08.06.2018

Depuis Irma l’écosite a reçu 1784 véhicules hors d'usage

L’objectif de la COM et de VERDE-SXM est de retirer et traiter la grande majorité des épaves dispersées sur le territoire d’ici la fin de l’année.

En plus des véhicules sinistrés par le cyclone, Saint-Martin compte des milliers d’épaves de voitures. Depuis Irma, l’écosite de Grandes Cayes géré par VERDE-SXM a reçu 1784 VHU (Véhicules hors d’usage), dont la moitié apportés par les assurances, environ 300 par des particuliers, des garages ou la gendarmerie, et 600 par la Collectivité dans le cadre de sa campagne de nettoyage.

Jusque-là, le centre VHU de l’écosite, ouvert début 2016, avait traité un peu moins de 800 épaves au total. « Depuis Irma nous en sommes déjà à 900 VHU traités » avance Patrick Villemin, le président de VERDE-SXM. En neuf mois, l’entreprise a donc dépollué, démembré et broyé plus de véhicules qu’en deux ans et demi.

En temps normal, l’entreprise dépollue 5 à 8 véhicules par jour. Dans l’atelier dédié, deux personnes sont chargées de vider les huiles et autres fluides polluants, puis de récupérer toutes les pièces en bon état, et de trier tous les éléments qui peuvent être recyclés. La carcasse est ensuite passée sous une presse puis stockée et envoyée par containers vers des destinations qui changent selon le marché, pour finir d’être recyclée. Lorsque le véhicule est détruit, VERDE-SXM envoie le certificat de destruction au propriétaire et la liste est envoyée à la COM qui « désimmatricule » le véhicule en question.

Mais pour faire face à l’énorme volume de VHU qui lui sont amenés depuis Irma, VERDE-SXM a dû se réorganiser. Les VHU sont également dépollués et les pièces récupérables sont enlevées. Mais les petites pièces habituellement triées ne le sont pas par gain de temps. Ce qui permet de traiter une quinzaine de véhicules par jour. Toutes les pièces détachées sont cédées à un vendeur spécialisé, Booxt Caraïbe, afin que les particuliers qui souhaitent en acheter n’aient pas à se rendre à l’intérieur du site, pour des questions de sécurité.

Un deuxième atelier a été créé, et deux personnes supplémentaires recrutées, pour s’occuper des épaves qui existaient déjà avant Irma, appelées dans le jargon « épaves historiques ». Généralement rouillées et à l’état de carcasses il n’y a pas de pièce à récupérer dessus et elles sont simplement dépolluées au rythme de quinze à vingt par jour.

La presse n’étant pas suffisante pour broyer tous les véhicules traités depuis Irma, l’entreprise s’est équipée d’un gros broyeur et d’une table de tri en cours d’installation. Deux personnes travaillent sur l’atelier de broyage. En plus des VHU elles doivent également broyer les tôles et autres ferrailles.

Outre les épaves apportées quotidiennement, il en reste encore 900 à traiter sur le site. Un retard qui s’explique par les mesures de stockage conservatoire. En effet, après Irma, les véhicules qu’ont amenés les assurances ont dû être stockés pendant plusieurs mois, le temps de réaliser les expertises, que les clients reçoivent tous les documents… pour que VERDE-SXM reçoive enfin le certificat de cession. Depuis quelques semaines, les assurances qui ont bouclé la plupart des dossiers concernant les véhicules sinistrés, amènent moins de VHU à l’éco-site. Les « épaves historiques » sont traitées directement et désormais l’entreprise commence à pouvoir réduire progressivement le stock de véhicules sinistrés. Quand tout sera broyé, d’ici environ trois mois, les ferrailles et VHU broyés seront envoyés en France sur un bateau spécialement affrété.

La COM et VERDE-SXM ont pour objectif d’avoir retiré la majorité des épaves laissées à l’abandon d’ici la fin de l’année. « Si on est dans cette situation avec des milliers d’épaves dispersées, c’est parce qu’il y a un manque de respect des lois en vigueur de la part des particuliers » dénonce Patrick Villemin.

En effet, il est normalement interdit de laisser une épave sur la voie publique. Les véhicules doivent être ramassés par les pouvoirs publics parce que les propriétaires ne les ont pas amenés au centre. Depuis 2012 la loi impose que l’entrée d’une épave dans un centre VHU agréé soit gratuite. Les propriétaires n’ont ainsi que le transport à payer et il coûte en moyenne 60 euros à Saint-Martin jusqu’à Grandes Cayes.

Un coût qui doit du coup être assumé par la Collectivité en plus de sa participation financière au traitement des VHU (environ 150 euros par véhicule).

(Photo d'archive, crédit COM).

Fanny Fontan
3 commentaires

Commentaires

ahah, de qui se moque t on, les particuliers en cause. On croit rêver. Vive le journalisme partial.

Si les "particuliers" étaient des citoyens responsables il y aurait moins de désordre et tout le monde s'en porterait mieux. Pour la collectivité cela lui éviterait des dépenses inutiles qui pourraient être utiles ailleurs

Oui, Tibus, les véhicules hors d’usage appartiennent bien à des particuliers. Et ceux qui abandonnent ces véhicules dans la nature sont bien ceux qu'il faut mettre en cause.