04.12.2017

Comment la rumeur des évadés de Pointe Blanche a pu se répandre

Dans les jours qui ont suivi le passage d’Irma, de nombreuses rumeurs ont circulé, parmi lesquelles celle disant que la prison de Pointe Blanche en partie hollandaise, avait été détruite et que 250 ou 350  détenus s’étaient évadés.

«Cette rumeur a provoqué une crise importante et une inquiétude très, très forte», a rapporté Annick Girardin, ministre des Outre-mer, lors de son audition la semaine dernière par la délégation aux outre-mer sur dans le cadre de l’étude pluriannuelle sur les risques naturels majeurs dans les outre-mer.

«L’information a été renforcée par les médias à qui on avait permis d’accompagner les forces de l’ordre et la sécurité sur le terrain. Ils ont entendu sur la radio, qu’on demandait à nos gendarmes d’aller vérifier l’information et qu’on informait l’ensemble des forces sur le terrain que c’était susceptible d’être exact», explique Annick Girardin. «Cette information prise dans une voiture de gendarmerie a connu une importance terrible car cela s’entendait même sur les médias à Paris. Mais c’était faux», précise-t-elle.

Lors de son audition, la ministre des Outre-mer a pris cet exemple pour montrer à quel point la communication en période de crise est importante. «Rétablir les réseaux et internet très rapidement, c’est devenu quasi vital. (…) Il y a de réelles difficultés à faire circuler l’information localement et cela laisse une grande place à la rumeur. Et dans la crise à Saint-Martin, la rumeur a pu faire douter, y compris nos propres troupes», conçoit-elle.

Estelle Gasnet