18.12.2018

Des projets qui n'ont jamais vu le jour

Des projets, Saint-Martin n’en a jamais manqué. Qu’ils soient privés ou publics. Mais seulement très peu ont abouti. C’est pourquoi aujourd’hui, il est difficile de croire aux nouveaux. Voici quelques-uns des chantiers annoncés qui n’ont jamais été concrétisés pour diverses raisons.
Les projets de marina à Marigot

- Aménager la baie de Marigot, un rêve de politique ! En 1990 déjà la commune missionne le BRGM via la Semsamar (maîtrise d’ouvrage) pour réaliser des études sur la faisabilité de l’aménagement du front de mer.

- L’un des projets les plus ambitieux a été celui du groupe canadien Jutras au début des années 2010. Son ambition était d’investir 1 milliard d’euros dont 988 millions dans le front de mer, 49 millions dans un chantier naval, 13 millions dans un institut maritime et 60 millions dans le port commercial. Jutras voulait aussi faire venir le Cirque du Soleil. «Imaginez des centaines de bateaux arriver à quai pour visiter le cirque du Soleil et Marigot», avait déclaré Mario Lefebvre, un conseiller en divertissement impliqué dans le projet. «Nous attendons que la collectivité se décide et ils sont rares les endroits où des financiers attendent des politiques», avait commenté Mario di Palma ; le président de Jutras à l’époque. «Il ne faudra pas trop tarder… Je suis tombé en amour avec Saint-Martin, c’est ici que mon père et moi souhaitons investir, mais sans volonté politique nous serons contraints d’aller investir ailleurs.», avait-il confié. Depuis, Mario di Palma est tout de même revenu à Saint-Martin où il a créé en avril dernier une entreprise spécialisée dans les services aux entreprises, Omnigate International.

- Le projet d’aménagement de la baie de Marigot n’a pas pour autant été abandonné par les élus locaux. Après de nouvelles études, un appel à candidature à concession avait été lancé fin 2016. Selon les élus, plusieurs investisseurs avaient montré un intérêt certain au projet mais au final personne n’avait déposé de candidatures.

Les projets d’hôtels

- En 2014, le Club Med avait suscité un certain espoir. Le groupe avait lancé un appel à terrain vierge, sur la plage, etc., à Saint-Martin pour s’y implanter ; l’appel avait été diffusé dans les médias et les propriétaires fonciers avaient été invités à prendre contact avec Le Club dont deux représentants étaient venus sur le terrain.

Le groupe avait notamment des vues sur le site d’Happy Bay, après en avoir eu pendant plusieurs années sur celui de La Belle Créole. Si la première fois on avait fait comprendre au groupe qu’il n’était pas le bienvenu, en 2014, on a cru qu’il était une vache à lait. Au final, le Club Med s’est concentré sur d’autres projets dans la Caraïbe.

- La reprise de La Belle Créole est aussi un classique : depuis sa fermeture, on parle de sa réouverture. Il y a plusieurs années, le projet devait aboutir. La Caisse des dépôts et consignations était intéressée et prête à soutenir le projet. Mais, les banques américaines n’auraient pas suivi. Aujourd’hui, celles-ci sont de nouveau dans le circuit et réalisent des études de faisabilité avant de donner leur feu vert. Ce ne serait qu’une question de semaines à défaut de n’être plus une question de millions. A suivre.

Les projets de centres commerciaux

- Les projets pour redynamiser l’économie en berne côté français n’ont pas manqué non plus. Il y a eu ce projet de centre aux angles des rues de la République et de celle qui monte vers l’église catholique. Les plans sont toujours présentés sur le site internet de l’architecte Mauricio Lanari (qui avait aussi dessiné les plans de la future nouvelle Belle Créole).

- Au début des années 2010 émerge un autre projet, celui d’un centre commercial à La Savane, Happy City. Une tour Eiffel devait être édifiée de même qu’un village créole. Un panneau présentant le projet avait été posé le long de la route. La Caisse des dépôts et consignations était aussi prête à entrer dans le capital de la société mais le projet ne verra jamais le jour. Le centre devait ouvrir fin 2014.

