juillet 2014, la loi Economie sociale et solidaire encourage un changement d'échelle de l'économie sociale et solidaire, fonde une stratégie de croissance plus robuste, donne aux salariés le pouvoir d’agir et soutient le développement durable local.
