21.07.2017

La fête de Grand Case est officiellement lancée

La cérémonie officielle s'est déroulée ce vendredi 21 juillet au matin et a également célébré la fête de Victor Schoelcher.

La traditionnelle fête de Grand Case commémore également la naissance de Victor Schoelcher (22 juillet 1804), homme politique qui a œuvré pour l'abolition de l'esclavage. Après avoir assisté à une cérémonie religieuse qui s’est déroulée dans l’église catholique Ste Marie Star of the Sea de Grand Case, ce vendredi 21 juillet au matin, élus et officiels ont remonté le boulevard Bertin Meurice pour rejoindre le terrain de sports. C’est là qu’à l’ombre d’une tente dressée pour l’occasion, cinq discours ont inauguré trois jours de festivités qui s’achèveront dimanche.

« Nous célébrons aujourd’hui une part de notre histoire et de celle du peuple saint-martinois » a rappelé Jean-Raymond Benjamin, conseiller territorial et président du centre culturel de Grand Case, entamant cette série d’allocutions.

Patricia Chance-Duzant, la représentante du Quartier n°2 (Grand Case), a quant à elle commencé par déplorer l’absence des habitants de Grand Case à la cérémonie. « Comme vous le voyez, Grand Case n’est pas là » s’est-elle exclamée en pointant un problème de communication. Elle a également évoqué deux de ses combats : la restauration du ponton ainsi que celle du pont. Après avoir remercié ceux qui lui ont donné leur voix aux élections législatives, elle a invité l’assemblée à prêter attention à « Monsieur Macron, dont les décisions vont affecter Saint-Martin sur le plan économique ».

Après la teneur politique de ces propos, le président de la Collectivité Daniel Gibbs a pris la parole à son tour. Il a d’abord rebondi sur l’absence de la population à la cérémonie en déclarant qu’il n’avait aucun doute qu’elle participerait aux festivités tout au long du week-end. Il a assuré à Patricia Chance-Duzant qu’elle aurait toujours une voix tant qu’il serait président. Comme l’avocate et représentante de quartier avait reproché à une partie de la classe politique d’avoir « peur d’elle », il a ajouté que son équipe était ouverte et n’avait peur de personne. Il a ensuite préféré s’en tenir à un discours symbolique. « S’il y a bien un rendez-vous fixé à notre Collectivité que j’affectionne particulièrement, c’est la fête de Grand Case. Pas parce que j’y ai appris à nager mais parce que j’aime ce village » a-t-il confié. Il a rappelé l’importance de l’héritage de Victor Schoelcher « qui a poussé le gouvernement de la deuxième république à proclamer l’abolition de l’esclavage le 27 avril 1848 ». Il a évoqué le rôle de François-Auguste Perrinon, « qui a vécu et est mort à Saint-Martin après avoir combattu aux côtés de Victor Schoelcher".

« Je suis particulièrement émue d’intervenir en tant que députée de Saint-Barthélemy et Saint-Martin à l’occasion de la fête de Victor Schoelcher et de Grand Case » a poursuivi Claire Javois avant de préciser que son père, Félicien javois était originaire de Grand Case.

Enfin, la préfète Anne Laubiès, a conclu cette cérémonie en citant un extrait du discours d’Aimé Césaire prononcé, le 21juillet 1945 à l’occasion d’un hommage à Victor Schoelcher : « le 27 avril 1848, un peuple qui depuis des siècles piétinait sur les degrés de l’ombre, un peuple que depuis des siècles le fouet maintenait dans les fosses de l’histoire, un peuple torturé depuis des siècles, un peuple humilié depuis des siècles, un peuple à qui on avait volé son pays, ses dieux, sa culture, un peuple à qui ses bourreaux tentaient de ravir jusqu’au nom d’homme, ce peuple là, le 27 avril 1848, par la grâce de Victor Schoelcher et la volonté du peuple français, rompait ses chaînes et au prometteur soleil d’un printemps inouï, faisait irruption sur la grande scène du monde.Et voici la merveille : ce qu’on leur offrait à ces hommes montés de l’abîme, ce n’était pas une liberté diminuée ; ce n’était pas un droit parcellaire ; on ne leur offrait pas de stage ; on ne les mettait pas en observation, on leur disait : « Mes amis il y a depuis trop longtemps une place vide aux assises de l’humanité. C’est la vôtre. Et du premier coup, on nous offrait toute la liberté, tous les droits, tous les devoirs, toute la lumière. Eh bien la voilà, l’œuvre de Victor Schoelcher ! L’œuvre de Schoelcher, ce sont des milliers d’hommes noirs se précipitant aux écoles, se précipitant aux urnes, se précipitant aux champs de bataille, ce sont des milliers d’hommes noirs accourant partout où la bataille est de l’homme ou de la pensée et montrant, afin que nul n’en ignore, que ni l’intelligence ni le courage ni l’honneur ne sont le monopole d’une race élue ».

Les scouts et majorettes, qui à cause de leur retard n’avaient pas pu accompagner les officiels le long du boulevard après la cérémonie religieuse, ont finalement défilé sur le parking et le terrain de sports.

Fanny Fontan