20.03.2019

TIREX : présentation des résultats intermédiaires

Le groupement scientifique du projet de recherche TIREX a présenté lundi 19 mars à la Collectivité les résultats intermédiaires sur les conséquences de l’ouragan Irma.

Si les trois cyclones successifs de septembre 2017 ont traumatisé les populations caribéennes, ils constituent une ressource importante pour la recherche scientifique.

TIREX* (Transfert des apprentIssages de Retours d’EXpériences scientifiques) est l’un des quatre projets sélectionnés par l’ANR (Agence nationale de la Recherche) à l’issue de l’édition 2018 de l’appel « Ouragans », qui lui a alloué une aide de 517 245 euros. Il s’articule autour de trois grands thèmes : la question sociale, les impacts physiques et la reconstitution des modélisations.

Pendant trois ans, un consortium de trente-six chercheurs va analyser les impacts de ces cyclones dans les Antilles, avec Saint-Martin comme territoire pivot, en formalisant des méthodes de retour d’expérience (RETEX) scientifique continu. L’objectif de ce travail collectif est de renforcer les capacités de réponse et d’adaptation individuelles et collectives dans un contexte de changement climatique.

« Ces travaux de recherche visent à améliorer notre culture du risque » a résumé Charlotte Terrac, chargée de mission à la COM pour les risques majeurs. Elle introduisait mardi 19 mars la première présentation collective de ce projet dans la salle du conseil territorial. En somme, il s’agit d’étudier les conséquences et les conditions d’une catastrophe pour se mieux se préparer aux prochaines.

Le coordinateur de ce travail collectif, Frédéric Leone (Université Paul Valéry - Montpellier 3) a expliqué qu’il s’agissait « de résultats intermédiaires à mi-parcours d’un projet qui va nous tenir en haleine jusqu’en 2021». Il a par ailleurs annoncé qu’en plus des publications scientifiques et de fiches rédigées à l’intention des décideurs, les conclusions de ces différentes études seraient disponibles sur un site internet puisque « l’idée est de partager nos connaissances ».

TIREX s’organise en tâches complémentaires : reconstitution des tranjectoires vulnérables de 1950-2017, impacts et résilience des environnements côtiers, gestion de crise et suivi de la reconstruction, consolidation de la connaissance scientifique et transfert des apprentissages vers les populations. Elles croisent les compétences de tous les membres du groupement (géographie des risques, analyse spatiale, géomorphologie, sciences politiques, médiation scientifique, physique de l’atmosphère, modélisation, climatologie). Un représentant de chaque groupe de chercheurs a réalisé mardi une présentation de ses premières conclusions.

Ainsi Stéphanie Defossey (Université de Montpellier) a démontré que la population avait participé à réduire les impacts d’Irma. Delphine Grancher, chercheuse au CNRS qui travaille en binôme avec Anabelle Moatty, a rapporté leur travail sur le rôle des adolescents pendant et après le passage du cyclone. Mady Elilé, doctorante à l’université des Antilles a quant à elle travaillé sur la résilience sociale avec une approche « par le bas » centrée sur les populations.

Virginie Duvat, de l’université de La Rochelle, représentait son binôme et a décrit les impacts des cyclones sur l’éco-morphologie des systèmes côtiers. Tony Rey, de l’université de Montpellier, étudie la reconstitution et l’analyse spatiale des impacts de l’ouragan Irma sur les espaces côtiers urbanisés.

Puis Frédéric Léone a présenté l’avancée de son projet de cartographie intégrée multi scalaire. Il a démontré la précision d’une image de drone comparée à celle des satellites (qui ont eux d’autres avantages comme la surface couverte), notamment pour calculer les dommages sur le bâti ou sur l’activité économique, l’état de la reconstruction, etc. Selon ces outils, Irma a par exemple généré à Saint-Martin 1,7 tonnes de déchets par habitant.

Enfin, Météo France Guadeloupe, en partenariat avec l’université des Antilles s’efforce de reconstituer les conditions climatiques et les effets d’Irma à Saint-Martin par des modélisations numériques. Météo France travaille déjà depuis quelques années sur le C3AF (changement climatique et ses conséquences aux Antilles). Les prévisionnistes s’accordent sur une diminution future du nombre de phénomènes cycloniques dans l’Atlantique mais une augmentation sensible de la proportion d’ouragans majeurs, d'où l'importance pour les populations et les institutions de se préparer. 

 

*Les partenaires de TIREX : GRED : Gouvernance, Risques, Environnement, Développement, Université Paul-Valéry Montpellier, IRD, LGP : Laboratoire de Géographie Physique – Université Paris 1, CNRS, LIENSs : LIttoral ENvironnement Sociétés – Université de la Rochelle, CNRS, LC2S : Laboratoire Caribéen de Sciences Sociales – Université des Antilles, CNRS, LARGE : Laboratoire de Recherche en Géoscience et Énergie – Université des Antilles, Météo-France, Direction Interrégionale Antille-Guyane, CCR : Caisse Centrale de Réassurance.

 

 

 

 

 

Fanny Fontan
1 commentaire

Commentaires

Ces etudes ont etes deja fait pa PAHO il y a plusieur annees...good intentions but waste of $ frankly