Il devait aussi abriter un hypermarché ; les associés de Super U devaient louer l’emplacement.

Contournement de Marigot

Des projets d’infrastructures routières sont, de manière régulière, présentés par les élus. En 2013 notamment, la COM avait celui du contournement de Marigot, entre le centre de Marigot et Concordia et avait missionné la Semsamar pour assurer la maîtrise d’ouvrage déléguée.

L’an passé, le contournement de Grand Case est réapparu dans les priorités. Précisément la COM doit impérativement construire une nouvelle route derrière l’aéroport pour rendre possible l’extension de la piste, celle-ci passant sur la route actuelle.

En 2015 selon le schéma directeur routier, la construction de nouvelles routes (sans coût des études et des acquisitions du foncier) était estimée à 43,2 millions d’euros.

Restauration du patrimoine

La restauration en cours du fort Louis fait partie d’un plan de valorisation patrimoniale et touristique, avec celles de l’ancienne caserne/prison à Marigot et de la roche Moho à Quartier d’Orléans. Une étude globale a été menée par des architectes pour un montant de 1,5 million d’euros ; l’étude pour le fort Louis coûtant près de 900 000euros.

En parallèle, des architectes spécialisés ont réalisé une étude relative à la restauration et la mise en valeur des ruines de la sucrerie à Spring et à la réalisation d’un parcours d’interprétation et d’un jardin botanique pour un coût estimé à 1,4 million d’euros.

De ces trois propositions de revalorisation, seule celle du fort Louis a été financée.

Petits projets annoncés

Les élus présentent aussi souvent des projets de plus petite taille mais qui ne voient pas non plus le jour. Parmi lesquels l’installation d’un marché artisanal à Cul de Sac, la création de l’événement Food by night à Marigot ou encore la fameuse construction d’un quai pour les pêcheurs. Selon les dernières études, le quai serait maintenant envisagé à la marina Royale.

Autant d'idées qui ont demandé de l’énergie, du temps - tant de la part des élus que de professionnels pour les coucher sur papier - et pour certaines qui ont demandé (beaucoup) d’argent en études. Pour au final ne jamais se réaliser. Ce qui empêche la population de (vouloir) croire aux nouveaux projets (publics ou privés) présentés aujourd'hui.

Estelle Gasnet
4 commentaires

Commentaires

Ces projets avortés ne sont que l'oeuvre de politiques en mal de voix. Des promesses en l'air pour faire mousser la population qui se fait toujours avoir !

Que d'euros investis en idée couchée sur papier brillant, mat et dématérialisé !
Force reste de constater que bien plus de "petits" entrepreneurs accompagnés par INITIATIVE SAINT MARTIN ACTIVE savent transformer leur idée en projet, leur projet en TPE bien réelle !

Oh qu'il y en a des projets intéressants mais bloqués par on ne sait qui, voici ceux dont j'ai entendu parlé
Un hôpital international commun aux deux parties de l'îles évitant tous les transferts sur des CHU Has Been de Martinique et gwada
Une compagnie aérienne qui organise les départ de SFg à 7h au lieu de 9h20 pour que les déplacements puissent se faire sur
une journée.

Une société d'assistance médicale à Saint-Martin pour nous éviter de se faire soigner dans un hôpital qui n'en a plus que le nom. Il suffit de voir comment la France mère patrie nous traite après IRMA pour comprendre que nous approchons du tiers mondes (don de matériel à un hôpital de la république, quelle honte).

combien de projets nautiques bloqués par le conservatoire.

Etc etc

il y a eu également le projet d un aqualand , a oyster pond............ la piscine en eau de mer de grand case qui a duré 2 saisons.....effectivement on peut regretter la non réalisation des projets mais surtout la gabégie financière " d etude de faisabilité " au détriment de réparations indispensables ( reseau de distribution des eaux etc...) Sxm n échappe pas a la décrédibilité des élites politiques"..........