29.04.2019

Risques naturels majeurs : la délégation sénatoriale à Saint-Martin pour le second volet de son étude

Le second volet porte sur les problématiques de reconstruction, d'indemnisation post-événement et de résilience des territoires sur le long terme.

La délégation sénatoriale aux outre-mer mène pendant deux ans une étude sur les risques naturels majeurs dans les outre-mer. Elle a remis au Sénat en juillet 2018 son premier rapport d’information intitulé «Risques naturels majeurs : urgence déclarée outre-mer » qui portait sur la prévention des risques et la gestion des événements instruit sur la session 2017-2018.

Elle travaille actuellement sur le second volet de cette étude, centré sur les problématiques de reconstruction, d’indemnisation post-événement et de résilience des territoires sur le long terme.

Créée en novembre 2011 par l’Instruction générale du Bureau du Sénat (IGB), la délégation est chargée d’informer le Sénat sur l’état de la situation des collectivités visées à l’article 72-3 de la Constitution et sur toute question relative aux outre-mer. Elle est présidée par Michel Magras, le sénateur de Saint-Barthélemy. Abdallah Hassani, sénateur de Mayotte et Jean-François Rapin, sénateur du Pas-de-Calais et président de l’association nationale des élus du littoral, ont été nommés rapporteurs de ce second volet. Guillaume Arnell, le sénateur de Saint-Martin est quant à lui rapporteur coordonnateur pour les deux volets.

Si Irma, que Michel Magras qualifie de « cyclone du siècle », et ses conséquences sur les îles du Nord constituent la base de travail de la délégation, Abdallah Hassani, sénateur de Mayotte a précisé lors d’une conférence de presse à la préfecture de Saint-Martin jeudi 25 avril : « ce rapport ne se résume pas à Irma ni à Saint-Barthélemy et Saint-Martin, mais à tous les territoires ultra-marins ». Face aux risques naturels majeurs auxquels sont exposés ces territoires (risques volcaniques, séismes, glissements de terrain, cyclones, inondations, submersions marines, tsunamis…), il faut selon lui « trouver des solutions pour continuer à vivre là avec des moyens adéquats pour nous protéger ».

Pour ce second volet, la délégation a effectué plusieurs entretiens depuis le mois de novembre (préfet Gustin, Croix Rouge, assureurs, CCR…) et était à Saint-Martin et Saint-Barthélemy du 23 au 27 avril. « Nous avons échangé avec l’ARS pour parler notamment de la prise en charge du psycho trauma, mais aussi rencontré la communauté scolaire, visité des établissements (Mont des Accords, Simeonne Trott,..) nous sommes entretenus avec les opérateurs réseaux, des acteurs du monde économique (hôteliers, restaurateurs, chauffeurs de taxis), déjeuné avec les entrepreneurs du BTP, visité quelques endroits ciblés comme Oyster Pond et Quartier d’Orléans… » a énuméré Guillaume Arnell.

Dans le premier volet de son étude, la délégation avait rédigé soixante recommandations. Le second volet, dont Guillaume Arnell estime la finalisation d’ici le mois de juin ou de juillet, devrait lui aussi comprendre plusieurs préconisations. « Notre objectif, au delà de faire un diagnostic sur la situation et sans porter de jugement ce qui a été fait, est de dire comment peut-on améliorer les choses si ce phénomène se reproduit ? Ce que je dis n’est pas anodin parce qu’on sait tous que le changement climatique amène de façon exponentielle des phénomènes comme celui qu’on a vécu ici en septembre 2017. On a levé quelques idées, notamment en termes de propositions de loi, d’activation de fonds d’aides, de relation avec l’Europe ou même simplement avec l’Etat. On va essayer de trouver des pistes, d’apporter des préconisations qui permettront dans une situation aussi dramatique, pendant et après la crise, d’éviter tout ce qu’on a vécu ici » a résumé Jean-François Rapin. Le sénateur du Pas-de-Calais a par ailleurs rapporté que la délégation avait trouvé un acronyme qui sonne comme un slogan : « Imaginer la Résilience et le Management pour l’Avenir ».

S’il est encore trop tôt pour connaître ces futures recommandations, certaines devraient concerner les relations entre les collectivités/départements et l’Etat. « Sur des sujets comme celui de la résilience on a besoin d‘accompagnement, de facilitation, de pouvoir déroger, de différenciation territoriale. On ne traite pas de la même façon tous les problèmes sur l’ensemble d’un territoire comme la nation France. L’idée de la différenciation territoriale ne part pas d’en haut. Ce sont les élus du terrain qui savent comment ils veulent adapter les règles pour répondre à des réalités qu’ils connaissent depuis leurs ancêtres » a déclaré Michel Magras qui souligne en outre que le rapport n’est pas une fin en soi mais que « l’engagement de la délégation et des rapporteurs est d’assurer un suivi ».

Fanny Fontan