08.11.2017

"Rapidité" des indemnisations, Edouard Philippe "prend aux mots" les assurances

Lors de son déplacement à Saint-Martin, le Premier ministre a été interpellé sur la lenteur des versements des indemnités par les assureurs.

Pour les assurances, la situation suit son cours. «Des premières avances ont déjà été versées», assure-t-on. Pourtant, la plupart des assurés de la partie française dénoncent la lenteur des versements. Pour rappel, selon la réglementation, une provision sur les indemnités soit être versée dans les deux mois qui suivent la date de remise de l'état estimatif des biens endommagés ou la date de l'arrêté de catastrophe naturelle (publication au JO le 8 septembre). La totalité de l’indemnisation doit avoir lieu dans les trois mois qui suivent la date de remise effective de l'état estimatif des biens endommagés ou celle de l'arrêté de catastrophe naturelle, si sa publication est postérieure.

Certains assurés ont profité de la venue du Premier ministre lundi à Saint-Martin pour l’interpeller à ce sujet. Particuliers ou chefs d’entreprise, tous lui ont dit qu’ils attendaient toujours les indemnités des assurances pour pouvoir commencer à reconstruire. Edouard Philippe les a écoutés et a rebondi sur la problématique dans son allocution prononcée en fin de matinée en Collectivité.

«Nous sommes en relation constante avec le secteur des assurances. (…) Elles se sont engagées à des procédures rapides et simplifiées», a-t-il déclaré conformément à son discours. Puis de modifier celui-ci suite aux témoignages entendus : «Je les [assurances] prends aux mots», a-t-il ajouté, le répétant deux fois. «Je les prends aux mots. J’ai rencontré aujourd’hui un grand nombre d’habitants indiquant que le caractère simplifié n’était pas directement visible et le caractère rapide n’était pas complètement assuré», a rapporté Edouard Philippe. «J’insiste sur la nécessité pour chacun, en comprenant parfaitement les contraintes légales qui s’appliquent, de montrer que nous sommes collectivement capables de prendre en compte une spécificité évidente et une situation particulière qui est celle de Saint-Martin», a-t-il convenu.

La semaine précédente, le délégué interministériel à la reconstruction s’était entretenu avec les représentants des assurances pour faire un point. Et visiblement elles rencontrent des difficultés dans certaines situations. Par exemple, «beaucoup d’entreprises sont sous-assurées», confie-t-on chez les assureurs.

Avenir du secteur à Saint-Martin

Par ailleurs, les discussions portent depuis plusieurs semaines sur l’avenir du secteur à Saint-Martin, avenir remis en question suite aux conséquences du passage d’Irma. Certains professionnels ont évoqué leur volonté de partir. A ce jour Allianz et GFA Caraïbes/Generali ont déjà affirmé qu’elles resteront présentes à Saint-Martin.

Se pose aussi la question de la réassurance. Les compagnies garderont-elles tous leurs clients ? «Elles seront plus sélectives», confie-t-on dans la profession. «Elles le seront précisément sur les bâtiments les plus exposés aux risques naturels». Certaines ont déjà averti leurs clients qu’elles augmenteront leurs tarifs, même s’ils ne se trouvent pas dans une zone à risque.

A ce jour, 16 400 sinistres ont été enregistrés en partie française. Ce qui représente une valeur de 830 millions d’euros. Soit 370 millions de moins, pour l’instant, par rapport à ce qui avait été annoncé quelques jours après le passage d’Irma.

Le coût réel des dommages causés est largement plus important puisque ces 830 millions ne concernent que les sinistres déclarés par les personnes assurées ; le taux de non assurées étant de 60 % contre 1 % en métropole.

Estelle Gasnet
2 commentaires

Commentaires

Parfaite illustration du comportement du saint martinois, tout recevoir mais ne rien semer, pathétique.

tout est dit